Tout le monde le sait, Rats, le gars derrière
MORGUILIATH, est un gros connard. Non seulement ce n’est pas un secret, mais il le revendique lui-même. Ça dure même depuis plusieurs années et il avait réussi à pénétrer mon top des plus gros connards du Black Metal français dans ma vidéo sortie il y a 4 ans sur YouTube, aux côtés de Hreidmarr, Xaphan, Audrey Sylvain... C’était une magnifique brochette. Rats se retrouvait là alors que son palmarès n’était pas encore très garni. C’est chose faite depuis, il a prouvé qu’il méritait d’être dans la liste aussi bien d’un point de vue « professionnel » que « personnel ». Ce dernier aspect n’étant pas nécessaire dans cette chronique, ne gardons que le premier. Le gaillard s’était brouillé avec son premier label, Vacuum Tehiru Productions, dès la sortie du premier album (
Age of Misanthropia, Human Blood & Chaos), puis avec la plupart des groupes récents qu’il n’hésitait pas à traiter d’immondices inutiles (mais avec du vocabulaire un peu plus trash bien sûûûûûr), et enfin en se brouillant avec la légende qui était parvenu à lui donner une certaine reconnaissance dans le milieu : Meyhna'ch. Ils furent amis, ils eurent un groupe en commun nommé
SUICIDE CIRCLE sorti chez Osmose. La brouille a entraîné une descente directe. Rats et Monsieur Meyhna'ch se sont disputé un moment la paternité de leur groupe commun. Rats n’est plus le bienvenu auprès d’Osmose. Rats est retourné un peu plus dans l’ombre.
C’est pour cela que certains ont raté son actualité. Il est pourtant toujours parmi nous et il a sorti le troisième album de
MORGUILIATH en 2023, en autoproduction, avant de rejoindre les jeunes et dynamiques Français de Remparts Production l’année suivante. Et hop, c’est en octobre qu’est paru chez eux le quatrième album :
Night on Bald Mountain dont nous allons parler ici. Avant tout, je dois avouer que j’ai eu peur en voyant la pochette. Le visuel avait jusqu’à maintenant été marquant, dans le bon sens du terme, mais celui-ci est plutôt raté. Je ne voudrais pas m’attirer les foudres de son géniteur, Aforgomon, mais je ne suis vraiment pas convaincu par son dessin... Je préfère celui qu’il a réalisé et qui est utilisé sur le CD en lui-même : un visage torturé plus inquiétant que cet espèce d’homme champignon qui regarde sa main aux doigts crochus...
Bon, côté musique j’ai tout de suite été rassuré. Juste en quelques secondes, « Beginning of Cthulhu » ouvre les portes de la crypte de
MORGUILIATH et nous plonge dans des noirceurs abyssales. C’est raw, c’est sale, c’est dérangeant. Donc c’est une nouvelle fois à considérer comme un descendant des Légions Noires. J’imagine que Rats en a marre d’être comparé à ce vieux collectif culte, mais rien n’y fait, c’est naturel d’y penser à l’écoute de ces 10 nouvelles terrifiantes compositions. Par contre, un petit élément peut déranger même les plus avides de souffrances sonores : le fait que le musicien ait décidé d’ajouter de la tension en jouant au yoyo avec le volume. Sur de nombreux passages celui-ci est instable, vibrant comme si les murs de la grotte étaient sur le point de s’effondrer à tout moment. Le résultat est, au choix de l’auditeur étouffant ou assommant... Le moment sur lequel c’est le plus flagrant est sans doute « Der brennende Kreis » où l’effet semble encore plus accentué qu’ailleurs...
Cependant, alors que
MORGUILIATH semblait toujours plongé dans la noirceur absolue, il montre un visage mélancolique sur un intermède décalé et surprenant : « One Last Goodbye for Us ». Ce morceau joué au piano et accompagné par une batterie est empli de tristesse, comme si subitement Rats dévoilait sa sensibilité. Le connard a eu son moment de faiblesse, une fissure qui laisse croire également à un instant de lucidité éphémère. Quoi qu’il en soit, c’est un très beau passage, suspendu...
Il est tout de suite enchaîné par un titre qui remet les pendules à l’heure : « Suicide ». Comme s’il fallait rapidement rappeler que c’est le mal-être et la haine qui doivent dominer l’esprit du groupe. Le dernier morceau est « White Witch », et il surprend par l’utilisation légère de sons issus de machines. Il clôt l’album comme il a commencé, avec du désespoir et de la douleur.
Maintenant, je ne sais pas ce que nous réserve le groupe pour l’avenir, surtout que j’ai cru voir passer l’information comme quoi
MORGUILIATH s’arrêterait là, mais la discographie est solide, cohérente et de niveau égal.
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