Après s’être un peu cherchés au niveau de leur logo (cf. la graphie présente sur leur premier single éponyme en 2020), les Américains de
SPACE CORPSE ont fini par opter pour une police futuriste qui correspond bien mieux à la réalité de leur style que le
splatter initial. En effet, la formation s’avère férue de thématiques liées à la science-fiction, passion qui s’entend d’ailleurs tout au long de ce premier album intitulé «
Shapeshifter ».
La formule adoptée par le trio est pourtant assez convenue. Au cours des sept titres, six si j’occulte la reprise de « For Whom the Bell Tolls » de
qui vous savez, les musiciens mélangent du
death metal technique à des éléments hérités du
deathcore (les breaks écrasants, certains vocaux symptomatiques) mais le résultat est beaucoup moins bête qu’il n’en a l’air de prime abord. En effet, le groupe intègre également un clavier à ses compositions, pas tellement en tant qu’instrument à part entière mais plutôt comme un créateur d’atmosphères et cela fait une énorme différence par rapport à la concurrence.
Evidemment, la brutalité est de mise et même si un titre tel que « Portal » fait la part belle aux passages davantage ambiants, le morceau éponyme, lui, nous roule dessus sans pitié : à 2,23 minutes l’auditeur se mange un énorme
breakdown d’enculé avec un chant hurlé en arrière-plan puis dans la foulée une accélération brutale, ça pèse ! Et c’est bien cela que je retiens des trente minutes passées avec ces messieurs, du gros son bien vénère, certes (« Gravitational Dismemberment »), mais surtout une attitude
cool ainsi qu’un esprit aventurier qui apporte un vrai plus sans pour autant sonner facile ou factice. Il faut dire que les instrumentistes ne sont pas des débutants (par exemple, le chanteur
Reece Deeter est passé par
VALE OF PNATH), tous évoluant dans différentes formations radicales. Ma seule interrogation / inquiétude concernait surtout la reprise de
METALLICA, titre que j’affectionne peu, sans doute pour l’avoir trop entendu. C’est exact de dire que, musicalement, il prend un bon coup de torchon, le dépoussiérage est indéniable. Le chant me laisse en revanche circonspect, pour moi il n'y a finalement que
Hetfield qui puisse le chanter correctement.
Par conséquent, en mettant de côté ce bonus qui dépareille un peu dans le paysage, il reste que ce «
Shapeshifter » est vraiment une belle découverte. L’EP «
Replicate to Dominate » de 2022 sonnait encore trop communément alors que là une attention toute particulière a été apportée aux ambiances, aux climats, afin de ne pas rester dans l’ornière d’un
deathcore brutal et technique. Le résultat s’avère donc très intéressant, sans compter un sens esthétique certain au niveau des illustrations, la pochette étant une nouvelle fois particulièrement réussie. Après, en termes de public cible, la donne ne changera pas non plus foncièrement : les allergiques à cette vision moderne du
death, essentiellement rythmique et bourré de cassures, auront certainement du mal à ingurgiter
SPACE CORPSE mais ceux qui sont tolérants aux dérives
core pourraient être surpris par la qualité de ce LP. Pour ma part, j’y reviendrai, en faisant probablement l’impasse sur la septième piste, inutile à mon goût, là où les six premières ont su m’intéresser et me rendre curieux de l’univers de ces artistes.
S’il est peut-être encore tôt pour voir en ce groupe un futur grand de la scène
technical deathcore, un deuxième album devrait parvenir à lever les derniers doutes. Ce n’est pas compliqué, il suffira juste de faire aussi bien, sans compter que j’ai peu de doutes quant au fait qu’un label s’intéressera rapidement à ce nouveau talent.
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