Trinacria - Travel Now Journey Infinitely
Chronique
Trinacria Travel Now Journey Infinitely
Trinacria a priori, ça ne devrait pas trop vous parler. A l'origine ce projet fut proposé par le Rikskonsertene (une organisation culturelle norvégienne si j'ai bien compris) pour une série de concerts et se composait alors de Ivar Bjørnson (Enslaved), Maja S. K. Ratkje et Hils Sofie Tafjord (Fe-mail). Pour compléter le line-up, ils furent rapidement rejoints par Grutle Kjellson, Ice Dale (Enslaved), Iver Sandøy (Emmerhoff) et Espen Lien. Ce qui ne devait être au départ qu'un collectif de tournée se transforma finalement en un réel projet qui sort aujourd'hui son premier album, "Travel Now Journey Infinitely".
Le concept musical de Trinacria tient dans un mélange des genres, la rencontre du metal extrême et du noise en quelque sorte. Sur le papier, ça parait très original (voir expérimental) mais si comme moi vous connaissez un peu les dernières productions de Enslaved, vous ne devriez pas être trop perdu : mêmes guitares, même chant (celui de Grutle Kjellson) et mêmes riffs, on jurerait avoir à faire à un album d'Enslaved. Sur cette base de metal extrême vaguement black (comme les dernières productions d'Enslaved quoi) viennent se greffer divers arrangements empruntés au noise (larsens, cris, sons électroniques...) apportant une dimension chaotique à l'ensemble, sans jamais prendre le pas sur le reste. Comme vous l'aurez sans doute remarqué, les compositions ne sont pas légion mais possèdent une durée conséquente (entre 6 et 10 minutes pour la plupart) et se révèlent assez hétérogènes, tantôt sèches et incisives ("The Silence", "Make No Mistake"), tantôt plus atmosphériques ("Endless Roads", "Turn-Away", "Travel Now Journey Infinitely").
"Travel Now Journey Infinitely" est avant tout un album d'ambiance et je pense que c'est comme cela qu'il a été pensé. L'album dégage une atmosphère pesante, dépressive et très prenante qui maintient l'auditeur dans un certain mal-être, pour peu qu'il ne se concentre pas trop sur le travail de composition. Car en fixant son attention sur chaque morceau, on s'aperçoit qu'ils ne sont composés que d'un ou deux riffs, répétés encore et encore avec parfois quelques variations, et toujours sur un même tempo ("Turn-Away" en est le parfait exemple). Ce manque de diversité est d'autant plus regrettable que les mélodies possèdent un charme indéniable ; il n'aurait finalement fallu que peu de choses pour rendre cet album exceptionnel. Il n'y a qu'à écouter la doomesque chanson éponyme pour s'en convaincre : superbe ambiance, superbe mélodie, superbes arrangements (raah ces choeurs et ces cuivres)... mais 9 minutes sans progression c'est long, voir ennuyeux parfois.
Trinacria nous délivre donc un bon album, peut-être un peu trop proche de ce que fait Enslaved mais surtout gâché par un cruel manque de diversité. Personnellement, je suis resté sur ma faim, mais il se peut que vous soyez moins sévère que moi sur cette première oeuvre des norvégiens. A découvrir donc.
| Dead 13 Avril 2008 - 2593 lectures |
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