Depuis son retour en forme avec le très bon
« Global Flatline » en 2012 le combo mené par l’inoxydable Sven de Caluwé semble avoir trouvé la stabilité qui lui a tant manqué par le passé, tout en conservant sa productivité intense via des sorties sous tous formats de façon régulière et presque métronomique. En effet si cet album est tellement important pour le chanteur belge et ses acolytes c’est qu’il coïncide avec l’arrivée d’un style toujours aussi brutal, mais plus moderne qui ne l’a plus quitté depuis et s’est même affirmé sur les terribles
« The Necrotic Manifesto » et
« Retrogore » qui prouvaient que la machine de guerre ne faiblissait pas. Reprenant les mêmes idées entendues chez ces dernières livraison, « Terrorvision » ne va rien révolutionner en soi mais juste continuer de perpétuer l’œuvre d’un groupe qui voit le bassiste Stefano Franceschini (HIDEOUS DIVINITY, GHOULS) signer son premier enregistrement avec ses camarades de jeu.
Rien de nouveau ? … enfin presque ! Car si chacune des précédentes sorties était supérieure à celle d’avant ça ne sera pas le cas ici vu que ce cru 2018 est plus diffus et moins accrocheur que la triplette citée précédemment. Même si on est loin d’un ratage il faut reconnaître que ce nouvel opus n’est finalement qu’un de plus dans la discographie désormais imposante de son hurleur historique, la faute à une écriture plus passe-partout qui donne également l’impression d’être un peu arrivée en fin de cycle. Pourtant cette galette va parfaitement bien démarrer avec le morceau-titre qui va reprendre tous les éléments classiques de la bande, à savoir les traditionnelles parties blastées, les tapis de double écrasants et les passages ultra-rapides, le tout avec ce son si reconnaissable. Avec en prime Seth Siro Anton de SEPTIC FLESH en invité de choix cette ouverture se fait pourtant très prometteuse, bien qu’on ait l’impression d’avoir entendu cela énormément de fois auparavant. Mais dès la plage suivante les choses vont un peu se gâter avec d’abord « Farewell To The Flesh » qui se montre peu inspiré, se contentant de reprendre les mêmes idées en boucle et en les rallongeant inutilement, finissant du coup par créer un sentiment de lassitude prématuré, tout comme sur « Verspertine Decay » qui s’étire bien trop en longueur. Outre un abus de passages lents là-encore l’écriture est plus banale et le quintet semble réciter ses gammes sans forcément avoir la motivation nécessaire, et sans prendre de risques, mais heureusement la suite va redevenir plus intéressante.
Car sans atteindre des sommets « Squalor Opera » permet à l’ensemble de regagner en qualité par sa densité et son mélange entre son ancienne et actuelle période, à l’instar de « Visceral Despondency » qui fait le grand-écart entre brutalité et lourdeur, et dont le rendu reste très appréciable. Cependant si « Deep Red » reste encore agréable, à défaut d’être génial, « Exquisite Covinous Drama » va lui s’enliser dans des ambiances aériennes et synthétiques pas forcément du meilleur goût, et lorgnant trop dans le Deathcore, tout en faisant là-encore preuve d’un excès de durée. Mais une fois de plus on va retrouver les gars inspirés via tout d’abord l’excellent « Altro Inferno » à la grande variété et qui montre que quand ils vont à l’essentiel ils restent incomparables et féroces, et cela est confirmé avec le court et redoutable « A Whore d’Œuvre Macabre » à l’équilibre parfait entre lourdeur et vitesse. Mais comme il était dit qu’il ne serait pas possible d’enchaîner trop de titres sans son lot d’imperfections, la clôture va aller dans le même sens avec « The Final Absolution » (où le frontman invite une fois encore Julien Truchan de BENIGHTED à venir partager le micro avec lui), qui sans être ennuyeux montre un classicisme basique et sans éclats, le duo et les musiciens se contentant d’enchaîner les rythmiques en roue-libre.
Si le nombre de nouvelles compos est moins élevé qu’auparavant la durée globale du disque reste elle relativement similaire, ce qui a eu pour effet l’apparition de nombreux moments trop forcés où les mêmes plans sont répétés de façon trop systématique (conjugués à un modernisme parfois un peu exagéré), et malgré les écoutes il est difficile d’en faire émerger une plus qu’une autre. C’est l’autre souci qui ressort car il y’a un côté interchangeable tout du long conjugué à un manque de moments forts et de futurs classiques scéniques, ce qui nuit à l’ensemble qui possède malgré tout des qualités et s’écoute sans coup férir. En trois-quarts d’heure on passe donc par tous les sentiments possibles, du plaisir de retrouver les flamands toujours aussi sympathiques et énervés (et capables encore de jolis coups d’éclat) mais aussi de la frustration à cause d’une certaine habitude et routine qui semblent s’être installées et avoir eu un impact sur une écriture moins pointue qu’encore récemment. D’où un sentiment logique de déception car même si une sortie pareille aurait fait l’affaire chez une majorité de groupe on attend toujours mieux et plus de la part d’ABORTED, qui bien que tenant largement la route reste et restera en dessous des réalisations qu’ils ont pu proposer durant cette décennie actuelle.
7 COMMENTAIRE(S)
05/10/2018 12:34
04/10/2018 21:48
Après, Aborted, j'ai toujours trouvé ça sympa, mais y a toujours eu un truc qui font que je passe mon chemin après deux ou trois écoutes...
03/10/2018 20:58
03/10/2018 12:13
03/10/2018 11:23
02/10/2018 18:43
Le coup du drama bidule drama queen, sérieusement...
Y a des mots, dans le Death metal, ça passe moyen, je trouve
02/10/2018 11:53