Après deux albums plutôt bien reçus par la critique («
Unforeseen Consequences » en 2017 ; «
Vortex of Perishment » en 2020), il est l’heure pour les Bulgares de
TERRAVORE de confirmer tous les espoirs placés en eux via ce troisième
longue durée : «
Spiral of Downfall ».
Du côté de l’illustration, le quatuor reste fidèle à son imagerie un peu gore qui fera peut-être penser à un croisement entre le «
Severed Funeral » d’
AUTOPSY et la torture par les chaînes si chère à Pinhead, elle reste globalement assez moche, bien plus que les précédentes tout du moins. Mais comme nous ne sommes pas des êtres superficiels, c’est bien sur la musique que nous allons focaliser notre attention, et il va falloir qu’elle soit très bonne car cinquante-cinq minutes pour un album de
thrash, cela peut parfois sembler bien long.
Premier constat, évident, les dix compositions sont plutôt étoffées (entre quatre et sept minutes), sans que l’on soit pour autant dans un registre très technique, voire progressif. Je dirais même que l’on frôle parfois le
death mélodique et que c’est dans ces moments-là que le groupe s’avère être le moins convaincant. Idem sitôt que le tempo ralentit (« Black Tantra »), nous rentrons alors dans une forme de classicisme teuton qui ne m’emballe que peu en dépit de solos toujours parfaitement troussés, l’un des points forts du LP.
Heureusement, le propos s’avère être majoritairement
speed, lorgnant alors allègrement du côté d’un
KREATOR (« Propagandacide »), ce qui constitue clairement l’intérêt majeur d’une production sinon quelque peu insipide à mon goût. Il faut dire que des sorties de ce tonneau, il y en a quand même à foison et qu’à moins de posséder un petit élément différenciant (la rapidité, la crasse, la technique, le visuel, etc.), on a vite fait de se retrouver dans le ventre mou du championnat. Il est cependant loin d’être désagréable ce «
Spiral of Downfall » mais l’inspiration n’est pas toujours présente (l’introduction ultra banale de « P.O.L » avec sa guitare qui accroche un peu aux entournures) et le tout aurait certainement gagné à se voir retrancher un ou deux titres, voire à en raccourcir d’autres. Car comme je le craignais, près d’une heure, c’est beaucoup trop pour une formation qui reste ancrée dans les poncifs d’un genre et ce en dépit de la qualité de jeu des musiciens, globalement irréprochable. C’est juste convenu, bien que
TERRAVORE ne détonne pas vraiment dans le catalogue de
Punishment 18 Records, un label besogneux dont les poulains jouent quasiment chaque année la relégation.
In fine, peu de choses subsistent après les multiples écoutes de ce troisième LP. Rien ne dérange, rien ne marque (à part peut-être encore une fois le talent du soliste) et les compositions défilent sans heurts, parfois desservies par une accentuation des éléments mélodiques là où elles gagneraient à voir renforcer leurs aspects froids et mécaniques ce qui, à mon sens, donnerait un visage bien plus attrayant à l’ensemble.
3 COMMENTAIRE(S)
17/04/2024 13:43
Taratata: CRITICAL DEFIANCE c’est du champion de première division !!
17/04/2024 13:06
17/04/2024 13:01