Morguiliath - Age Of Misanthropia, Human Blood & Chaos
Chronique
Morguiliath Age Of Misanthropia, Human Blood & Chaos
Ne vous méprenez pas, MORGUILIATH n’est pas un nouveau venu. Certes c’est son premier album qui sort en 2020 mais cela fait des années, voire des siècles que son initiateur traine dans le milieu. Il s’appelle Rats, il est extrême, il est dévoué au black metal, mais avec tout ce que cela implique. Il ne fait pas du black metal par amour du style, mais parce que c’est la manifestation naturelle de son âme, de sa vie, de ce qui coule dans ses veines. Entier et intègre, puissant et sûr de lui.
Il a mis du temps donc à se manifester sous la forme d’un album, mais il a pendant toutes ces années rencontré d’autres esprits noirs, d’autres acteurs de l’underground, parmi lesquels deux légendes qui se retrouvent créditées sur Age of Misantrhopia, Human Blood & Chaos. Le premier est Ludovic Tournier, l’homme aux mains d’argent qui en plus d’avoir joué longtemps pour HIMINBJORG a enregistré des albums de NEHËMAH, AD HOMINEM, CRYSTALIUM ! Et c’est donc dans son studio actuel, le Vaccum Tehiru record, que MORGUILIATH est passé mettre ses dégueulis en forme. L’autre, c’est Meyhna’ch, existence incontournable du black metal français, et même mondial. Présence qui fait carrément figure de parrainage, donnant même une valeur de légitimité au bonhomme. Un album sur lequel Meyhna’ch accepte de participer, même pour une piste, c’est qu’il y a une raison. Bon… certains estiment que même lui a des casseroles dans sa carrière, mais soyez-en certains, pas ici…
MORGUILIATH a attiré ce beau monde par sa personnalité, par son approche directe, crue, du black metal. Quiconque l’écoute sent une odeur pestilentielle mais familière, dont l’aura noire vient pénétrer la peau. Ils ne sont peut-être pas si rares les groupes à poursuivre le black metal sans compromis des années 90, mais celui-ci sait faire mouche, sait imposer l’effroi. Ça ne rigole pas chez ce démon originaire du sud de la France. Il ne vous aime pas, et il vous transforme en patée en 10 pistes et 55 minutes. Sans être d’une vitesse folle, les compositions sont lourdes et destructrices. Il faut même de l’endurance pour pouvoir survivre à la démonstration. Les oreilles, et tout le corps, sont macérés en permanence. C’en est même éprouvant, et c’est sans doute ce qui va en laisser certains dans le caniveau. Difficile de se bouffer toute cette noirceur !
Il y a des moments où on a envie de crier « pouce », en partie parce que les pistes ont tout de même de fortes similitudes entre elles, créant une sensation de machine retorse qui nous mâche encore et encore. Un chaos sonore volontaire bourdonnant et éprouvant. Un étau un poil trop resserré pour permettre de supporter l’ensemble facilement. Heureusement qu’il y a ces parties si malsaines qui viennent relever le tout : les clochettes au début de « The Satanic Mass » et son break viceux ; les voix démoniaques ajoutées en introduction de « Mäkikö » ; le violon qui ouvre « Nocturnal Beast », les sons rampants et les murmures caverneux de « Luciifa Porta », et des bruits distordus un peu partout. Tous ces éléments contribuent à créer les ambiances et les atouts de cet opus. Ils sont véritablement excellents.
Son géniteur est déjà prêt à sortir une suite, et il me confiait qu’il souhaitait pour celle-ci plus de saleté dans le son, plus de sensations crues et raw. J’ai apprécié le son chaud de ce premier essai, mais j’ai tout de même hâte de découvrir ce que cela donnera. Surtout encore une nouvelle dimension qui pourrait sublimer les vocaux raclés, le tabassage aux relents punk, la force noire de MORGUILIATH.
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