Deeds Of Flesh - Of What's To Come
Chronique
Deeds Of Flesh Of What's To Come
Cette merveilleuse année 2008 qui se termine aura vu la sortie de plusieurs brûlots en matière de brutal death, je veux bien entendu parler des albums d'Origin, Hour Of Penance, Beneath The Massacre, Severed Savior ou encore Decrepit Birth. J'espère néanmoins que vous aviez gardé une petite place vacante dans votre top 5 de l'année afin d'y inclure en bonne place ce nouvel album de Deeds Of Flesh. Nos vétérans du brutal death US nous reviennent en effet en cette fin d'année avec une nouvelle offrande qui devrait à coup sûr marquer leur discographie. Après avoir été affecté par le départ de son bassiste et co-fondateur Jacoby Kingston, on était en droit de se demander quel visage allait montrer ce Deeds Of Flesh nouveau. Premier indice plus qu'encourageant, Erik Lindmark a su trouver un remplaçant à la hauteur en se payant le luxe de recruter ni plus ni moins que le bassiste le plus en vue du moment dans le petit monde du death à savoir Erlend Caspersen (Spawn Of Possession, Blood Red Throne et ex-plein de bons groupes) excusez du peu. Autre nouveauté, le groupe comporte désormais un deuxième guitariste, en la personne de Sean Southern (inconnu à mes esgourdes). Bref tout ce beau monde vient donc d'accoucher d'un « Of What's To Come » qui, de par son léger changement de direction (pour un groupe qui nous avait au contraire jusqu'ici habitué à une régularité quasi mécanique), risque bien d'agrémenter les discussions du repas du réveillon entre les convaincus et les déçus.
Changement de direction donc car ce petit dernier nous révèle un Deeds Of Flesh au visage beaucoup plus mélodique. Quoi ?! Deeds Of Flesh mélodique ?? Mais non, lâhce donc cette corde et descends de ce tabouret, il est bien sûr question ici d'une mélodie incrustée dans la brutalité. A l'instar de groupes comme Severed Savior ou Decrepit Birth, la bande à Erik n'a pas pu résister à sauter dans le premier wagon du train très en vogue en ce moment du brutal death technique. Techniques, nos américains l'étaient déjà auparavant bien entendu mais ce nouvel album nous offre des riffs plus mélodiques (on s'en rend compte dès dès l'excellente intro du titre éponyme) surfant plus volontiers vers les aigus et jouant davantage la carte de la technicité (« Virvum », « Of what's to come »…) sans pour autant tomber dans la branlette pure et dure (en même temps c'est plus facile quand c'est dur).
A côté des riffs à proprement parler, l'album est truffé de petits gimmicks mélodiques (à 1'53 et 4'17 sur l'éponyme, au début de « Eradication pods »…) qui viennent contraster avec le Deeds Of Flesh ancien. De surcroit, et ça c'est une réelle nouveauté, l'album regorge de soli, renforçant encore la comparaison avec les groupes pré-cités. Et ce n'est pas l'arrivée d'Erlend Caspersen qui va modifier la donne et tant mieux ! Son jeu de basse illumine tout simplement l'album, en nous offrant de purs moments orgasmiques (les débuts de « Vivrum », « Century of the vital » et Dawn of the next », « Century of the vital » à 2'35, « Harvest temples » à 2'…etc…la liste serait trop longue), sachant se faire oublier quand il le faut pour mieux venir tutoyer les guitares voire même les éclipser par moment. Son jeu est tout bonnement divin, d'ailleurs le groupe n s'y est pas trompé en lui accordant une place de choix dans le mix. Bref ce n'est pas cet album qui fera baisser sa cote, bien au contraire. Autre élément de changement, plus mineur certes, la voix d'Erik se veut un poil moins gutturale et plus compréhensible que par le passé.
Mais n'allez pas croire pour autant que Deeds Of Flesh en est venu à bêtement singer les Spawn Of Possession ou autres Odious Mortem, non. Le groupe a su malgré tout garder sa patte, que ce soit dans les riffs qui restent bien acérés et tranchants comme au bon vieux temps malgré ces véléités mélodiques (« Of what's vto come », « Century of the vital », « Harvest temples »). Et ce cher Mike Hamilton, même s'il se laisse aller à quelques digressions plus tempérées ( « Harvest temples » à 3'52) et que son jeu s'est également lui aussi quelque peu affiné, passe encore le plus clair de son temps à marteler ses fûts comme une brute. On retrouve aussi ces breaks inhérents au groupe et qui en ont influencé tant. D'ailleurs il suffit de voir comment la nouvelle version de « Infecting them with falsehood » se fond à merveille dans l'ensemble pour s'assurer que Deeds Of Flesh n'a pas perdu son âme.
Au final cet album tout technique qu'il soit se révèle bizarrement être le plus facilement assimilable du groupe, car pour le coup moins hermétique et monolithique. La prod n'est pas étrangère à cette impression de clarté générale, contrastant avec les productions antérieures plus touffues et opaques. Chaque instrument y prend sa place sans empiéter sur celle des autres, notamment la batterie trop souvent surmixée dans ce genre d'opus. Bref ce nouvel album ne plaira peut-être pas à certains die hard fans du groupe mais pour ma part c'est une totale réussite et je prends autant de plaisir à l'écouter qu'un bon vieux « Inbreeding The Anthropophagi ». Deeds Of Flesh rules !
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