Hunters Moon - The Great Pandemonium
Chronique
Hunters Moon The Great Pandemonium
Alors que DENOUNCEMENT PYRE semble relativement inactif au contraire de NOCTURNAL GRAVES dont le nouvel opus est attendu pour le début de l’année, deux membres communs à ces groupes ont décidé de réactiver un projet parallèle mis en sommeil depuis un long moment. Car bien qu’il existe depuis déjà quinze ans HUNTERS MOON n’avait plus rien enregistré depuis 2009, et ce premier opus douze années après la sortie de cet Ep se montre totalement inattendu mais prometteur vu le pedigree des mecs et la qualité reconnue de leur label, qui a l’habitude de ne pas prendre n’importe qui dans son catalogue. S’éloignant de leur style de prédilection les deux acolytes ont néanmoins conservé leur base Black Metal pour offrir une musique résolument froide et coupante, où les harmonies (certes discrètes) ne sont pas oubliées en lorgnant sans difficultés vers WATAIN, tant on sent l’influence de « Sworn To The Dark » et « Lawless Darkness » aussi bien pour le chant que du côté de la musique.
On se rend effectivement compte d’entrée que gars ont eu envie de s’éloigner du climat de leur Australie natale pour celui plus vigoureux de la Suède, via le classique et tribal « Torn By Talons » qui mélange les vitesses avec simplicité et offre un bon panel de ce que sait faire le trio. Proposant du riff coupant posé au milieu d’embardées rapides et de passages ralentis écrasants où l’on retrouve un peu du son de la bande à Erik Danielsson, l’ensemble mise sur l’alternance dans un schéma très généraliste mais efficace à défaut d’être véritablement marquant, car ça a tendance à légèrement ronronner. Heureusement l’intensité et l’accroche vont aller crescendo et se maintenir ainsi sur toute la durée grâce à des morceaux qui ne s’éternisent jamais trop longtemps, permettant ainsi d’adhérer facilement d’une plage à l’autre, preuve en est le très bon « Storm Of Hail And Fire » aux blasts énervés qui alternent avec des parties au mid-tempo affirmé du plus bel effet et d’autres plus lourdes qui se retrouvent majoritaires. Car la force du combo est de ne pas se contenter de seulement jouer vite et fort en tabassant en continu, au contraire celui-ci régulièrement n’hésite pas à lever le pied pour y amener de la densité et un soupçon de lumière supplémentaire via de longues plages instrumentales, neigeuses et gelées à l’obscurité totale. Ce schéma s’entend là-encore sur le plus mélodique « Pilgrims Exile » où la brutalité côtoie des passages plus remuants propices au headbanging, d’où émerge un solo de toute beauté à la fluidité insolente. Une fois de plus ça joue sur le grand écart bien énervé qui densifie encore une composition totalement réussie à l’instar du court « Rebellion », à l’homogénéité parfaite où les incantations maléfiques se mêlent à la chaleur des enfers.
Si cette première moitié d’écoute s’est terminée de très bonne façon le début de la seconde va continuer dans cette même voie avec le monstrueux « Bridge Over Chaos » particulièrement épique avec ses passages en médium entraînants, qui donnent instantanément la furieuse envie d’affronter le blizzard comme les ennemis sur le champ de bataille, le tout avec une pression constante et un sens du riff affûté et sobre. D’ailleurs à peine terminé c’est « Drag Them To The Coffins » qui retentit et continue à envoyer la sauce au milieu des éléments déchaînés où tous les rythmes sont de sortie, accrochant là-encore immédiatement l’auditeur qui est pris à la gorge sans possibilité de s’échapper des combats autour de lui et de la météo capricieuse et hivernale, dont certains arrangements peuvent rappeler la musique du grand DISSECTION. En effet certains plans propices au secouage de nuque (comme ceux de l’équilibré et très bon « Red Death ») semblent directement inspirés de l’œuvre de Jon Nödtveidt, tant douceur et violence se retrouvent sur un pied d’égalité même si la brutalité y est cependant plus prononcée. Cela se confirme en effet sur la longue conclusion intitulée « Hearse For A Barren Earth » qui sert de parfait melting-pot de ce qui a été entendu jusque-là, en y injectant une fin martiale et nihiliste à souhait qui permet de terminer les hostilités de très bonne façon, même si l’on regrette que les leads se soient évaporés au fur et à mesure de l’avancée du disque qui malgré ses qualités finit par s’écouter distraitement.
Si effectivement l’intérêt décline progressivement vers la fin de par un côté un peu prévisible et des plans légèrement interchangeables, il n’en reste pas moins que ce premier chapitre des gars de Melbourne ne contient pas de faiblesses majeures et s’écoute vite et bien, à défaut d’être véritablement marquant. Néanmoins tout ceci reste homogène et cohérent de par sa durée globale assez courte ainsi que ses arrangements simples qui rentrent facilement en tête. Sans rien révolutionner ni prétendre devenir un leader incontournable sur la scène mondiale l’entité signe un disque sympathique et sans prétentions, hormis celle de faire passer un moment agréable où la nostalgie et le plaisir sont de rigueur, un choix payant qu’on appréciera remettre de temps en temps sur la platine même si le manque de compositions marquantes et qui se détachent du reste pourra lui être reproché à la longue.
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