Samael - Reign Of Light

Il était temps! 5 ans mesdames et messieurs ! 5 longues années d’attente pour pouvoir enfin écouter le successeur du sublime « Eternal ». Entre temps, le groupe a eu pas mal de problèmes : avec leur label Century Media, une tournée tardive pour promouvoir « Eternal » (fin 2002) suivi d’un DVD très moyen, des projets qui n’aboutissent pas…bref le nouveau millénaire pour Samael n’a pas été un très bon cru…
Mais les revoilà plus en forme que jamais : signature sur le label suédois Regain Records, sortie du single « Telepath », tournée européenne (présent !) et bien sûr parution dans les bacs de « Reign Of Light ». Chaque album du groupe a fait la part belle aux réactions des auditeurs, ces surprises faisant tout le charme des Suisses de Samael, « Reign Of Light » n’y échappe pas, mais pas dans le sens espéré…

Premier morceau lancé, premières sueurs et premier sourire du coin des lèvres. Le groupe continue sa marque de fabrique, c'est-à-dire un premier titre « monument » qui lance la machine. « Moongate » morceau d’une efficacité déconcertante suit le pas : refrain plus qu’entraînant avec une mélodie hypnotisante et un Vorph qui se lâche complètement au chant ! L’on découvre dès le début pas mal de changements notables qui faisaient tâche à « Eternal », pour être plus clair, une production bien plus puissante et des guitares qui ne sont plus cachées par le talent electro de Xy. Oui mais alors les nouveautés, elle est où la surprise ?
Autant le dire tout de suite, les fans de la premières heures vont signer le divorce avec ce « Reign Of Light », dans la pure lignée d’« Eternal », pas de changements majeurs à l’horizon. Le groupe affiche cette fois-ci son goût prononcé pour la musique orientale et ma foi le rendu est excellent ! Cithare, chants orientaux et ambiance milles et une nuit, vous allez être servi. Et çà dès les premières secondes du hit « Moongate » de même que sur le titre qui suit portant le nom « Inch’allah » (avec un titre pareil, difficile de s’attendre à de la musique celtique) qui va hanter vos cages à miel, avec « LE » refrain de l’album. Cependant la touche orientale reste tout de même au fond assez discrète et n’apparaît que sur les titres cités ainsi que « High Above » et « Heliopolis », pour le reste çà reste dans la veine du précèdent album.

L’autre surprise de cette nouvelle cuvée de Samael réside dans ce côté « martial » qui fait penser de suite à un Rammstein, que ce soit la voix de Vorph (sur « On Earth » c’est assez flagrant) ou la musique jouée.
Les titres s’enchaînent et prouvent le talent du groupe pour nos créer des hits, seulement la saveur et la surprise d’en temps n’y sont pas… Certains titres arrivent tout de même à se démarquer, je pense notamment à la planante et positive « On Earth » et ses noms de capitales énumérées qui font offices de paroles, aux gros riffs « montagnes russes » de « Oriental Dawn », au chant superbe de Vorph sur « Further » ou à l’excellent titre de clôture « Door Of Celestial Peace » qui n’aurait pas fait tâche sur « Eternal ».
De nombreuses écoutes seront nécessaires pour cerner tous les détails de ce « Reign Of Light », le travail et les arrangements electros de Xy sont vraiment bluffant mais même en écoutant je ne sais combien de fois l’album, difficile de trouver son bonheur sur des titres bien qu’assez bon mais mous et sans âme. Que ce soit le soporifique « High Above », le refrain prévisible de « Reign Of Light », le single très mal choisi (sympathique tout de même mais on se demande vraiment ce qui fait là) « Telepath », le prochain tube du Mouv « As The Sun » et son chant rappé affreux (mon dieu ce n’est pas Samael çà ?!)…

Bref le côté atmosphérique et froid qui faisait le charme de Samael a quasiment disparu laissant place à une musique efficace certes mais trop formaté radio (trop joyeux, trop clean, refrains prévisibles…) et à une baisse de régime sur certains titres, qui fait que se faire l’album d’une traite sans zapper des chansons reste un effort assez herculéen. Un album donc sans réelles surprises, bon effectivement mais bien en dessous des capacités d’un groupe culte comme Samael.

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