Formé en 1990 à Helsinki par le guitariste Esa Holopainen et le batteur Jan Rechberger, Amorphis (dérivé du mot « amorphe ») recrute très rapidement le guitariste/chanteur Tomi Koivusaari pour compléter ses rangs (le bassiste Olli-Pekka Laine suivra) . Ces trois jeunes membres (qui n'ont même pas la vingtaine), piliers du groupe et encore présents à l’heure actuelle (16 ans tout de même !), enregistreront une demo qui sera très remarquée par le label Relapse, leur faisant signer un contrat sur le champs. Le groupe sortira par la suite un EP en édition limitée annonçant leur premier album :
The Karelian Isthmus. Connu pour être un fervent défenseur de leur patrimoine culturel, Amorphis nommera son premier album par le nom d’un champ de bataille très connu dans l’histoire finnoise (situé sur le bout de terre qui relie la Finlande à la Russie).
Beaucoup d’entre-vous doivent connaître Amorphis grâce au chef d’œuvre
Tales From The Thousand Lakes ou encore au rock moderne psychédélique post-
Elegy. Dans les deux cas,
The Karelian Isthmus devraient vous hérisser les cheveux aux premiers abords car point de mélodies fatales, de nappes de clavier hypnotisantes ou encore de rock seventies. Ici place à un death metal pur jus du début des années 90 avec de fortes influences doom. Je vous rassure tout de même on reconnaît les marques de fabrique d’Amorphis, encore à stade embryonnaire et relativement timides. Après une introduction acoustique magnifique, « The Gathering » débute donc l’aventure. Le côté doom est déjà bien présent, se traduisant par un tempo toujours aussi lent et oppressant ; à côté de çà le chant death si unique (et si extrême) de Tomi Koivusaari, qui devraient donner le sourire aux adeptes de
Tales From The Thousand Lakes et d’
Elegy. Bien évidemment que serait Amorphis sans ces riffs répétés à outrance, venant se greffer à vos oreilles et vous « zombifiant » entièrement.
Amorphis a toujours la recette des riffs dévastateurs, impossible d’en faire le décompte tellement ces riffs géniaux sont nombreux.
The Karelian Isthmus album le plus sombre et triste de la discographie des Finlandais, se veut aussi le plus brutal et c’est avec le plus grand étonnement quand on écoutera les nombreux blasts et vagues de riffs qui ponctuent chaque titre. Impossible de ne pas bouger sa crinière de metalleux face à des titres death tels que l’énormissime « Black Embrance » (groovy au possible), la très occulte « The Pilgrimage » (avec la présence discrète d’un clavier !) ou le dernier titre très rentre dedans « Vulgar Necrolatry ». A ce death metal défouloir vous ajouter ces breaks majestueux ou ces passages doom à donner la chaire de poule ! D’autres titres se veulent quant eux plus mélodiques, je pense à « Grail's Mysteries » (ces riffs entêtants !), à « Warriors Trial » (au break splendide) ou « Exile Of The Sons Of Uisliu» (clairement le titre le plus accrocheur). On notera que pour l’époque, la production est de très haut niveau et ne fait qu’embellir ce climat oppressant.
The Karelian Isthmus reste pour certain le chef d’œuvre d’Amorphis, d’autres comme moi cri encore haut et fort
Tales From The Thousand Lakes. Car même si cet album nous délivre un death metal de grande qualité, la comparaison avec son petit frère reste inévitable pour son côté doom. Le problème c’est qu’Amorphis visera très haut et sortira un album plusieurs crans au dessus que ce soient pour les points tels que le climat glacial ou la beauté des riffs. J’invite les sceptiques à ce côté doom, à l’excellent EP
Privilege Of Evil : du brutal death malsain des plus étonnant ! Reste que pour un premier album, Amorphis nous pond déjà une petite bombe doom/death (quelle richesse dans les compositions malgré leurs âges !) qui devrait pour sûr ravir les fans du genre.
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