1993...
Alala... 2 ans, déjà 2 ans que le duo le plus controversé et le plus admiré de l'histoire du black metal nous a livré son chef d'oeuvre
« A Blaze In The Northern Sky ». On pensait que tout avait été dit, que l'on avait atteint le summum de la noirceur et de la rawitude... ou presque. Qu'est ce qui poussa le groupe à commettre son troisième méfait (le deuxième album de black) ? Nul ne le sait (eh ouais, il n'y aura pas de petite histoire cette fois ci)...Toujours est il qu'en Juin 1993, le groupe entre en studio avec la ferme intention de repousser les limites établies avec leur album précédent, qui avait déjà marqué fortement les esprits. Autant dire que de ce point de vue là, le pari est plutôt réussi, tellement réussi que l'album figurera comme pilier de la Sainte Trinité des albums de Darkthrone, avec
« A Blaze In The Northern Sky » et
« Transilvanian Hunger ».
Pour bien montrer que ça ne rigole pas chez Darkthrone, le groupe fera figurer dans le livret une phrase de remerciement aux « Brazilian Deathsquadrones », groupe d'assassins engagés par le gouvernement Brézilien pour éliminer les miséreux de Rio. L'extrémisme n'est donc pas seulement musical... car c'est bien d'extrémisme dont il s'agit, à tous les niveaux.
Par pur choix artistique, Darkthrone choisit de pourrir encore plus la production, qui était déjà bien crade sur l'album précédent et qui le sera encore plus sur le prochain. On distingue une voix, la voix torturée et inhumaine de Nocturno Culto, mixée légèrement en avant et en écho, ainsi qu'une guitare omniprésente, grésillante, presque monocorde, conférant à l'album un son cru, une ambiance glaciale, mystique. Cette sensation se ressent dès le premier titre, « Natassja In Eternal Sleep », mélancolique, mortuaire, presque hypnotique de par la répétition des riffs. La suite est du même acabit, avec son lot de chansons cultes, de « Unholy Black Metal » à « To Walk The Infernal Fields » (‘With my art I am the fist, In the face of god'), en passant par l'énormissime chanson éponyme, avec son riff catchy et headbanguant à souhait, véritable hymne au Black Metal reprit par de nombreux groupes (dont Secrets Of The Moon). Cependant, on peut noter le caractère légèrement répétitif de certaines compos, comme « Natassja In Eternal Sleep » cité précédemment ou « In De Dype Skogers Favn », et de l'album global, qui sans lui nuire déplaira très certainement aux néophytes (ainsi que le son bien raw)... transe funéraire oblige. Il est certain que cette attitude musicale extrême ne laisse pas indifférente, on aime ou on aime pas. Après, est ce que le true black c'est bien ou c'est pas bien, ceci est un autre débat...
Darkthrone poursuit donc ici le changement déjà effectué avec
« A Blaze In The Northern Sky », tout en poussant la recette plus loin, mais sans toutefois aller au niveau de
« Transilvanian Hunger ». L'album s'intègre ainsi parfaitement dans l'évolution progressive du groupe, dans sa lente plongé vers le true black. Nos playboys réussissent donc une deuxième fois à nous plonger dans les ténèbres les plus impénétrables, grâce à une recette diaboliquement simple mais ô combien efficace !
A écouter sans modération !
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