Kaiserreich - Cuore nero
Chronique
Kaiserreich Cuore nero
Qu'est-ce qu'on a pu nous bassiner avec ces proverbes et autres expressions parfois tirées par les cheveux. On a tous déjà subi des sermons tels que « Attention hein, parce que l'habit ne fait pas le moine » ou encore « C’est pas bien, oh non pas bien du tout de se fier aux apparences ». Deux pris au hasard ? Pas vraiment car ils viennent à l’esprit à l’écoute de ce nouvel album de KAISERREICH. Et ne dites pas le contraire. Vous avez tout de suite eu des à-priori à cause du nom de groupe ! Oh si, vous avez tremblé en imaginant un vilain Allemand essayant de faire revivre les idées de son arrière grand-père, un sourire en coin, les yeux injectés de sang ! Sauf que voilà, ce n’est pas ça du tout.
D’abord KAISERREICH est une formation italienne ! Bim, on ne s’y attendait pas hein ! Ensuite, il ne faut pas voir de connotation NS ou autre idée biscornue derrière le projet. Il s’agit juste de bons petits gars qui se sont trouvés en 2004 et pris ce nom parce qu’ils le trouvaient cool. Ou pour une raison différente mais qu’ils ont sans doute eux-mêmes oublié vu que 10 ans ont passé et vu surtout qu’il ne reste que deux des membres d'origine, les deux autres ayant quitté le navire avant même la sortie du premier album en 2007. C’est ainsi que le groupe est actuellement composé des fidèles T. Morgan (basse) et Serpent Est (vocaux), accompagnés maintenant de Abraxas et Luce, tous les deux aux guitares et d’un batteur particulièrement compétent mais qui ne figure pas sur le line-up car il n'est plus dans le groupe désormais : Krieg...
La troupe sort en 2015 son troisième album, 4 ans après Ravencrown qui était lui-même sorti 4 ans après KRRH. Ils apparaissent donc toujours les années de coupe du monde de rugby, ce qui nous fait une belle jambe puisque bien entendu cela n’a aucun lien avec leur musique. Mais quatre ans sans album ne signifie pas quatre ans sans toucher les instruments, ou quatre ans à glander. En écoutant leurs 8 titres on est tout d’abord impressionné par la maîtrise et la capacité à mettre en valeur les compétences de chacun pour un ensemble qui tient très bien la route. Leur black metal est assez traditionnel mais empli de mélodies bien mises en avant. Les morceaux ont alors une part de luminosité et se montrent principalement entrainants. Pas dans le sens où on a envie de danser comme un tocard, mais plutôt de remuer le crâne en se pinçant légèrement la lèvre inférieure. Les comparaisons se feront avec INFINITY et ELITE version We Own The Mountains, mais en plus clair encore, avec des instruments qui sont vraiment tous mis sur un pied d’égalité et bien audibles.
Ce sont d’abord les guitares qui se remarquent, avec deux musiciens qui savent mettre chacun en valeur leur instrument et feront comprendre aux novices l’utilité d’une « lead » et d’une « rhythm ». Elles se complètent vraiment bien, sans empiéter l’une sur l’autre. Ensuite les vocaux non plus ne tirent pas trop la couverture vers eux. Ils sont hurlés-crachés, mis juste ce qu’il faut à un niveau sonore supérieur, mais savent se taire pour laisser profiter des mélodies. Ils sont même totalement absents de « Zero Negativo » qui n’est pourtant pas à la base un morceau destiné à devenir instrumental. Le batteur sait aussi se servir de son matériel, et ne se contente pas de taper comme un dingue sur deux éléments. Au contraire, il ne joue pas vite mais avec l’ensemble de sa batterie. Et enfin, même la basse qui est trop souvent l’oubliée des black metalleux a ses moments de bravoure, volant carrément la vedette à la guitare sur le bien mené "Bianco Freddo".
Alors KAISERREICH n’est pas un groupe d’excités, mais un groupe qui crée des ambiances bien polies, trop sûrement pour certains, mais géniales pour les faux-durs. J’en fais probablement partie. Par contre le groupe a conscience de ses qualités et en abuse sur quelques pistes. Les trois premières surtout n’avaient pas à faire 9, 7 et encore 9 minutes. S’ils avaient été moins longs ils auraient sans doute pu être plus percutants et donc plus efficaces encore.
A tester pour ceux qui veulent du black pas trop vilain, pas trop gentil, bien emballé, assez emballant. Et surtout ne vous laissez pas tromper par la pochette qui même si elle est "esthétique" ne représente pas vraiment la musique du groupe, bien moins mystique que ce visuel.
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