War From A Harlots Mouth - Transmetropolitan

On va faire simple: War From A Harlots Mouth, c'est tout pareil que See You Next Tuesday. Et si vous ne connaissez pas ce groupe, il vous suffit de vous reporter à ma chronique de Parasite. Je pourrais m'arrêter là et croyez-moi j'en ai vraiment envie (y'a Prison Break qui va commencer en plus!) mais si je ne fais pas mon quota de lignes, Chris notre maître à tous va me séquestrer dans une pièce obscure avec du In Flames en boucle pour seule compagnie...

War From A Harlots Mouth donc, c'est quatre jeunes Allemands dans le vent qui aiment bien poser en K-Way sur les photos promos. Ils ont le look et l'attitude, et ressemblent à toute cette nouvelle mouvance de groupes brutaux de mécheux issus de MySpace, le site où t'as même pas encore enregistré un titre que tu vends déjà des t-shirts avec des jeunes bitches qu'écrivent ton nom sur leurs nichons! Nom à rallonge naze (See You Next Tuesday est battu, désolé les gars faut rendre le trophée!), titres de morceau débiles ("How To Disconnect From Your Social Surrounding In Half An Hour", "Heeey... Let's Start A Band!", "If You Want To Blame Us For Something Wrong, Please Abuse This Song!", "Riding Dead Horses Is A Fucking Curse", "And In The Right To Make Mistakes, We May Lose And Start Again...", etc), pochette pseudo-artistique encore plus immonde que Christine Bravo au réveil, voyez que tout y est. Celà dit, si on évite le côté fashion/émo à l'opposé des valeurs métalliques, figurez-vous que ce Transmetropolitan est plutôt bon! Les titres sont débiles mais marrants et au moins les mecs ne se prennent pas au sérieux. Et puis c'est pas plus con qu'un "Sodomizing Infants With A Chainsaw" ou un "Choking On Menstrual Blood" (oui je viens d'inventer ces morceaux, mais ne me les piquez pas c'est pour mon nouveau groupe qui s'appelle Disgorge, j'espère que c'est pas déjà pris comme nom!)! Et surtout, musicalement, ça tient la route. La production, déjà, est énorme, d'une clareté absolue. Et comme je l'ai dit, War From A Harlots Mouth partage beaucoup de points communs avec See You Next Tuesday: on se retrouve ainsi face à une musique barrée, brutale et très déconstruite, marquée par une dualité qui se retrouve autant dans les riffs (passages lents ultra lourds limite slam/déluge de notes à la Dillinger) que dans le chant (criard/guttural avec Babe en guest à 2-3 moments). Une dualité bien maîtrisée même si le chant hurlé est très vite insupportable pour mes oreilles plus habituées aux mélopées caverneuses du brutal death. Les influences de War From A Harlots Mouth sont donc multiples, les principales restant le hardcore/métalcore avec pléthore de mosh-parts saccadées à la double et le hardcore chaotique pour toutes ses dissonances et ces explosions de notes délivrées à Mach 3. On a également le droit à du postcore/screamo sur "Mulder", du jazz sur quelques breaks où la basse se laisse délicieusement aller et beaucoup plus surprenant, du hip hop sur l'excellent instrumental "Trife Life" (hommage à Mobb Deep pour le titre?). Par contre, pas vraiment de death/grind comme j'ai pu l'entendre, même si on peut en effet trouver du blast. Difficile de cataloguer tout ça en tout cas, c'est pourquoi j'ai opté pour un MySpace extreme metal un tantinet sarcastique. Et à ce jeu, War From A Harlots Mouth s'avère plus convaincant que ses collègues américains sus-nommés.

Le style chaotique des Teutons finit par lasser, c'est sûr, mais l'efficacité est au rendez-vous. Et les sonorités "jazzy" sympathiques sont carrément un plus dans la conquête d'une bonne note, ce qu'ils obtiennent de moi au bout du compte. Je ne les remercierai pas par contre pour avoir rallonger artificiellement la durée de l'opus en collant un blanc de près de dix minutes à la fin du dernier titre pour aboutir sur trois secondes de bruit...putain qu'est-ce que je déteste ça! Comme tout ce que War From A Harlots Mouth représente d'ailleurs, je ne le répèterai jamais assez. Mais la musique est bonne alors faites comme vous voulez. Bon moi j'en ai marre d'écrire, je vais voir Prison Break!

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