Pestilential Shadows - In Memoriam, Ill Omen
Chronique
Pestilential Shadows In Memoriam, Ill Omen
Ah, l'Australie ! Sans un des déserts les plus grand proportionnellement à la taille du continent, la plus grande concentration d'espèces dangereuses pour l'homme au monde sur ses côtes, un accent anglais déplorable et un reliquat de tribus de pygmées alcooliques chroniques que la civilisation n'a pas encore éradiqué, ce pourrait être un paradis sur Terre. Deux raisons viennent appuyer cette hypothèse : Kylie Minogue et la scène metal australienne, que l'isolement et la chaleur ont transformé en une réunion de psychopathes plus ou moins talentueux dont les plus connus sont, en vrac Deströyer 666, Abominator, Sadistik Execution, Bestial Warlust ou encore Adorior. Mais contrairement à tous ces groupes, c'est un black metal des plus traditionnels que pratique Pestilential Shadows, formé en 2003 par les musiciens de Nazxul, un autre des groupes vétérans du pays des kangourous. Fort d'un line-up stable depuis le second album, Cursed, le groupe a signé avec Pulverised Records, et bénéficie donc pour In Memoriam, Ill Omen d'une promotion qui arrive jusqu'au vieux continent, d'où cette chronique d'un groupe ici inconnu.
Et quand je dis que le combo fait dans le black traditionnel, je pourrais presque arrêter là ma chronique et retourner broder un pentacle sur mes chaussettes noires (hé, chacun sa passion !), parce que Pestilential Shadows ne ferait pas tache au milieu d'une collection de black scandinave des années 90. Le tempo est globalement modéré, le groupe préférant visiblement développer longuement ses mélodies entrecoupées d'un break léger composé d'arpèges et d'accords diffus plutôt que de jouer la carte de la vitesse et de la brutalité. Bien que posé et assez peu varié, le style des australiens n'est pas pour autant monotone, les riffs évoluant progressivement grâce à des patterns de batterie différents, une harmonisation des guitares ou un lead, et ce tout au long de morceaux de 5 minutes 30 de moyenne. Certes, l'exercice est répétitif, mais les musiciens brodent des mélodies suffisamment intéressantes pour que l'on ne s'ennuie que très peu à l'écoute de In Memoriam, Ill Omen.
Que très peu oui, l'exception étant l'instrumental « Ecclesia Morendi », trop minimaliste et trop peu mélodique, qui est heureusement suivi par le final « Bathed In Ashes », aux mélodies efficaces, presque épiques, de loin le meilleur morceau de l'album. Tout le reste est archi-classique, y compris les deux titres en écoute, « Weapons Against The Sun » et « With Serpents I Lay », qui ne sont ni désagréables ni flamboyants. C'est donc un In Memoriam, Ill Omen très commun, sans coup d'éclat et sans réel point faible (hormis un morceau) que Pestilential Shadows propose, mais grâce à une très bonne production, l'ambiance palpable qui s'en dégage arrive à maintenir l'intérêt de l'opus de manière constante.
Pas grand chose à dire donc sur le troisième album des australiens. Musicalement, les morceaux sont agréables, la voix se tient très bien, mais rien ne permet de préférer In Memoriam, Ill Omen à un autre album de black metal sorti ces 15 dernières années. C'est son ambiance qui permet pourtant de prendre plaisir à l'écouter, et lui permet du même coup d'atteindre 7/10, alors que sans cela il se serait vu écoper d'un bon point de moins. Évidemment, l'Australie nous a habitué à plus original et personnel, mais maintenant que tous ses grands groupes ont splitté ou ont déménagé, fuyant du même coup les kangourous alcooliques mangeurs d'hommes (pour résumer), on ne va pas se plaindre que de nouvelles têtes émergent.
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