Fuck The Facts - Stigmata High-Five
Chronique
Fuck The Facts Stigmata High-Five
Je ne connaissais pratiquement pas Fuck The Facts avant de recevoir ce promo mais il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre qu'il s'agissait d'un groupe à part. Formés en 1999, les Canadiens ont déjà sorti 6 albums, 5 EPs, 1 live, quelques compilations et un nombre incalculable de splits à faire pâlir Agathoclès! Le combo a tapé dans l'oeil de Relapse Records qui l'a récemment signé pour la sortie de ce Stigmata High-Five, histoire de le faire sortir de l'underground et de permettre aux néophytes de découvrir sa vision musicale...
Une vision bien particulière puisque la musique de Fuck The Facts est un patchwork de pratiquement tous les styles extrêmes: grindcore, hardcore chaotique à la TDEP ou technico-destructuré à la Meshuggah, death, métalcore, post-HxC, screamo, death mélodique, noise, une vraie salade niçoise! Tout celà s'avère donc plutôt bordélique puisque tous ces styles sont souvent abordés dans un même morceau. Et ce n'est pas tout, de nombreux samples sont également utilisés. Stigmata High-Five s'ouvre et se conclue ainsi sur un titre de plus de 7 minutes ("La Dernière Image" et "Dead In The Ruins Of Your Own City") "résumant" bien toutes les influences de la formation d'Ottawa. Destructuré, chaotique, brutal, original et barré (quoique moins qu'avant d'après ce que j'ai pu écouter de leurs précédentes productions), voilà comment on pourrait qualifier Fuck The Facts. Gros blasts grind, break en arpèges, mosh-part, re-gros blasts ultra brutaux, break chelou avec samples, riff groovy à base d'harmoniques sifflantes, passage planant, gravity-blasts sur riff death, break jazzy, riff mélodique moderne, le tout à l'intérieur même d'un morceau, au moins on ne s'ennuie pas, surtout que le son énorme martèle le crâne dès la touche lecture enfoncée!
Celà pourrait paraître confus et difficile à suivre mais non, on se laisse emporter par la déferlante et on savoure cette musique déroutante. Les musiciens sont en plus excellents: le guitariste nous sort des riffs assez jouissifs, le bassiste n'a pas peur de se montrer et le batteur, rha le batteur Mathieu "Vil" Vilandre oui: un monstre! De toute façon pour tenir à bout de baguettes la dynamique d'une musique aussi "changeante", il vaut mieux maîtriser! La vitesse et la puissance des blasts, les gravity et toutes ces cassures m'ont mis à genoux! Le problème par contre, c'est le chanteur. Enfin la chanteuse. Mel Mongeon qu'elle s'appelle. J'ai du mal avec son timbre écorché et hurlé entre grind et hardcore. Bon ok j'en ferais bien mon goûter, ok c'est impressionnant une telle rage pour une demoiselle et ok son registre colle bien aux morceaux. Mais c'est vite soulant, surtout que la miss hurle toujours de la même façon. Comparé à la diversité musicale, vous conviendrez que vocalement, c'est un peu répétitif. Et ce n'est pas l'apport sporadique de quelques growls du guitariste qui vont sauver les apparences.
Excepté ce petit soucis auquel on finit de toute façon par s'habituer, Stigmata High-Five reste un bon album, un très bon album même. J'aime ce genre de groupes qui ont leur propre personnalité et leur propre son. Mode bourrin: et puis c'est brutal en plus alors c'est cool! Notez enfin que l'opus compte 7 titres mais qu'il comporte 2 bonus cachés, "Stigmata High-Five", un bel instrumental, et "Ants", également un instru mais beaucoup moins intéressant, plus sombre mais plus minimaliste. On a aussi le droit à 2 vidéos, un petit making-of de 5 minutes filmé façon Blair Witch et un clip sympathique pour "The Wrecking". A découvrir!
| Keyser 27 Août 2006 - 1714 lectures |
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