Sur le très bon EP
Doom, les Américains faisaient du deathcore avant l'heure. Dès
Genesis, le combo abandonnait le core pour jouer du death metal moderne. Pas de bol, l'album est insipide. Alors que j'avais fait une croix sur le groupe,
Ruination remettait les pendules à l'heure avec un brutal death beaucoup plus inspiré. Ayant fait l'impasse sur l'EP
Gloom l'année dernière, je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce
Demonocracy tout juste sorti chez Metal Blade. Quelle direction allait prendre la formation cette fois-ci?
Le combo de l'Arizona reprend en fait les bases de
Ruination tout en évoluant vers un death metal plus technique et complexe. Certains passages vont même jusqu'à me faire penser à du Obscura ("Tongueless And Bound" à 2'00, le début de "The Manipulation Stream" très Death dans l'esprit)! Qu'on se le dise,
Demonocracy est l'album le plus riche et ambitieux des Américains. Et ce qu'ils ont fait de mieux depuis
Doom. Pour ceux qui auraient encore des doutes, il n'y a rien de deathcore chez Job For A Cowboy, plus depuis des années en tout cas. Certes, le brutal death du groupe est résolument moderne, ce qui se traduit par une grosse production (heureusement pas trop plastique) et quelques séquences saccadées ("Children Of Deceit" à 0'53, "Nourishment Through Bloodshed" vers 0'40, "Black Discharge", "The Manipulation Stream" à 1'33). Mais rien de bien méchant ou encombrant. Job For A Cowboy se concentre ici davantage sur les nombreux changements de rythme et le nombre élevé de riffs par morceau. Les musiciens ont pris du galon et ne se gênent pas pour le montrer en complexifiant les structures et développant les riffs et les arrangements. Ça ne tient pas en place tout en jouant vite la plupart du temps (pas mal de blast-beats pour mon plus grand plaisir, Jon Rice m'impressionne de plus en plus!) et il se passe beaucoup de choses. Malgré la conservation du groove, il est ainsi difficile d'assimiler l'album d'une traite et il vous faudra sans doute plusieurs écoutes pour dompter la bête. Pas un mal de toute façon. Ce n'est pas Spawn Of Possession mais il y a de quoi faire. Il faut dire que le quintette débordait d'idée avant de rentrer en studio. Là où le groupe a fait des efforts importants, c'est au niveau des mélodies qui prennent une part importante dans la réussite de
Demonocracy, que ce soit au niveau des riffs plus intéressants ou des leads qui subliment les compositions. On retrouve ainsi beaucoup de solos, tous très bons, nous offrant à la fois de la technique (sweeps) et du feeling (bon sens de la mélodie). Preuve de la qualité des solos, Jeff Loomis m'est souvent venu à l'esprit à leur écoute ("Black Discharge" à 1'49 notamment). On a vu pire comme comparaison! Est-ce dû à l'arrivée du guitariste Tony Sannicandro aux côtés de l'ex-Goratory et Despised Icon Alan Glassman? Je ne sais pas si le nouveau venu y est pour quelque chose mais en tout cas, Job For A Cowboy a clairement franchi un cap sur ce nouvel opus. On notera aussi un un travail intéressant sur les dissonances, comme quoi le jeu des musiciens se veut de plus en plus complet. Même la basse, qui virevolte régulièrement entre les lignes, s'est mise au niveau. Pas étonnant après tout puisque c'est Nick Schendzielos de Cephalic Carnage qui a pris le relais en lieu et place de Brent Riggs. Quant au frontman Jonny Davy, seul rescapé du line-up originel de 2003, lui aussi a dû élever son niveau de jeu. Il constituait déjà un atout majeur du groupe, son importance ne fait que se renforcer en maîtrisant parfaitement son growl puissant, gras et intelligible qu'il alterne régulièrement avec des shrieks à la Kataklysm.
On peut dire ce qu'on veut sur Job For A Cowboy, que le groupe a un nom de merde, que leurs fans sont des têtes-à-claques ou encore qu'il évolue au gré du vent. Et ce ne serait pas faux. Mais il faut aussi savoir admettre la vérité malgré les préjugés et les considérations extra-musicales: ce nouvel album bute des culs! Job For A Cowboy a trouvé sur
Demonocracy la bonne mesure entre brutalité, groove, technique et mélodie. L'évolution plus death technique à la mode a beau être suspecte et
Demonocracy est encore un peu juste pour le titre d'album de l'année, mais il devrait fermer le clapet de plus d'un détracteur. Il suffit d'écouter le morceau d'ouverture "Children Of Deceit" pour comprendre que Job For A Cowboy, c'est du sérieux, ou le final "Tarnished Gluttony" tout en ambiance pour voir que le groupe a mûri. Toujours brutal mais plus technique, plus mélodique et plus varié,
Demonocracy est bien le meilleur album du combo à ce jour et le place dans la bonne direction pour viser encore plus loin. À mon avis, les Américains en ont les moyens. Il faudrait juste penser à changer de nom...
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