Darkenhöld - Castellum
Chronique
Darkenhöld Castellum
En ce mois de septembre 2014 la formation provençale faisait son retour avec son nouvel et attendu troisième opus, qui marquait un véritable tournant dans sa carrière et s’affranchissait de certains de ses thèmes favoris. Si jusqu’à présent le fantastique était son principal fonds de commerce celui-ci a progressivement disparu pour laisser plus de place aux vieilles pierres et au médiéval, ce qui correspond plus à sa musique devenue entre-temps plus mûre et travaillée. Car si on avait pris l’habitude de la comparer à celle d’AORLHAC il fallait bien avouer que sur leurs deux premiers albums (les sympathiques
« A Passage To the Towers » et
« Echoes From The Stone Keeper ») les sudistes restaient en retrait par rapport aux auvergnats, car l’ensemble bien que de qualité manquait un peu de maturité et se montrait moins fouillé au niveau de l’imagerie comme des textes. Sur ce dernier point là-aussi il y’avait du changement tant l’écriture s’était faite plus affutée et voyant même pour la première fois l’apparition du français sur quelques morceaux, ce qui est logique quand on voit le style pratiqué par les gars. A bien des égards « Castellum » est donc le disque qui manquait à Aldébaran et Cervantes pour passer dans la cour des grands, et son contenu donnera raison à ceux qui croyaient en eux.
On se rend compte dès les premières notes du long et tentaculaire « Strongholds Eternal Rivalry » du bond en avant effectué, tant ça mélange habilement blasts énergiques, nappes de claviers envoûtantes, alternance entre rythme posé et entraînant, solo intelligent, break acoustique et passages épiques à souhait. On retrouve ici toute la palette d’influences et de jeu du combo qui sait se faire énervé au milieu d’ambiances plus joyeuses et mélodiques, d’ailleurs progressivement ce sont ces deux points qui vont prendre de l’ampleur à mesure que l’on avance dans l’écoute. Dès la plage suivante (« Le Castellas du Moine Brigand ») on est emporté vers quelquechose de presque dansant via du mid-tempo binaire qui donne presque envie de se dandiner, rappelant ainsi les anciennes fêtes de village, tout en gardant sa force guerrière que l’on retrouve ensuite sur les excellents « Majestic Dusk Over The Sentinels » et « Glorious Horns ». A la fois aériens et plus lents ils conservent cependant leurs instincts chevaleresques tout en se faisant plus simples et directs dans leur construction globale, sans pour autant tomber dans la facilité, pour un résultat toujours réussi et légèrement joyeux. Après un interlude court place à la seconde partie de cette galette qui sera tout aussi accrocheuse et agréable que la première, avec d’abord « Le Souffle des Vieilles Pierres » qui renoue avec les moments furieux, mais qui varie son propos avant de ralentir lentement mais sûrement et laisser ainsi place à « L’Incandescence Souterraine ». Contrairement à son nom qui fait penser aux enfers nulle trace ici de diablotins ou de légions de Satan, au contraire l’ambiance générale est plutôt agréable comme au moment de festoyer après une victoire importante. Pas d’une violence folle ni sulfureux il laisse à penser que l’enfer n’est peut-être pas un si mauvais endroit où aller, à l’instar du très bon et accessible « Mountains Wayfaring Call » ou du redoutable « The Bulwarks Warlords » plus éthéré et religieux, qui voit l’apparition de chœurs sensibles et vraiment bien troussés.
Si la brutalité n’est pas mise en avant en revanche le folklore et instruments traditionnels de l’époque y sont parfaitement représentés, et se greffent à merveille à ceux modernes et électriques dont la qualité générale est remontée par une production propre, relativement naturelle et équilibrée. Avec en prime un morceau inédit (le réussi et classique « Cors Glorieux ») et deux autres qui ont droit à une nouvelle version (à l’intérêt cependant limitée tant les différences sont minimes), ainsi qu’une pochette relookée pour l’occasion il serait vraiment dommage de passer à côté pour ceux qui n’ont pas la version originale, tant cette galette est une totale réussite (à l’instar de son successeur). Pour les autres pas certains qu’ils y trouvent un intérêt quelconque hormis celui de remettre sur la platine l’original, histoire de se replonger au moyen-âge et de revivre certains des évènements qui l’ont façonné et qui encore aujourd’hui fascinent notre époque contemporaine.
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