chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
180 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Gravenoire - Devant La Porte Des Etoiles

Chronique

Gravenoire Devant La Porte Des Etoiles (EP)
Si l’on ne cesse d’être dithyrambique quant à la qualité générale de la scène Black française il faut bien reconnaître que tout cela est absolument justifié, tant on ne compte plus les formations de haut vol qui rendent grâce à notre beau drapeau tricolore et à ceux qui prennent la peine de pencher les deux oreilles sur ses œuvres locales publiées de façon régulière. Et parmi les nouveaux venus à suivre au sein de cette brochette concurrentielle il va falloir clairement se pencher sur ce premier jet de GRAVENOIRE, qui sans crier gare frappe très fort en matière d’authenticité comme au niveau qualitatif... rien d’étonnant cependant quand on voit les membres qui s’y trouvent, et qui sont parmi ce qui se fait de mieux en vécu comme du côté de l’expérience. En effet au sein du quatuor on retrouve une sacrée belle brochette de musiciens confirmés et réputés, à savoir Vicomte Vampyr Arkames (SETH), RMS Hreidmarr (ANOREXIA NERVOSA, GLACIATION), ainsi que Maximilien Brigliadori et Emmanuel Zuccaro (qui ont fait leurs armes notamment dans BÂ’A et HYRGAL)... et sur le papier la réunion de tous ces grands noms a de l’allure. Après faut-il encore que le rendu soit à la hauteur des attentes, mais de ce point de vue là on ne va pas être déçu tant ces vingt-cinq minutes vont défiler tranquillement, avec la satisfaction du devoir accompli vu que celles-ci vont nous offrir un voyage réjouissant dans les années 90... aussi bien du côté de l’inspiration que de la production.

Car musicalement tout est fait pour nous rappeler les origines du genre avec sa froideur typiquement scandinave et son écriture simple et sans fioritures, où l’on est happé par le climat local et la haine nihiliste qui s’en dégage subtilement. Et c’était sans compter en prime sur un son rugueux et crépitant tel qu’on le faisait à l’époque, vu que le combo a enregistré tout cela à l’ancienne et en live... afin de renforcer le côté authentique et la sincérité globale, ce qui sied parfaitement aux compositions malsaines et autoritaires. Si l’introduction (« Pavens ») va nous plonger dans une ambiance horrifique et martiale aux accents post-apocalyptiques, l’excellent « France de l’Ombre » va enchaîner directement derrière en proposant une glaçante alternance vocale entre les deux chanteurs qui prennent plaisir à mélanger leurs voix. Si on ajoute à cela une variation de blasts et vitesse enlevée conjugués à des plans lents oppressants on obtient ainsi une plage qui nous emmène vers les immenses contrées nordiques, en faisant ressortir le sentiment d’isolement nocturne à l’orthodoxie redoutable. Certes ça sonne déjà entendu et réentendu des milliers de fois mais c’est particulièrement bien fait et incisif, vu qu’on est immédiatement embarqué dans un déluge neigeux et haineux qui fait le grand-écart rythmique, avant que la sobriété ne se renforce sur le monstrueux « Ordo Opera Cultura » basé sur l’explosivité et le tabassage permanent où les gelures se font ressentir plus intensément. Hivernal à outrance et sentant le grand air des fjords cette composition est clairement la plus radicale de ce disque où le blanc et le noir se montrent plus virulents, histoire de montrer la facette la plus tempétueuse du groupe qui ne tombe pas dans le piège de la linéarité malgré une écriture plus que basique.

Pourtant avec « Aux Chiens » celle-ci va se densifier légèrement via l’apport de riffs plus écorchés (même si ça reste toujours rudimentaire) et de passages épiques impeccables pour secouer la nuque, sur fond de chaos permanent et de peur primale optimale. Donnant envie de prendre les armes pour mieux affronter l’ennemi comme le climat ce moment de toute beauté va servir de rampe de lancement à « Granit », qui conserve cette même base guerrière et remuante tout en y ajoutant des notes coupantes comme des lames de rasoir et des moments au bridage insistant, où l’impression d’être pris dans les glaces ne nous quitte plus tant la diversification y est imposante entre ses accents débridés et ceux plus pépères qui compriment l’âme et l’esprit. Il ne sera donc pas étonnant qu’après toute cette rage exprimée de façon plus que convaincante l’instant soit venu de calmer le jeu sur la conclusion intitulée « Gravenoire », qui sert d’outro et va se montrer très apaisante en proposant du violoncelle joué sur un fond de bruit de pluie qui tombe... avant que des notes de piano (ressemblant aux "Gymnopédies" d’Erik Satie) n’interviennent sur fond de paroles prophétiques parlées, et semblant dire que la fin du monde est arrivée.

Celle-ci en tout cas n’est jamais bien loin tout au long de cet enregistrement qui défile à toute allure avec une telle abrasivité qu’on en ressort coupé de partout, surtout que tout cela est une réussite intégrale vu que l’on y ressent à de nombreuses reprises les influences des précédents groupes où ont joué les différents acolytes. Crasseux dans son rendu le plus primitif et sublimé par des grandes bouffées d’air frais dignes des montagnes du grand nord ce premier chapitre de la bande en appelle d’autres (espérons-le !), car il serait dommage que cela s’arrête si rapidement. Effectivement on n’est pas suffisamment rassasié à la fin de cette quasi demi-heure que l’on ne voit pas passer, tant elle est oppressante et jouissive à la fois... et en attendant on ne peut que conseiller de se pencher assidument sur cette œuvre corrosive et sulfureuse qui prouve qu’à l’heure du synthétique et de l’immédiateté un retour aux fondamentaux est toujours nécessaire et même indispensable. Affaire à suivre donc... on l’espère du moins, en attendant une suite encore meilleure à cette réalisation qui à l’heure actuelle n’a rien à envier à certains grands noms désormais mythiques pour l’ancienne génération mais aussi la nouvelle qui a bon goût.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Gravenoire
Black Metal
2024 - Season Of Mist
notes
Chroniqueur : 4/5
Lecteurs : (2)  4/5
Webzines : (1)  3.5/5

plus d'infos sur
Gravenoire
Gravenoire
Black Metal - 2022 - France
  

tracklist
01.   Pavens
02.   France De l'Ombre
03.   Ordo Opera Cultura
04.   Aux Chiens
05.   Granit
06.   Gravenoire

Durée : 25 minutes

line up
parution
23 Août 2024

Essayez aussi
Alkhemia
Alkhemia
Abraxas

2024 - Malpermesita Records
  
Borknagar
Borknagar
Quintessence

2000 - Century Media Records
  
Greve
Greve
Föllo af svavel, lifvets dimridå

2022 - Purity Through Fire
  
Behemoth
Behemoth
I Loved You at Your Darkest

2018 - Mystic Production
  
Hate Forest
Hate Forest
Purity

2003 - Supernal Music
  

Meshuggah
Koloss
Lire la chronique
Terminal Violence
Moshocalypse
Lire la chronique
Mass Disorder
Hupokrisis (EP)
Lire la chronique
Oozing Wound
We Cater To Cowards
Lire la chronique
Lifeless Dark
Forces Of Nature's Transfor...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Refore
Illusion of Existence
Lire la chronique
Dunkell Reiter
Thrash Never Dies
Lire la chronique
Agressor
Towards Beyond
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
The Black Dahlia Murder
Servitude
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique