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Warkunt - Cyclonic Abyss
Chronique
Warkunt Cyclonic Abyss
Après nous avoir balancé à la figure le sympathique
« Of Ruins And Agony » le combo strasbourgeois avait ensuite disparu des radars au point de se faire oublier, car il lui a fallu sept ans pour donner une suite à ce premier jet réussi et ainsi confirmer ou non les espoirs placés en lui. Durant toute cette période de l’eau a coulé sous les ponts et ça n’est que l’année dernière avec la sortie d’un titre inédit que l’on a eu des nouvelles du quintet, qui avait entre-temps largement changé de physionomie via un remaniement important de ses troupes. Car fort désormais de trois nouvelles têtes le groupe revient aujourd’hui en force comme en forme avec un second volet de ses aventures, qui musicalement va clairement lui faire passer un cap (avec en bonus une pochette absolument sublime), et lui donner ainsi une visibilité méritée. En effet en seulement trente-deux minutes les Alsaciens offrent une livraison dense et homogène à l’équilibre constant où l’on ne perd jamais le fil en cours de route, car ceux-ci vont suffisamment varier leur propos musical tout en n’abusant pas de la technique afin de garder de bout en bout leur attractivité.
D’ailleurs tout cela va apparaître immédiatement avec le démarrage intitulé « Surfacing Cyclonic Abyss » à la densité déjà bien marquée, vu qu’on va avoir droit à un assemblage de plans très lents et rampants parsemés de blasts explosifs et d’accélérations furieuses… mettant ainsi sur un relatif équilibre les deux extrémités rythmiques. Avec en prime des riffs gras portés par une production massive et opaque on se retrouve donc avec quelque chose de sombre, humide et furieux d’où rien ne dépasse et où nulle trace d’espoir ne pointe à l’horizon, faisant ainsi de cette ouverture un moment très réussi qui donne de bons espoirs pour la suite à venir. Et effectivement c’est cela qui se produit avec le dynamique et redoutable « Hammering Darkness » où le mid-tempo va être mis à l’honneur, afin d’offrir des instants épiques propices au headbanging en alternant sur les accélérations furieuses. Mettant donc la lenteur sur le côté cette plage tentaculaire ne lâche pas l’auditeur et le garde dans son étreinte jusqu’à sa conclusion, tant on est pris dans une vague attractive où l’on ne peut s’empêcher d’avoir envie d’en découdre avec n’importe qui. Et comme pour prendre le contre-pied à tout cela « A New March Of Death » qui s’ensuit va dévoiler une vision plus bridée et étouffante, car ici on a droit à un rendu plus froid et suffocant lié à un ensemble de tempos qui n’explosent qu’en de rares et courts instants, afin de privilégier les ambiances rampantes où la pédale de frein est fortement activée et où le résultat est toujours à la hauteur des attentes, vu qu’on ne s’y ennuie jamais tant ça conserve de la fluidité en toutes circonstances sans jamais s’éterniser inutilement.
Du coup après avoir proposé une large revue des troupes l’entité va retrouver des compositions où l’équilibre va être roi comme avec les impeccables « The Monster I Become » et « Vipers » qui misent principalement sur la vitesse, tout en proposant nombre d’alternances régulières (d’où ressortent quelques accents tribaux très agréables) afin de jouer les montagnes russes. C’est sobre, classique mais redoutablement efficace avec tous les ingrédients plaisants que l’on recherche facilement dans le style. Et une fois le court interlude éthéré terminé place à l’explosif « Dehumanized » aux accents plus modernes de par quelques passages presque syncopés, mais qui ne tombent pas dans les excès synthétiques car on a droit à une grosse dose de violence tant ça tabasse de tous les côtés avec juste ce qu’il faut de ralentissements pour mieux relancer la machine, et arriver dans de bonnes conditions pour la longue conclusion intitulée « Desolated Lands » qui va nous embarquer plus loin vers des contrées inconnues. Car après un démarrage où des notes froides légèrement en reverb’ retentissent dans le néant c’est ensuite tout le panel de jeu de ses auteurs qui revient pour une ultime fois, en y ajoutant une touche spatiale et presque nostalgique qui se greffe à merveille avec le versant basique et redoutable entendu en amont, clôturant donc les débats en prouvant une fois encore que les mecs sans en faire des tonnes ont gagné en maturité comme expérience.
On sent en effet qu’ils cherchent à sortir de leur zone de confort (où c’est déjà franchement réussi) sans pousser trop loin le délire… et à raison, tant on sent que l’équilibre précaire présenté avec brio aurait facilement perdu de son éclat si ça avait misé trop haut dès le départ. Peut-être que cela sera exploré plus profondément dans le futur mais pour le moment ce qui est proposé fait largement l’affaire et c’est bien l’essentiel, confirmant la grande vitalité et qualité de la scène hexagonale… dont la bande peut aujourd’hui se targuer de faire partie. Bien que restant encore discrète et en position d’outsider celle-ci se place désormais parmi les noms locaux à suivre, tant sa musique a les atouts pour être efficace en toutes circonstances...et avec encore un peu plus de vécu commun nul doute que ça sera encore plus virulent et addictif dans le futur. WARKUNT a donc désormais toutes les cartes en main pour y parvenir vu que ce cyclone des abysses emportera dans son sillage tous ceux qui prendront la peine de se pencher dessus avec attention, et le pire avec grand plaisir... ça ne fait aucun doute.
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