Ah bah tout de même ! Je commençais sérieusement à m’impatienter !
MONS VENERIS est censé être un groupe suractif, qui sort des démos et des EP et des singles et des splits à tour de bras ! Non ? Cette époque est terminée ? C’est vrai que le Portugais a freiné son rythme il y a déjà quelque temps. Il avait commencé sur les chapeaux de roue il y a tout juste 20 ans, sortant 7 démos en une seule année, en 2004. Puis il avait enchaîné une bonne série, ne s’essoufflant presque jamais. 2016 avait été un nouveau record, avec 4 démos, 3 splits (
JÜT,
RUINA,
VETALA) et un album, son deuxième. Son deuxième effectivement.
MONS VENERIS ne privilégiait pas ce format, trouvant ici une similitude avec les Allemands de
MOONBLOOD. Et depuis, la tendance a changé. Il propose moins de sorties, mais plus d’opus. 2017, 2020, 2022 et 2024 !
Et il y a un point qui saute tout de suite aux yeux avec ce nouvel album : le titre ! C’est
Ascent into Draconian Abyss ! Et c’est donc… de l’anglais alors qu’avant c’était… du portugais :
Mistérios Satânicos Disformes Infernais,
Inversados d'Um Abismo de Podridão. Quelle évolution ! Mais elle n’annonce pas de changement de style, ni même de thématique. Le gaillard derrière la formation reste toujours aussi admirateur de Satan, des Ténèbres, et des Légions Noires. Surtout des Légions Noires d’ailleurs. Un peu de
MUTIILATION évidemment, mais aussi du
BELKETRE et du
VLAD TEPES. Le résultat n’est pas vraiment similaire à
BLACK CILICE et toute la clique que je cite à chaque chronique liée au style, car ce n’est pas uniquement dans le black metal « raw et froid » que
MONS VENERIS plonge, mais aussi dans la folie et le chaos. Les compositions sont tordues, dégoulinantes, malveillantes et maladives.
Elles sont au nombre de 4, et elles s’appliquent véritablement à rendre fou. Et pour y parvenir,
MONS VENERIS se moque totalement du temps. Il se permet d’allonger à 22 minutes son premier morceau, « Ascent into Draconian Abyss », afin de pénétrer et de violer toutes les parties possibles du cerveau, se servant de son black agressif surmonté de sons dérangeants. Les vocaux savent également varier et se manifestent aussi bien dans des cris stridents que dans des déclamations au timbre clair ou encore des incantations démoniaques.
Les trois autres pistes sont plus courtes, mais avec les mêmes intentions. 7 minutes pour « Whisperers of the Plague », 9 pour « ...of Perversion and Evil », et 5 pour « Chant to the Unknown » qui clôt l’ensemble un peu plus en douceur, comme si les dégâts avaient été suffisants et qu’il ne restait plus qu’à sagement les constater ou les déplorer. Ce qui n’empêche pas cependant de se refaire douleur en remettant une nouvelle fois l’album. C’est que nous sommes un peu masos, dans le black metal…
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