Ufomammut - Hidden
Chronique
Ufomammut Hidden
Si tu es amateur de doom, comme je le suis moi-même, tu n’es pas passé à côté d’Ufomammut, même si le stoner ou le doom un poil psychédélique du combo te passe un peu au-dessus de la tête, préférant les abysses du funeral par exemple. Je suis de ceux-là mais pour autant j’ai toujours apprécié la musique des Italiens, la goûtant comme quelque chose d’un peu à part, une sorte de mélange un peu suranné entre vieilles casseroles et nouveaux ingrédients, qui matche à chaque fois. Un genre de stoner un brin millésimé en somme.
C’est que la musique du combo transalpin est riche, très riche. Si le stoner en constitue la base, le doom trad’ n’est jamais très loin, niché dans le son souvent très épais du combo, comme c’est le cas également sur Hidden, dans sa basse ultra ronde et chaude aussi. De la même manière, la base doom s’enrichit constamment d’atours space rock, de rock psyché qui aèrent les structures, déclinent un univers propre fort et chasse l’ennui de compos souvent très longues, en variant nettement les tempi et les atmosphères.
De ce point de vue, Hidden est un coup de maître. Tous ces ingrédients se retrouvent à évoluer ensemble, très naturellement, au service de compos inspirées. Les riffs sont gras, lourds, épais, presque étouffants (l’ambiance de départ sur Crookhead, sur Spidher ou sur Leeched). Les cassures sont nettes, très typées space rock (le pont ambiant sur Mausoleum) ou carrément bruitistes (la partie plus indus/bidouillages sur Soulost), quand ce n’est pas la voix, enfumée d’herbes médicinales, qui renvoie à l’image de titres habités, psalmodiant autant d’incantations étranges (Crookhead). Le groove est partout (la rondeur de la basse, qui occupe presque un pont complet sur Kismet !), le fuzz aussi.
De ce mélange, on aurait tort de croire que n’en découle qu’un univers chaud et jovial. Hidden est en réalité sombre, souvent empreint d’une noirceur tangible, comme le départ de Crookhead ou de Spidher par exemple, qui pose une patte menaçante sur la structure, d’emblée. Kismet suit le même processus, jusqu’à ce que débarque une cassure – les fameuses cassures dont je parlais plus haut – qui oriente le titre dans une autre direction, bien plus psyché, comme sur Crookhead donc. La plupart des titres sont riches, je le disais, bourrés d’arrangements (Kismet et ses soli space, l’ouverture spatiale sur Mausoleum et ses bidouillages électros ; les boucles électros sur Leeched) et d’ambiances planantes excellentes (le pont final sur Kismet, mélange de basse et de stridences spatiales ; le pont central sur Mausoleum, ultra groovy, fait d’arrangements subtils à la batterie et de groove démentiel de la basse, de petits arrangements planants aussi).
Ce Hidden est conforme à ce que savent faire les Italiens, riche en rebondissements, en ambiances spatiales et enfumées mais également très épais, très lourd, foncièrement metal dans l’âme et surtout particulièrement varié. Excellent de bout en bout, le stoner spatial des Italiens mérite toute votre attention, une fois encore.
| Raziel 25 Mai 2024 - 622 lectures |
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