Chronique
Sult Sult
SULT, c’est un jeune groupe danois qui sort ici son tout premier album. Et sans chichi, il balance d’emblée une composition qui évoque les spécialistes du black metal furieux comme TSJUDER ou 1349. Entre le son chaud, la batterie déchaînée, les vocaux inhumains et les ambiances infernales, on a l’impression d’avoir trouvé leur petit frère caché — et c’est une sacrée bonne surprise. D’autant plus que la pochette ne laissait absolument pas présager le style qui allait nous tomber dessus… Elle est pourtant réussie, car elle reflète parfaitement les thématiques abordées au fil des sept compositions : le voyage intérieur d’une âme damnée, et son combat contre ses démons et le silence du divin.
SULT sort son premier album, certes, mais ses musiciens se connaissent depuis longtemps. Tous les trois sont membres d’un projet de death metal expérimental nommé APPARATUS, mais surtout, deux d’entre eux ont fondé dès 2004 ELDJUDNIR, groupe de black atmosphérique. Il s’agit de Winnem, qui assurait guitares, basse et chant, et de Tuna, batteur. Le guitariste Agerskov, lui, avait rejoint ELDJUDNIR uniquement pour les concerts. Ce parcours commun explique avant tout le niveau technique du trio : on est loin de novices.
S’ils ont choisi de créer un nouveau projet ensemble, c’est justement pour s’éloigner à la fois du death expérimental et du black atmosphérique. Résultat : 30 minutes captivantes de black metal puissant… et varié ! Car si le premier morceau est un véritable tabassage en règle, SULT se montre rapidement bien plus subtil, jouant sur les changements de rythme et les atmosphères contrastées. Très vite, un nom vient en tête : FUNERAL MIST. Attention : je ne dis pas que ces morceaux auraient pu sortir de l’esprit d’Arioch, mais l’approche est similaire. On retrouve ces ralentissements, ces bifurcations, ces virages soudains… Ce n’est plus un album de black metal, c’est une route sinueuse pleine d’embûches.
Il faut écouter pour comprendre la qualité de SULT, et il devient alors impossible de nier le talent du groupe tant il arrive par moments à foutre les frissons (« Er livet livet værd »). C’est certes un poil inférieur à FUNERAL MIST, mais ça n’en reste pas moins excellent, tout simplement — et il était logique qu’un label se penche dessus. Car oui, l’album est d’abord sorti en autoproduction, en digital, en septembre 2024, avant que le label français Psalmodist Records ne le propose en CD en janvier 2025, limité à seulement… 100 exemplaires. Une aberration, tant cet album mérite d’être diffusé dix, cent fois plus ! (Une version vinyle est sortie ensuite en juillet chez Deadbangers Productions).
Un défaut ? La durée. Tout juste 30 minutes, c’est court !
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