Fuck The Facts - Disgorge Mexico
Chronique
Fuck The Facts Disgorge Mexico
Ce à quoi vous avez échappé : une chronique blanche et sèche, seulement renseignée du tracklisting et affligée d'un 0/10 en forme de sanction, suivie d'une explication de texte dans la partie commentaires. Soit la chronique la plus expéditive de toute l'histoire du site ! Les raisons de la colère ? Rien de moins qu'une galette vierge en provenance directe de chez Relapse. Après le voice over the top, la viande à la découpe en 99 pistes et j'en passe et des pires, voici venir l'ère des promos fantômes. Bien vu l'aveugle. Quoi qu'incité au radicalisme par Dead et Scum (lequel en remettra une couche dans sa chronique à venir du "Conforming Abnormality" de CEPHALIC CARNAGE), je me ralliais in extremis(te) à l'avis de Keyser, crash testeur du précédent effort (
"Stigmata High-Five") des canadiens de FUCK THE FACTS. Leur grind aventureux, coupé au postcore et au stoner, méritait un autre sort qu'une chronique piégée, expédiée en trois lignes et non recommandée. Au péril de ma vie, je bravais donc l'interdit ultime (rires) et téléchargeait illégalement le curieusement nommé "Disgorge Mexico". Si je ne donne plus signe de vie dans les jours qui viennent, c'est que la justice m'aura rattrappé. Merci Relapse.
Bref, maintenant que je vous ai tanné avec mes petites misères de chroniqueur de l'extrême, jetons une oreille attentive sur ce "Disgorge Mexico" au titre aussi singulier que les titres qui le charpentent. Passé un démarrage pied au plancher en filiation directe avec la furia grind de CEPHALIC CARNAGE ("Borders", 30 secondes montre en main, "No Return" et ses accélérations destructrices), on a rapidement affaire à des compositions à géométrie beaucoup plus variable. De l'instrumentale "Dead End" et ses leads en fin de vie sur fond d'arpèges joués sur des boyaux de crotale, en passant par les riffs garages de "La Culture Du Faux" (les outlaws de BLOOD DUSTER pointent le bout de leur colt), on nage en plein western crépusculaire, perdu en plein désert postcore sur l'éprouvante "The Storm". Un voyage initiatique de 9:21 mn aux confins d'une morne plaine traversée par un nouveau courant musical, convoité par des desperados du calibre de BRUTAL TRUTH et BURST. C'est la pièce maîtresse de l'album, prolongée l'espace de 2:42 mn par un "Apathy Is A Karma Killer" à la sècheresse lancinante. L'étiquette grindcore basique s'envole donc aussi vite qu'un portrait de hors la loi dans un hall de gare, mêmes si les chasseurs de prime trouveront à qui parler avec "Kelowna" (le duel NAPALM DEATH/BRUTAL TRUTH), "Golden Age" ou encore "State Of Panic", un des meilleurs extraits de l'album ; passé un démarrage façon MORBID ANGEL, les belges de LENG TCH'E s'invitent le temps d'un riff avant de céder la place au NAPALM nauséeux de "Inside The Torn Apart". Un titre vicieux, tour à tour groovy et furieux, qui ravit autant qu'il épuise.
Car "Disgorge Mexico", de par ses multiples changements de pistes musicales, donne soif. On sort de son écoute dans le même état qu'un fan de John Wayne ayant pris de plein fouet le tétanisant final de "La Horde Sauvage". Le registre hystérique de Mel Mongeon, sorte de pendant féminin de Kevin Sharp, n'y est pas pour rien, et si on peut regretter le caractère répétitif de ses vociférations, son travail de sape (qui s'accorde autant aux passages extrêmes qu'aux parties plus lourdes) finit par payer, même si l'appui d'un growleur ne serait pas du luxe. Les neurones ainsi éparpillées par une déferlante aussi brutale qu'imprévisible, on jurerait qu'Angela Gossow a sa place dans WITHIN TEMPTATION ! Reste que la richesse rythmique de l'album et l'agencement chaotique de la tracklist ne facilitent pas la digestion de la galette. Dans le détail, rien à dire, chaque plage de "Disgorge Mexico" vaut sa poignée de dollars mais d'un point vue plus global, FUCK THE FACTS semble frapper (très fort) au gré de ses errances et de son inspiration. En personnalisant un peu leurs riffs (souvent entendus ailleurs) et en affichant une meilleure coordination, les canadiens franchiront sans peine la frontière (mexicaine) qui les sépare encore des tout meilleurs. Wanted !
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