Si il y a bien une place dans votre vie d'album qu'il faut éviter dans une discographie, c'est bien celle de Panzerfaust. Pourquoi ? Parce que faire mieux qu'un album culte, ou pire, que trois albums cultes, est une chose relativement très difficile, voir impossible.
En effet, en trois albums, Darkthrone s'était imposé en maître du Black Metal, créant une petite révolution dans la scène Black Metal de l'époque, perpétuant leur tradition true d'album en album, jusqu'au mythique, au divin Transilvanian Hunger, ne laissant place à aucune concurrence. Face à ce genre de situation, deux cas sont envisageables : soit le groupe a l'audace de prendre le risque de continuer dans la lignée du prédécesseur en tentant de faire encore mieux, avec le risque de faire un gros échec, soit il décide d'arrêter la musique et de se consacrer à la pêche.
Darkthrone regarda ses couilles, et vit que ça n'était pas possible. Cependant, la pêche n'étant pas un passe temps très true, ils décidèrent quand même de continuer la musique. Par quel moyen? En prenant tout le monde à contrepied, comme un nouveau départ, un retour aux origines... pour le meilleur ou pour le pire, d'où une certaine appréhension à la première écoute de l'album...
Une des premières choses qui frappent lors de l'écoute est la différence de prod par rapport aux albums précédents. Alors que le groupe était réputé pour sa prod crasseuse et minimaliste à souhait, le groupe nous offre ici un son beaucoup plus 'clean' (enfin pour du Darkthrone *heum* c'est un bien grand mot) qui montre clairement le désir du groupe de créer quelque chose de nouveau, en rupture avec le passé. On distingue beaucoup mieux les instruments, le son de guitare n'a plus rien à voir avec celui d'un
« Under A Funeral Moon », la voix de Nocturno est plus éraillée, voire même complètement cassée, ce qui change complètement de l'ambiance des précédentes offrandes. Même si ces différences peuvent sembler minimes ou futiles, on se rend compte au fil des écoutes qu'elles apportent indéniablement un plus à la musique de Darkthrone.
Un autre élément important est la variété des compositions. Oui oui vous avez bien lu, cette fois ci vous n'aurez pas l'impression d'écouter le même morceau pendant 40 mn ! Alors que certains morceaux comme « Hans Siste Vinter », « Beholding The Throne Of Might » nous renvoient à des structures classiques et à quelque chose de familier, d'autres comme « The Hordes Of Nebulah » ou encore la sublime « Quitessence », nous plongent dans un univers dépressif, presque doom, très différent du Darkthrone que l'on connaissait. C'est lent, c'est beau, ça prend aux tripes, on souffre, on a presque envie de pleurer devant cette vision apocalyptique du monde *larme à l'oeil*... bon ok j'en fais un peu trop, mais le riff de « Quintessence » est quand même un monument du genre. On parlait justement d'un retour aux origines pour cet album, l'influence Celtic Frost se fait beaucoup sentir, dans la structure des morceaux, dans les riffs... j'aurais bien envie de dire « dans tout ». A l'écoute de « Triumphant Gleam » ou « The Hordes of Nebulah », on pourrait presque penser à un tribute de Celtic Frost. Cependant, la patte de Darkthrone, le grand Darkthrone tel que on l'a connu, reste bien présente, comme le démontre le premier titre « En Vind Av Sorg », mélancolique à souhait, qui pourrait typiquement être issu de Transivanian Hunger.
Enfin, « Sno Og Granskog » achève l'auditeur dans sa longue agonie sur un tempo lourd, accompagné de la voix claire de Nocturno récitant son office religieuse, tel un discours d'entrée au Valhalla...
Alors finalement, réussi ou pas réussi à faire mieux que culte ?
Même si la perfection n'a pas été atteinte, on peut dire que les Norvégiens avaient plus d'un tour dans leur sac. En mettant de l'eau dans leur vin (ou en l'occurence du doom dans leur true black), le trône sombre a réussi à nous bluffer encore une fois. Allez... mission accomplie !
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