Près d’un an après la chronique de
The Gathering Of Souls je reprends mon clavier pour vous parler à nouveau de Malformed, jeune groupe finlandais dont la moyenne d’âge des quatre membres ne doit pas dépasser les vingt-et-un ans... Après une démonstration, un album live et ce fameux EP, le groupe originaire d’Helsinki s’est naturellement attelé à la composition de son premier album. Un disque intitulé
Confinement Of Flesh enregistré durant l’été 2024 et paru en juillet dernier chez Dark Descent Records et Extremely Rotten Productions.
Composé de neuf nouveaux morceaux pour une durée qui excède de peu la demi-heure (trente-deux minutes seulement), ce premier album voit Malformed renouer avec le producteur Felix Pennanen avec qui celui-ci avait déjà collaboré en 2022 à l’occasion d’
Uncontrollable Malformity. Une collaboration un poil plus poussée ici puisque celui-ci va venir pousser la chansonnette sur "Obscure Wails From Beyond". Côté graphique, si l’excellent logo reste à la main de Mel Drosis aka GodVomit, l’illustration a quant à elle été confiée à l’Islandais Þorvaldur Guðni Sævarsson plus connu sous le pseudonyme de Skaðvaldur (Graveater, Urðun, Coffin Rot, Cryptworm, Misþyrming, Pustulant Flesh...). À cette occasion, celui-ci nous offre une oeuvre des plus sympathiques sur laquelle en cherchant bien nous sommes censés pouvoir apercevoir un pénis (que je crois avoir trouvé). Voilà donc de quoi vous occuper cinq minutes une fois la lecture de cette chronique terminée...
Comme bon nombre de disques torchés en plus ou moins trente minutes,
Confinement Of Flesh n’est pas vraiment du genre à perdre son temps en digressions plus ou moins utiles. Pas d’introduction ni d’interlude ici (sauf sur "Depredate The Divine" mais ces samples sont de très courte durée) puisque c’est effectivement tambour battant que nos jeunes finlandais mènent la danse. Un rythme globalement assez soutenu pour une approche toujours aussi classique même si les premières écoutes vont très vite permettre de se rendre compte que Malformed a su s’éloigner de ses sources d’inspirations les plus évidentes (notamment celle d’un certain Cannibal Corpse) afin de proposer quelque chose d’un petit peu plus personnel ou en tout cas moins profondément marqué par la musique des Floridiens. Alors évidemment, chassez le naturel et celui-ci revient au galop ("Eyes Torn Out" et ces riffs bien groovy qui puent le Canniboul à pleines narines, "Return Of The Plague" et ces courts passages mid-tempo chaloupés...) mais dans l’ensemble et à la différence de
The Gathering Of Souls ce premier album est tout de même moins marqué par le poids de ces fameuses influences.
Cependant, cette maturité fraîchement acquise ne donne pas non plus lieu à des compositions particulièrement originales et novatrices. En effet, ces dernières suivent un modèle tout ce qu’il y a de plus classique en faisant notamment se succéder accélérations thrashisantes à base de toupa-toupa simples et efficaces (l’entame de "Confinement Of Flesh", "Obsure Wails From Beyond" à 2:58, "Shattered Illusion" à 1:23, "The Incoming Rapture" à 1:43...), passages plus soutenus histoire de distribuer plus ou moins généreusement quelques blasts bien sentis ("Confinement Of Terror" à 0:36, "Abnormal Eulogy" à 1:50, "Depredate The Divine" à 0:10, "Return Of The Plague" à 0:27...), séquences mid-tempo non dénuées de groove ("Confinement Of Terror" à 2:07, l’essentiel d'"Obsure Wails From Beyond", "Abnormal Eulogy" à 1:29, "Eyes Torn Out"...) et moments un poil plus lourd (les dernières secondes de "Within The Flesh", l’introduction et la conclusion d'"Abnormal Eulogy", « Eyes Torn Out" à 0:39, "Shattered Illusion" à 0:33...). Résultat des courses, des compositions certes éculées mais néanmoins suffisamment variées et redoutables pour reléguer ce point de détail aux oubliettes.
Là où Malformed continue de tirer son épingle du jeu et ainsi se distinguer de la masse c’est dans la place laissée à cette basse. Une basse particulièrement expressive qui n’a de cesse de frétiller tout au long de cette petite demi-heure. Un choix qui n’a évidemment rien d’anodin puisque celui-ci contribue à entretenir une dynamique et un groove bien particulier même si cette basse donne parfois l’impression de ne pas toujours se soucier de ce que font ses camarades.
Plutôt que de tourner autour du pot on va donc s’arrêter là car à vrai dire je ne vois pas quoi vous raconter de plus au sujet de ce premier album. Dans la lignée du très convaincant
The Gathering Of Souls,
Confinement Of Flesh montre pourtant un groupe en progression capable de se détacher de ses principales influences pour accoucher d’une musique un tantinet plus personnelle. Certes, Malformed, par le style qu’il pratique, n’ira probablement jamais révolutionner quoi que ce soit mais pour qui recherche un album simple, efficace et délicieusement groovy, ce premier longue-durée devrait aisément combler vos attentes. Bref, je ne sais pas où vous en étiez à vingt piges mais quand on voit ce que nos Finlandais sont capables de faire à cet âge on se dit que le Death Metal (et Malformed) a encore de beaux jours devant lui.
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