Considéré comme l'un des chefs d'œuvres metal de cette fin du XXème siècle, omettre cette chronique de
Passage de la discographie de Samael et plus globalement du webzine, aurait été une grossière erreur. Pour ma première chronique de 2008 je fais mon mea culpa et vous propose de corriger cet oubli honteux.
Aucun adepte des premières heures black metal de Samael n'aurait pu imaginer un changement de style si abrupt et pourtant… Seuls les quelques auditeurs de leur EP
Rebellion (sorti un an après
Ceremony Of Opposites) à mon sens auront certainement pu sentir ce clavier encore plus présent et ce début de virage vers un metal industriel/électronique. Ces nappes de clavier ne sont d'ailleurs pas nouvelles vous diront les connaisseurs, Xy utilisant cet instrument (puis remplacé en 1993 par Rodolphe H.) depuis leur premier opus
Worship Him. Pour ce quatrième album, Samael se sépare de son claviériste/sampler Rodolphe H. et fait revenir Xy au combo batterie/claviers/programmations, puis ajoute enfin dans ses rangs un deuxième guitariste dénommé Kaos.
Si je vous introduis
Passage par « Rain », vous me promettez de ne pas monter le volume au maximum et d'headbanguer façon crise d'épilepsie ? J'ai encore besoin de vous pour lire ma chronique jusqu'au bout. Comme à son habitude, les Suisses débutent avec un hit énormissime (assurément dans le panthéon metal à l'instar d'un « Year Zero ») qui démontre dès les premières secondes le contraste majeur avec le début de discographie. Samael entame ainsi son évolution et son « passage » vers un tout autre metal, plus moderne mais aussi beaucoup plus accrocheur. Contrairement aux œuvres suivantes cassant tout lien avec le passé (
Eternal en est le principal acteur),
Passage possède toujours une base black metal (timide soit elle) que ce soient dans les riffs (rappelant parfois ceux de
Ceremony Of Opposites), dans les paroles de Vorph (noires et mystiques à la fois) ou le timbre de ce dernier (toujours aussi possédé par le Malin). Ce changement de style entraîne avec lui une image de Samael complètement différente. Finis les délires sataniques passé, le groupe se la joue sobre et futuriste (l'artwork parle de lui-même).
Inutile de vous faire subir une chronique « track-by-track », sachez que ce
Passage ne comporte que des hits en puissance et une ambiance hors du commun. Le travail ahurissant de Xy se fait enfin sentir, les arrangements et la rythmique hybride (« The Ones Who Came Before » est le plus bel exemple) surpassant de loin une flopée d'albums s'aventurant dans ce style. C'est bien simple il m'arrive encore de découvrir des effets électro sur certaines écoutes (le casque me paraît un outil indispensable pour cet album) ! Concernant les parties clavier, Xytraguptor (Xy pour les nouveaux) n'a franchement rien à envier aux groupes symphoniques de renom : les splendides « Angel's Decay » (orgue) et « Moonskin » (piano) ainsi que les indénombrables nappes mélodiques parsemées, sauront vous transporter dans cet espace froid et infini. Impressions accentuées par une production absolument remarquable (lisse et puissante, sans tomber dans le synthétique) du fameux Waldemar Sorychta, le producteur faisant un écart impressionnant avec son son brut antérieur (producteur attitré de Samael depuis
Blood Ritual) !
Combinant à la fois les quelques racines des débuts ainsi que ce nouveau côté futuriste et planant à l'ambiance si orgasmique, difficile de ne pas tomber sous le charme même pour les plus récalcitrants. Les puristes du black metal signeront le divorce avec
Eternal, gommant entièrement les axes maléfiques antécédents. Impossible pour ma part de départager le ténébreux
Passage et l'ultra-accrocheur
Eternal (sorti 3 ans plus tard), les deux se complétant parfaitement. Comme pour
Eternal on regrettera quelques longueurs sur certains titres selon les goûts de chacun (metal rentre dedans ou ambiancé électro) qui essoufflent un album pas excessivement long (42 minutes au compteur). Hormis ces points mineurs, Samael offre un album exceptionnel et novateur (nous sommes en 1996) qui marque à la fois la consécration mais aussi la future période sombre et mouvementée du groupe.
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