Saturnus - Martyre
Chronique
Saturnus Martyre
Saturnus fait parti de ces groupes qui ont un don. Une discographie succinte et pourtant très riche et surtout superbe. Ce Martyre sorti en 2000 marque donc une évolution stylistique par rapport à son prédécesseur, sorti trois années auparavant.
Quand j’ai acheté Martyre, je partais avec en tête un album de doom death directement inspiré par un Anathema période The Silent Enigma. En fait, Martyre m’a complètement pris au dépourvu… je ressorti de la première écoute presque déçu avec un « ouai, bof, pas mal… » ; moi qui voulais du doom death, je me suis retrouvé avec du doom, certes, mais un doom très riche, presque rock, et qui n’avait surtout pas eut les mêmes effets sur moi qu’un My Dying Bride… non, Saturnus à été encore plus loin ; alors je ne sais pas trop si c’est l’affectif, si c’est le vécu qui a fait que j’aime autant ce Martyre, mais ça m’a fait la même chose qu’avec Blackwater Park d’Opeth… déçu juste après l’achat, et j’était déjà fou amoureux de l’album avant même de m’en rendre compte… mon avis ne sera donc pas très objectif ; même si le but n’est pas de raconter ma life, mais de chroniquer un album…
Le problème, c’est que Martyre est le genre d’album qui peut être apprécier si on l’écoute comme un album lambda, mais qui n’a de vraie valeur que si ce que j’appelle « le reste » est de la partie. Ce « reste », c’est le vécu, les choses que l’on vie au moment où l’on découvre l’album, l’affectif, ce que la musique évoque… les mecs de Saturnus ont visiblement réfléchis à cela, ont travaillé leur musique dans les moindres détails, se sont appliqués comme des chefs pour faire de ce Martyre un refuge, une échappatoire, ou tout bêtement un sublimissime moment de repos, de détente, de sérénité absolue…
Mais rien qu’en s’intéressant aux côtés extramusical, Saturnus se distingue; la pochette est sombre, discrète et élégante, des photos des musiciens squattent tout l’épais livret, il y a 12 morceaux (chose rare pour un album de doom de cette trempe) mais la durée est tout à fait honorable car allant au-delà des 60 minutes. Et dès que la musique commence, pour peu que la magie ait opérée, c’est l’extase. Le pincement au cœur. Le frisson dans le dos…
L’introductif « 7 » nous propose des chœurs sacrés donnant dans un genre proche des chants grégoriens, pendant à peu près deux minutes. Cette intro est vraiment prenante, et surtout surprenantes comparés au reste de l’album ; soudainement démarre le superbe premier véritable morceau, « Inflame Thy Heart », proposant un doom mid tempo très soft et pas lourd pour un sou ; les mélodies de guitares électriques se distillent tout en subtilité, le jeu de batterie est également très subtile. Mais on notera surtout la basse bien mise en avant, chaleureuse, responsable en grande partie de l’aura apaisante de la musique. Il suffit d’écouter le passage calme au milieu du morceau pour s’en convaincre… la seconde partie du morceau est vraiment superbe. Tout en subtilité, la batterie et la basse restent discrètes, et les solis de guitares mélodiques qui parsèment cette ballade acoustique sont vraiment somptueux… ce Inflame Thy Heart est un parfait exemple pour décrire le sentiment de quiétude et de sérénité qui nous suivra jusqu’au bout de l’album…
Car même si la richesse et la variété des types de compos sont très étendu, on aura toujours cette impressions de bien-être qui nous suivra ; même sur Empty Handed, au tempo un peu plus enlevé mais au feeling guitaristique toujours aussi bon.
A Poem (written in moonlight) est le titre le plus doomy, avec son riff dépressif, mais surtout son changement de rythme au milieu du morceau ; là, c’est guitare en son clair, chant parlé, presque murmuré (sensibilité rulzz) et une mélodie de guitare électrique, mes amis…comme à la fin de Inflame Thy Heart… c'est purement magnifique, tout en délicatesse...
Thou Art Free est très acoustique, très atmosphérique…une sorte de pause située idéalement au milieu du disque.
Thus My Heart Weeped For Thee est très planante, Loss (in memoriam) et Drown My Sorrow, de belles ballades Saturnesque, bien ancré dans cet optique de nature et de sérénité…
Mais il me sera impossible de parler de Matyre sans évoquer le sommet (selon moi) du disque : Softly On The Path You Fade… tout commence par un clavier aérien, des sons de guitares, une atmosphère aérée et d’une rare force relaxante ; l’arpège de guitare en sons clair qui suit colle le frisson, et le morceau démarre vraiment… c’est parti pour 6 minutes de bonheur à l’état pur. Car même si l’affectif est pour beaucoup dans le ressenti de cette pièce, je respecte le groupe qui me fera une mélodie plus touchante que celle de ce morceau ; du moins, qui à la même force évocatrice…
Pas d’idées noires ou de mines de déterré à la fin de l’écoute, mais tout simplement une agréable impression de sérénité et de quiétude, chose que peu d’album m’ont offert jusqu’à maintenant. Mais quand l’affectif et les sentiments s’y mêlent…
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