Contraint et forcé de revoir leurs effectifs après les départs successifs de Jared Wysiecki (basse) et Chris McCrimmon (guitare), les Canadiens de Dying Remains nous reviennent aujourd’hui sous la forme d’un simple trio. Étant donné que mettre la main sur un bon bassiste doit être une tâche un tantinet ardue, Damon MacDonald - en charge jusqu’ici du chant et de l’une des deux guitares - a fait le choix d’ajouter cet instrument à ses attributions déjà relativement conséquentes. Pour ce qui est de la seconde guitare, le groupe a fait appel aux services de Scott Oliphant avec qui le reste du line-up collabore également au sein de Detherous (uniquement sur les planches cela dit). C’est donc à trois qu’a été, si n’est composé au moins enregistré,
Merciless Suffering, premier album de Dying Remains paru il y a une quinzaine de jours chez les Californiens de Maggot Stomp Records.
Réalisée non sans talent par monsieur Lucas Korte aka Shoggoth Kinetics (Azath, Blood Incantation, Cavern Womb, Infected Religion, Inoculation, Malignant Altar, Tomb Mold, VoidCeremony...), l’illustration de ce premier album est très certainement le premier point positif concernant
Merciless Suffering. Une œuvre colorée, particulièrement réjouissante et surtout pleine de promesses qui ne devrait pas manquer de pousser dans la bonne direction ceux qui ne connaissent pas encore Dying Remains. Enfin pour ce qui est du contenu, ce sont dix nouveaux morceaux que nous proposent les Canadiens. Dix "vrais" titres (pas d’introduction, pas de conclusion ni même d’interlude) expédiés en moins de trente minutes pour un résultat aussi condensé qu’efficace.
Produit par Scott Oliphant qui décidément a bien fait de s’incruster chez Dying Remains, ce premier album bénéficie d’une production à laquelle il n’y a pas grand-chose à reprocher. Un son limpide, massif et plutôt dans l’air du temps mais qui cependant ne manque pas de caractère avec ces guitares épaisses et rugueuses et cette batterie somme toute assez naturelle.
« Bref, vous l’avez compris, Dying Remains n’entend pas mentir sur ses intentions et révèle à travers ce premier EP un Death Metal efficace et savoureux mais dont on perçoit déjà certaines limites. À l’heure de ce premier EP, celles-ci ne sont pas vraiment un souci mais il faudra savoir les contourner ou s’en affranchir pour espérer marquer le coup si une suite il devait y avoir. ». Voilà ce que j’écrivais en guise de conclusion à ma chronique d’
Entombed In Putrefaction publiée en mai 2023. À l’occasion de ce premier album, on ne peut pas dire que Dying Remains ait cherché à revoir sa copie et pourtant on ne peut pas dire non plus que le résultat ait atteint ces fameuses limites. Est-ce le caractère toujours aussi expéditif de
Merciless Suffering ou bien la qualité des compositions globalement plus élevée ? Difficile à dire mais la vérité est que malgré une formule relativement redondante et effectivement assez balisée (pour ne pas dire limitée), l’enthousiasme des débuts est toujours aussi fort et même peut-être un petit peu plus encore… Bah oui, que voulez-vous, mettez-moi sous le nez (ou plutôt dans les oreilles) un groupe de Death Metal aux forts relents Hardcore et me voilà tout excité.
Vous l’aurez donc compris, la recette déroulée par Dying Remains sur ce premier album n’est effectivement pas bien différente de celle utilisée à l’époque sur
Entombed In Putrefaction. De fait, s’il n’est pas rare de voir le groupe corser le ton le temps de brèves séquences menées le couteau entre les dents (entre quelques accélérations Thrashisantes ("Merciless Suffering" à 1:56, les premiers instants de "Sawblade Execution" ainsi qu’à 0:44 et 2:04, "Crushed" à 1:05, "As The Blade Swings Down" à 1:58…) et autres salves de blasts ("Merciless Suffering" à 2:08, 2:42, 2:53 et 3:04, les premières secondes tonitruantes de "Upon The Torture Rack" ou plus loin à compter de 1:16, "Sawblade Execution" à 0:22, 1:05 et 2:14, "Crushed" à 1:24...),
Merciless Suffering ne manque clairement pas de relief), l’essentiel de l’album est néanmoins mené sur la base de mid-tempo particulièrement épais et chaloupés. En effet, l’une des forces des Canadiens réside dans ce groove de babouin dispensé sur chacune de ces dix compositions et dont les effets dégénératifs sur notre corps et notre esprit sont généralement immédiats. Car oui, si à l’écoute de
Merciless Suffering vous vous mettez à marcher le dos vouté, à ne vous exprimer que sous forme d’onomatopées, à vous frapper la poitrine de vos poings velus et à vous mettre sur la gueule avec le premier mâle venu alors c’est bien que le Death Metal primitif et bas de plafond des Canadiens de Dying Remains fait effet sur votre petite personne.
La rédaction d’un roman à l’adresse de ce premier album n’étant en aucun cas nécessaire, je vais m’arrêter là car je n’ai absolument aucun doute qu’à ce stade de cette chronique vous avez parfaitement compris de quoi il retourne. Adepte d’un Death Metal primitif marqué par un sens du groove et du rythme particulièrement prononcé, Dying Remains poursuit son petit bonhomme de chemin en se contentant d’être tout simplement le plus efficace possible. Comme dans 99% des cas, ne comptez pas sur nos trois Canadiens pour se jouer des codes et changer la donne avec une telle formule mais est-ce vraiment ce que l’on attend d’un groupe arborant sur son premier album un tel artwork ? Si votre réponse est "oui" c’est probablement que vous ne maitrisez pas encore tout à fait les codes du genre... Bref, en dépit d’une approche peu originale et quelque peu redondante, difficile d’opposer une quelconque résistance à ce genre de Death Metal taillé pour casser des bouches.
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