Himsa - Hail Horror

Himsa avait fait plus qu’une forte impression avec son deuxième album Courting Tragedy And Disaster, clairement l’une des meilleures découvertes de cette fabuleuse année 2003. Après presque trois ans de tournées incessantes avec des groupes tels que As I Lay Dying, The Black Dahlia Murder, Behemoth, Bleeding Through, Shadows Fall et j’en passe, le groupe de Seattle retourne au bercail pour enregistrer leur troisième album. Ce dernier dénommé Hail Horror, marque le départ de l’excellent guitariste Matt Wicklund (juste après l’enregistrement), très vite remplacé par le guitariste fondateur d’Himsa : Sammi Curr. Voilà pour le contexte, maintenant préparez bien votre nuque car elle va être mise à rude épreuve !

Virage assez significatif pour Himsa, fini le thrash ultra heavy avec une pointe d’hardcore, le groupe s’injecte des hormones de mammouth sous testostérones en nous délivrant un thrashcore plus que rentre dedans, situé entre un Hatesphere et un Cataract. A peine le cd mis en lecture que la surprise est de taille, le petit chanteur Johnny Pettibone est totalement méconnaissable et fait penser à un coreux de deux mètres de haut sur deux mètres de large à qui on aurait piqué ses chocos BN… Oubliez le chant assez faiblard d’en temps et pensez plutôt à des hurlements jouissifs d’un vrai colosse ! A côté de çà des gros riffs thrash très influencés The Haunted et un jeu de batterie relativement basique mais très efficace ! Ces déferlantes de riffs et de martèlement de fûts dégagent une telle puissance qu’il faudra s’accrocher à son siège ! La faute à une production de Tue Madsen encore plus puissante que d’habitude, offrant un son extrêmement massif ! Le plus bel exemple de tuerie sonore reste à mon sens « The Destroyer » (titre assez explicite), plus accrocheur et headbanguant tu meurs : à vous en décoller le papier peint !

Aux premiers abords on pourrait croire à l’abandon total des jolis riffs mélodiques ainsi que des soli de guitar hero sur Hail Horror mais il n’en est rien. Himsa inverse plus ou moins la recette du précèdent album et fait passer les riffs thrash avant les mélodies. Ainsi il ne sera pas rare d’entendre des riffs mélodiques coincés entre deux passages brutaux ou bien introduisant (ou concluant) un titre. Lorsque la synergie est quasi parfaite on obtient de petits bijoux violents et à la fois mélodiques, je pense surtout à l’énormissime introduction « Anathema », « Pestilence » et son riff mélodique leitmotiv ou aux très heavy et entêtantes « Wolfchild » et« Seminal ». Himsa va même jusqu’à modéré son tempo avec « Wither » (argh ces riffs !) et ma foi la sauce prend plutôt bien ! Les derniers titres optent pour un thrashcore un peu plus commun mais ultra redoutable : « Calling In Silent » ou le titre le plus rentre dedans ; « Send Down Your Reign » alternance de riffs incisifs et de riffs mélodiques apaisants.

On pourrait reprocher à ce Hail Horror un manque d’originalité évident mais le résultat obtenu est tel qu’on ne peut que se repasser les passages headbanguant en boucle ! Le travail des guitaristes est toujours aussi surprenant et ne pourra que noyer l’auditeur en manque de riffs thrash ou de soli de malade mental. Espérons que le départ d’un des gratteux n’influe pas sur la qualité future d’Himsa… Bref on se retrouve avec un très bon album, du même niveau que son aîné (traduction : terrible)! Je n’imagine pas le cataclysme en concert (surtout qu’en ce moment ils sont en tournée avec Darkest Hour et Dead To Fall aux States….argh !) La première bonne surprise de ce début d’année !

DONNEZ VOTRE AVIS