Deux ans après son premier album
Follow the Cold Path,
AUTREST revient avec un nouvel opus fidèle à son univers : mélancolique, forestier, atmosphérique. Et une fois encore, on a du mal à croire que ce projet vienne… du Brésil.
Rien dans la musique, le visuel ou même le label ne trahit une origine sud-américaine. Tout au contraire, ce deuxième album semble tout droit sorti d’un pays d’Europe de l’Est. Vous m’auriez dit qu’
AUTREST venait d’Ukraine, de Hongrie ou de Bulgarie, j’aurais acquiescé sans hésiter. Même russe, j’y aurais cru. Mais non : le projet est né bien plus au sud, à des milliers de kilomètres de ces paysages brumeux qui hantent pourtant sa musique.
Derrière
AUTREST, un seul homme : Matheus Vidor. Il a cette qualité rare de savoir exactement ce qu’il veut dans le black metal, sans chercher à coller aux tendances de sa scène locale. Son choix est clair : un black metal atmosphérique et mélancolique, celui qui donne envie de se perdre dans les bois, ou de s’y ressourcer en silence. Alors ce n’est pas un hasard si le label allemand Northern Silence Productions – qui a déjà abrité des formations comme
BLOODBARK,
SPELL OF DARK ou
ETERNAL VALLEY – a renouvelé sa confiance à
AUTREST. L’association va de soi, tant la musique du Brésilien s’inscrit dans cette tradition d’un black metal contemplatif, à mi-chemin entre la douleur et la sérénité.
L’album, d’environ 40 minutes, respecte à la lettre les codes du style. On y retrouve ce savant équilibre entre noirceur diffuse et douceur résignée. Mais cette rigueur formelle s’accompagne d’une certaine retenue. Le disque peine à imposer une identité forte, et donne parfois l’impression d’être une version discrète, presque timide, de groupes comme
SAOR. Comme si
AUTREST nous disait : « Pas la peine de vous lever, je vais me mettre dans un coin de la pièce… »
C’est une impression déjà présente dans l’album précédent : celle d’un artiste qui ouvre une porte, mais n’habite pas encore pleinement le monde qu’il évoque. Il en connaît les codes, possède les clés, mais nous fait visiter un endroit qu’on croit déjà avoir vu. Ce n’est pas déshonorant — au contraire, il y a du talent — mais cela limite encore la portée émotionnelle du projet.
Un mot enfin sur "Forgotten Wolves", morceau qui dénote franchement avec le reste. Exit les bois embrumés, des chœurs nous font entrer on entre ici dans des ambiances à la
BATUSHKA, plus ritualistes. Le contraste est si marqué que j’ai vérifié plusieurs fois que je n’avais pas lancé un autre album. Pourquoi pas, certes, mais le morceau semble hors de propos dans l’ensemble.
En résumé :
AUTREST confirme son savoir-faire dans un style exigeant et saturé, mais manque encore d’audace pour s’élever au-dessus des nombreux projets similaires. Le talent est là, les influences sont bien digérées — ne reste plus qu’à trouver une voix un peu plus singulière.
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