Samael ou le plus grand groupe de metal suisse (avec Celtic Frost, en même temps j'en compte pas beaucoup…), point final. Pas besoin de continuer la lecture, chaque album du groupe a été synonyme de modernité et d'originalité : le groupe répond encore une fois à l'appel. Cependant ici l'épreuve est d'autant plus grande que 3 ans plus tôt un chef d'œuvre portant le nom de
« Passage » vit le jour. Comment sortir un successeur d'un tel monument ? Surtout que 6 mois avant la sortie de « Eternal », l'EP
« Exodus », assez médiocre, mais qui n'annonçait pas encore le changement, avait fait hérisser les cheveux de certains fans. Seulement voilà, « Eternal » fut une immense surprise, oublier les anciens albums : virage significatif de Samael.
Le groupe s'écarte avec « Eternal » du black moderne à tendances electro si indescriptible de
« Passage », le style pratiqué ici est tout simplement indéfinissable. La guitare devient quasi-anecdotique et le clavier devient le pilier de l'album, l'ambiance ainsi dégagée emmène l'auditeur tout droit à mille lieux dans l'espace. Les titres se suivent et nous enfoncent de plus en plus dans une lointaine galaxie, le côté atmosphérique est omni présent et laisse la part belle à une certaine froideur et tristesse (plus marquée sur certains titres) comme par exemple « Together », « The Cross » ou « Nautilus And Zeppelin ».
D'autres se démarquent par leur efficacité indéniable dû à des refrains totalement imparables, le titre « Supra Karma » ne pourra plus ainsi quitter vos oreilles, la faute à qui ? A un Xy au meilleur de sa forme, armé de sa boite à rythme et de son clavier, le bonhomme nous fait flotté dans l'espace grâce à ses sons electros et ses rythmes entraînant. Jamais je n'avais entendu des titres avec un tel rendu de modernité, du break magnifique de « I » au planant « Infra Galaxia ».
Ajouté à çà la voix de Vorph, qui ne pouvait pas mieux se fondre dans ce style de musique, avec également son chant clair si particulier et particulièrement bluffant (« Together », « Us »), embelli par la multitude d'effets sur sa voix que l'album comporte.
« Eternal » marque donc le changement et pas que dans la musique jouée, fini les paroles provocantes sur l'autodestruction de l'humanité, la mort et la souffrance d'un « Ceremony Of Opposites » par exemple ; écouter donc « Together » ou « Us » : amour, paix…l'évolution de Samael est donc totale.
Cependant malgré un album excellent dans sa globalité, certains titres bien que vraiment très bon possèdent des passages assez risibles (le clavier musique d'ascenseur sur « Being » par exemple) et font pâle figure à côté de monument comme « Year Zero » ou l'excellent « Ailleurs », mais là c'est vraiment chercher la petite bête. On aurait apprécier une meilleure production pour une puissance encore plus marquée et des guitares un peu plus mises avant, l'album sonnant un peu trop synthétique. Le gros point en fait réside dans le changement de style assez radical de Samael, certains fans qui suivent depuis les premiers albums pourraient être assez choqués, d'autres comme moi, complètement sous le charme à chaque écoute de cette atmosphère, de cette efficacité et de cette originalité indéniables.
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