Le
hobby de chroniqueur, du moins quand tu n’as pas une liste de disques imposés à traiter pour des raisons de partenariat, d’entrée gratuite ou de lustrage de colonne, laisse une marge de manœuvre illimitée en termes de choix. C’est exactement cette liberté qui m’amène aujourd’hui à évoquer les Américains de
PESTILENT DEATH, un nom à chier il faut le dire mais qui régale son auditoire depuis 2012 avec son
death metal néanderthalien.
Notre trio, anciennement quatuor, nous propose via «
Pathways to Infinite Malignity » une petite immersion dans les bas-fonds du genre. Quatre titres pour rendre hommage à tout ce que l’on aime, nous autres bêtes de somme : un logo en pointes et en coulures, des squelettes, un tombeau, du noir et blanc mais aussi du vert
slime, des chansons sur la mort, le putride, le spongieux, le globuleux, le méphitique, le révulsif, le répulsif, le gazeux, le puant, le collant, le suintant, le repoussant, le sale, le moche, le cadavérique, le mortifère, le gangréné, la décomposition, l’agonisant, le coagulant, les viscères, le pus, les tumeurs, les cimetières, le cadavérique, le mucus, la putréfaction, le maladif, l’écœurant, le dégoûtant, la vomissure, le livide, le blême, l’immonde, le nauséabond, l’ordure, le fécal, le purulent… C’est bon, vous avez l’idée générale ? C’est vrai qu’il a l’air aussi con qu’une intervention télévisée d’Amélie Oudéa-Castéra cet EP (elle ou un autre, c’est du pareil au même) et pourtant elles me font bien goder ces seize minutes et quelques.
Il y a quelque-chose d’infime, c’est certain, c’est écrit dans nos livres, mais pas en latin, plutôt en américain en l’occurrence (je ne sais pas si je dois reverser des droits d’auteur à JJG pour cet emprunt). Car oui, le trio vient de Los Angeles et c’est vraiment sympa d’entendre à quel point les morts puent davantage au soleil. Parce que nos amis Californiens, ils ne jurent que par les viandes bien faisandées, c’est ce qui les inspire pour écrire leur
death : si ce n’est pas pourri et putréfié, alors ça ne vaut pas la peine d’y consacrer une seule note. Mais quand ils s’y mettent, alors là c’est du grand art, à l’échelle de l’
underground certes mais du grand art tout de même car on l’aime ce
death metal en provenance directe des égouts, il est la raison même pour laquelle on s’enferme dans de petites salles pour regarder une poignée de clampins jouer, tout simplement parce que le
death, lorsqu’il est joué ainsi, sans emphase, sans technique, mais avec l’inspiration d’un thanatopracteur, bah ça nous fout des étoiles dans les yeux, que même lorsque ils perdront leur transparence pour laisser la place à une toile glaireuse suivie d’une flaccidité et de l’affaissement du globe oculaire, le légiste les verra encore et dira : «
Ce mec-là, il a écouté PESTILENT DEATH avant de caner ».
Merci
Rotted Life Records de nous proposer ce genre de disques, fangeux et obscur. Il va maintenant falloir que je m’intéresse au passé de cette formation, à commencer par ses deux LP : «
Eulogies of Putrefaction » (2016) et «
Chapters of Depravity » (2019).
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