Necrocurse - Grip Of The Dead
Chronique
Necrocurse Grip Of The Dead
C'est vraiment par manque de temps si je ne vous ai pas encore parlé de Necrocurse, groupe que je suis pourtant depuis ses débuts discographique en 2011. Formé à Uddevalla en 2004, le groupe réunit dans ses rangs quelques illustres acteurs de la scène scandinave, notamment l'électrique Per "Hellbutcher" Gustavsson au chant (Nifelheim) et le discret Nicklas Rudolfsson à la batterie (Runemagick, The Funeral Orchestra, ex-Sacramentum). Si le groupe a mis quelques années avant de lancer la machine, il semble aujourd'hui bien décidé à rattraper le temps perdu. Aussi, depuis 2011, Necrocurse compte à son actif trois EPs, une compilation intitulée Shape Of Death réunissant l'intégralité des EPs Chaos Carnage Cataclysm et Insane Curse Of Morbidity auxquels vient s'ajouter un premier album intitulé Grip Of The Dead venant tout juste de voir le jour sur Pulverized Records.
Bien ancré dans l'ère du temps, la musique de Necrocurse s'inscrit sans honte dans cette vague rétro Death qui frappe nos oreilles depuis maintenant quelques années. Un choix assumé qui signe ici le retour de Nicklas Rudolfsson à un niveau de BPM que le bonhomme n'a pas connu depuis des lustres. En effet, on ne peut pas dire que Runemagick et The Funeral Orchestra soient tous les deux des foudres de guerre, ces deux groupes préférant emprunter les voix sinueuses et pesantes du Funeral Doom. Et justement, c'est ce même Nicklas Rudolfsson que l'on retrouve ici derrière les fûts (jusque là plutôt habitué au chant et à la guitare au sein de Runemagick et The Funeral Orchestra). Le bonhomme nous offre une prestation simple mais terriblement efficace en guise de défouloir: succession de tchouka-tchouka endiablés, de semi-blasts assassins et de mid tempo brises-nuques. Un jeu certes convenu et sans surprise mais qui offre cependant une excellente dynamique à ce premier album. Ni trop bas du front ni trop mou du genou, Grip Of The Dead réussi à concilier parfaitement deux registres rythmiques faisant ainsi facilement taper du pied et dodeliner du chef n'importe quel metalhead posant ses oreilles sur ce premier album.
Il faut dire que derrière ce Death Metal Old School se cache quand même de vieux rockers qui, en plus d'avoir le sens du riff, possèdent également un sens de l'ambiance particulièrement affûté. Aussi, si les riffs délivrés par la paire Stefan Rodin et Martin Andersson ne sont pas parmi les plus techniques et les plus originaux que le Death Metal ait compté, on ne peut que s'enthousiasmer devant tant de fougue et d'énergie. Les riffs fusent ainsi avec passion et panache ("Necrocurse", "The Devil Cobra", "Ripping Darkness (The Destroyer)" "Grip Of The Dead", "Infernal Rebellion"...) contribuant au passage à la construction d'atmosphères sinistres et particulièrement électriques. Un aspect que le groupe cultive à fond notamment grâce à l'ajout de nombreux soli terriblement rock'n'roll (au moins un sur chaque titre) mais aussi grâce au chant arraché et enflammé de Per "Hellbutcher" Gustavsson. Une prestation bien loin des stéréotypes du genre puisque le Michel Blanc du Death Metal (combo mulet + calvitie for the win) propose des vocalises à mi-chemin entre Black et Death Metal avec même parfois un soupçon de Heavy Metal en plus. Bref, un chant bien old school qui colle parfaitement avec la musique de Necrocurse.
Grip Of The Dead pue ainsi les années 90 à pleine narine. Une ambiance obscure et presque foutraque qui met le cœur en liesse pendant un peu plus de quarante minutes. Quarante minutes d'un Death Metal Old School jouissif pour peu que l'on ait compris le propos de Necrocurse qui pourrait se résumer ainsi: jouer tout simplement la musique que l'on aime en étant entouré de ses meilleurs potes. Et Grip Of The Dead est à appréhender tel quel. Un album sans aucune once d'originalité mais qui n'est que pur plaisir.
Même si ce "Grip Of The Dead" se destine principalement aux amateurs du genre, il offre malgré tout la possibilité de passer un excellent moment, même pour ceux d'entre vous qui ne sont pas totalement rompus à l'exercice. De part sa dynamique générale et son côté rock'n'roll électrique, "Grip Of The Dead" possède un petit quelque chose de très vite addictif et convaincant qui donne l'envie d'y replonger pour y puiser sa dose d'énergie. Voilà donc un disque qui ne révolutionnera pas le genre mais qui a au moins le mérite de faire passer à l'auditeur un bon moment. C'est déjà bien suffisant.
| AxGxB 7 Mars 2013 - 3553 lectures |
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