Chronique
Alienator Meat Locker (EP)
Réputé depuis déjà belle lurette pour sa scène Punk particulièrement active et bruyante, Portland continue encore aujourd’hui de délivrer la bonne parole avec le retour très attendu des excellents Alienator. Oui, je sais, le patronyme peut sembler un petit peu bidon mais croyez-moi, vous ne regretterez pas d’avoir fait un crochet par cette chronique tant la dérouillée qui vous attend à l’écoute de ces sept titres torchés en tout juste quinze minutes est largement à la hauteur de cette excellente illustration signée Thomas Toye (Deadbody, Gatecreeper, Fernwah, Ill Natured, Tubal Cain...).
Paru sur Blackwater Records qui en plus de servir de refuge à tout un tas de groupes tous plus recommandables les uns que les autres (Hellshock, Syndrome 81, Long Knife, Rigorous Institution, Framtid, Filth Of Mankind, Final Warning...) est également un magasin de disques, un bar, un restaurant et une salle de concerts particulièrement prisés des Punks à chiens et autres rebuts de nos sociétés de consommation, Meat Locker est donc le dernier EP en date d’Alienator (après une première démonstration et deux autres EPs). Un brûlot aussi expéditif que jouissif qui ne s’embarrasse évidemment d’aucune fioriture et qui à défaut de nous rassasier (même s’il s’agit de la sortie la plus généreuse des Américains à ce jour) nous offre une fois de plus une belle leçon de Thrash / Crossover dans sa version la plus Punk, la plus dépouillée et la plus furieuse qui soit.
Plutôt pressé d’en découdre mais aussi d’en finir, Alienator avec ses compositions explosives torchées entre une et deux minutes (et pas une de plus) continue de me faire penser aux Finlandais de Foreseen, que ce soit dans ce riffing Thrash / Hardcore particulièrement nerveux et incisif et ces nombreux solos ultra Metal qui vont avec, dans ces cavalcades haletantes que rien n’arrête si ce n’est le désir passager de calmer le jeu brièvement que dans ces vocalises éméchées et vindicatives au débit pour le moins soutenu. Une urgence et une efficacité de tous les diables qui vont rapidement faire oublier le caractère relativement simple et plutôt limité d’un riffing bien souvent rudimentaire (quelques accords pas bien compliqués, rien de plus). Ainsi de "Constant Pain" à "You’re Nothing" en passant par "Psychopath" ou "Tortured Soul", les sept brulots explosifs proposés par nos Américains braillards ne brillent en effet ni par leur niveau technique ni par leur profondeur et encore moins par leur complexité. Une approche pour le moins primitive et dépouillée qui permet ainsi à Alienator de mettre en avant le caractère immédiat de compositions taillées pour botter des culs et absolument rien d’autre.
Mais si Meat Locker est effectivement mené pied au plancher et le couteau entre les dents, cela n’empêche pas les Américains de lever le pied de temps à autre, bien souvent avec l’idée d’insuffler un soupçon de groove et donc de contraste particulièrement bien senti et efficace à des compositions plutôt bas du front. C’est le cas notamment sur les derniers instants d'"Alienator", "You’re Nothing" et "Tortured Soul" mais aussi et surtout sur une bonne partie de l’excellent morceau-titre qui ne devrait pas manquer d’agiter les foules que ce soit en se fracassant la tête contre les murs ou plus simplement en se mettant sur la gueule gratuitement avec ses plus proches voisins.
Bref, à ce stade de ma chronique, je pense que le tableau est suffisamment parlant pour que vous vous rendiez bien compte de ce qui vous attend à l’écoute de ce quart d’heure mené tambour battant. Ne révolutionnant absolument rien, Alienator vient juste confirmer son statut après trois précédentes productions déjà particulièrement convaincantes. Se posant comme la réponse américaine aux redoutables Finlandais de Foreseen, le groupe de Portland vient une fois encore nous régaler avec son Thrash / Hardcore particulièrement abrasif. Alors évidemment, on aurait aimé avoir un peu plus à se caler sous la dent que ces quinze petites minutes particulièrement vite torchées mais étant donné la régularité avec laquelle Alienator nous revient chaque année depuis sa formation, il y a fort à parier que l’on n'ait pas à attendre très longtemps avant une prochaine sortie que l’on espère cette fois-ci plus conséquente.
| | AxGxB 2 Septembre 2025 - 473 lectures |
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | C'est vrai que le nom est à coucher dehors mais quelle efficacité ! ça remue sec ! |
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02/09/2025 18:14