Bien que
Stages Of Decomposition soit paru en 2022 (un modeste pressage cassette édité par PUS Records, toute petite structure panaméenne à la portée pour le moins réduite), il n’aura pas fallu bien longtemps aux deux garçons de Purulent Remains (un Espagnol et un Panaméen) pour lui donner une suite. Une impression largement accentuée par le fait que le groupe a commencé à faire parler de lui dans le courant de l’année dernière suite à sa collaboration avec le label Américain Headsplit Records. Ainsi, quelques semaines seulement après la réédition de ce premier EP au format CD par le label de Portland, le duo signait son retour avec la sortie en juillet dernier de
Fermented Death, un second EP tout aussi appétissant auquel nous allons nous intéresser aujourd’hui.
Comme pour son prédécesseur, on saluera le choix de cette photographie sans équivoque disposée cette fois-ci sur un fond jaune des plus saillants. Si avec une telle illustration vous ne mourrez pas d’envie de vous plonger dans les méandres nauséabonds et dégoulinants de ce Goregrind cradingue, c’est probablement que tout cela n’est pas fait pour vous... Côté chiffre, pas de grands bouleversements non plus puisque ce sont cette fois-ci quatre nouveaux morceaux (sans introduction) qui nous sont offerts ici pour une durée toujours aussi contenue puisque celle-ci n’excède pas les treize minutes.
Peu enclin au changement et à la nouveauté, Purulent Remains va donc se contenter de reprendre les choses là où il les avait laissées sur
Stages Of Decomposition un an auparavant. Passé ainsi ces samples inquiétants servant à planter le décor, les fins-gourmets amateurs de ce genre de sonorités gouleyantes vont très vite pouvoir se régaler à nouveau de ce Goregrind primitif et rudimentaire qui faisait déjà le sel de
Stages Of Decomposition. Servi par une production toujours aussi sommaire qui confère à la musique du duo un côté délicieusement amateur et fauché (même si on reste ici sur quelque chose de tout à fait audible et bien moins clivant que d’autres dans le même genre), ces quatre nouvelles compositions vont sans grande surprise dérouler les mêmes attributs dans des proportions à peu près identiques…
Toujours aussi client de ces séquences mid-tempos lourdingues et chaloupées, Purulent Remains laisse donc une fois encore libre-court à ses élans les plus dégoulinants. De "Post-Mortem Amputator" à 1:00 et 2:27 à "Necrotic Interment" à 1:20 et 2:18 en passant par "Lifeless Penetration" ou bien encore les premiers instants bien baveux de "Purulent Remains", le duo prend effectivement toujours autant de plaisir à plomber l’atmosphère à l’aide de ces riffs putrides jamais bien compliqués dont découle également un groove tout aussi pataud que réjouissant. Une sensation de lourdeur renforcée également par quelques nappes de clavier funestes ("Necrotic Interment" à 2:57, "Purulent Remains" à 2:13) et autres samples de cloches qui, bien qu’ils puissent paraître particulièrement clichés, participent toujours aussi efficacement à distiller ces ambiances de mort ("Necrotic Interment" à 2:44).
À l’inverse et de manière sensiblement plus marquée que sur
Stages Of Decomposition, le groupe est également toujours aussi friand de ces séquences plus intenses et dynamiques. Des accélérations relativement franches menées à l’aide de quelques blasts tranquilles ("Post-Mortem Amputator" à 1:52, "Necrotic Interment" à 0:35) et autres rasades bien plus viriles et soutenues ("Post-Mortem Amputator" à 1:27 et 1:42, les premières secondes de "Lifeless Penetration", "Purulent Remains" à 0:45 et 1:20). Comme souvent, ces coups de boutoirs et autres démonstrations de force sont un moyen pour le groupe de varier les plaisirs et ainsi d’offrir à ses auditeurs autre chose à se mettre sous la dent que ces séquences plus épaisses et moins tendues au groove ô combien faisandé.
Reste ce chant dégueulasse, un growl rugueux et chargé de glaires dont les quelques variations, qu’elles soient vomies ou crachées vont jouer dans à peu de chose près dans le même registre. Certes, on repassera pour la finesse et le travail de nuances mais de toute façon ce n’est pas ce que l’on vient chercher quand on se lance dans l'écoute d'un disque orné d’une telle illustration.
Suite logique du très convaincant
Stages Of Decomposition,
Fermented Death n’entend pas faire bouger les lignes mais bel et bien perpétuer ces premiers élans Goregrind qui ont fait la réputation de Purulent Remains parmi les seuls amateurs de ce genre de sonorités bien sales et sournoises. Alors évidement, personne ne s’attend ici à être bouleversé par le propos de ces deux garçons qui n’ont effectivement rien inventé mais néanmoins il est tout de même difficile de ne pas se laisser embarquer par ce genre de formule putride et tout en groove qui brille par ses coups de boutoirs bien secs. À réserver aux aficionados du genre qui trouveront là matière à se réjouir et même un peu plus encore.
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