DarkRise - Built
Chronique
DarkRise Built
Je ne sais pas si vous aviez déjà entendu parler de Darkrise auparavant, je dois avouer que pour ma part lorsque ce promo de « Built » est arrivé à mes esgourdes c'était la toute première fois (toutoute première fois) que j'oyais la musique des suisses. Pourtant nos amis helvètes sont loin d'être nés de la dernière pluie puisque leur formation remonte à plus de dix ans et ils comptent avant ce « Built » déjà deux full lengths au compteur (« Massive Retaliation » en 2003 et « Unbeliever » en 2006). Malgré toute cette expérience affichée, le groupe a visiblement accusé quelques difficultés avant de trouver un label pour mettre bas leur petit dernier à en juger par la formule explicite « searching for a label » et le mini auto-collant Great Dane Records collé au bas du carton.
Quoiqu'il en soit le premier contact auditif avec ce « Built » me laissait plutôt présager du meilleur (même si une écoute en voiture n'est définitivement pas appropriée pour une première approche), le côté rythmique de l'album sautant aux oreilles même à 140 km/h entre Nantes et Angers. Il est indéniable que cet aspect est primordial dans la musique des suisses (comme souvent dans le death moderne), les riffs de guitare saccadés n'atteignant jamais une complexité extrême et le tout étant surtout basé sur une accroche assez rapide et une brutalité très directe. La production ne fera qu'accentuer cette impression, l'album ayant été enregistré au Herz Studio (Pologne) par lequel sont précédemment passés Vader, Decapitated ou encore Kronos, bref encore une fois et en un seul mot: moderne. Les disciples de von yaourt qui n'auraient pas encore quitté cette chronique peuvent d'ores et déjà le faire. Batterie triggée « à mort » (comme le dirait Jean Sarkozy), mur de guitares au son puissant mais entendu mille fois déjà... bref le son de cette galette, aussi bon soit-il dans l'absolu, possède autant de personnalité qu'un candidat de secret story. Ceci n'empêche pourtant pas d'apprécier les compos de Darkrise, directes, efficaces, affublées d'une section rythmique à toute épreuve qui vous emmènera aussi bien par de petits sentiers sinueux, des champs de bosses ravagés que des autoroutes droites et sans limitation de vitesse. On pense parfois aux derniers Aborted (« ... to perform », « And then... to kill myself »), mais le nom qui m'est le plus souvent venu en tête n'est autre que celui des frenchies de Kaizen (que soit dit-en passant on aime beaucoup à Thrasho!) avec lesquels Darkrise partage ce mélange de death metal et de mid tempo bien groovy (« Invisible disease », « One race : all racist », « Facing the storm »), même si nos helvétiques savent se faire un chouïa plus brutal que les franciliens (« Feed this hate », « And then... to kill myself »).
Parmi les autres réjouissances contenues dans ce « Built » on pourra également constater, outre un batteur qui n'a pas à rougir de sa performance en terme de technique (bien qu'assez stéréotypée) et quelques soli qui viendront aérer certains titres, une basse altière qui n'a pas été du tout oubliée en cours de route et qui se fraye même parfois un chemin sur le devant de la scène (« One race : all racist », « Neuronal interference », sur lesquels Darkrise laissera aussi par moments s'exprimer une fibre plus mélodique). A noter par ailleurs l'incorporation de chants dans le style haka sur « Our victory » qui donnent un cachet particulier et fort intéressant au morceau.
Après un nombre d'écoutes supplémentaires non négligeable, se profilent toutefois un certain nombre de défauts qui limitent l'impact de « Built » dans le temps. Pour commencer je dois avouer que la voix de Luc, bien que plutôt puissante, sorte de growl rauque, manque malgré tout de profondeur et devient au fil des écoutes un peu monotone. M'est avis qu'il gagnerait à s'aventurer occasionnellement sur des terrains plus gutturaux. Enfin je trouve que l'ensemble mériterait un poil plus de complexité dans les compos qui (et c'est plutôt un bon point) sont directes et efficaces, se retiennent facilement, mais dont le mordant tend par conséquent à s'étioler quelque peu au fil des écoutes.
Il n'en reste pas moins que ce « Built » (et son énigmatique pochette signée Niklas Sündin) est globalement une assez bonne surprise de la part d'un groupe inconnu de moi jusqu'ici et dont je n'attendais pas spécialement grand chose. Que les amateurs de death moderne n'hésitent pas à se pencher sur ces petits suisses qui, avec un peu de travail, pourraient bien vite devenir grands.
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