Hideous Divinity - Unextinct
Chronique
Hideous Divinity Unextinct
Si l’on a pu reprocher au groupe par le passé de confondre vitesse et précipitation du côté de ses sorties, force est de reconnaître qu’il a tenu compte de cette remarque vu que ce « Unextinct » aura mis quatre ans et demi à voir le jour depuis la publication de
« Simulacrum » fin 2019. Depuis cette période seul le court Ep
« LV-426 » est venu nous rappeler que la formation romaine était toujours en activité, et ce malgré le départ du second guitariste Riccardo Benedini (un poste visiblement compliqué à conserver en interne) et surtout du tentaculaire batteur Giulio Galati... ce dernier semblant vouloir un peu lever le pied musicalement, vu qu’il a aussi récemment quitté MASS INFECTION. Du coup on pouvait franchement se demander qui allait pouvoir prendre place derrière le kit et surtout réussir à s’aligner au moins au même niveau, et le moins que l’on puisse dire ce que le trio restant a réussi son coup en allant dénicher l’impressionnant Edoardo Di Santo qui n’a rien à envier à son prédécesseur (ça aide d’être l’élève privé de George Kollias !). Officiant aussi dans ADE et INSTIGATE celui-ci a déjà fait ses preuves au sein de ces entités en livrant à chaque fois une prestation dense et incroyablement brutale, même si ici sur le disque la prestation est assurée par Davide Itri qui livre une copie de très haut niveau... qui n’a rien à envier aux deux noms précités. Tout ça sur le papier a donc de l’allure et cela est effectivement le cas une fois qu’on commence à se plonger dans l’écoute de ce cinquième album, qui bien que gardant fortement le modernisme habituel voit également le retour à une musique plus directe et naturelle, où certaines expérimentations malheureuses du passé semblent avoir disparu pour du bon.
Tout cela montre donc que les gars ont encore l’inspiration et qu’ils arrivent à produire du bon sans être noyés sous un déluge de synthétisme excessif et de plastique sans âme, vu que tout ici va défiler facilement et sans fautes de goûts majeures. Néanmoins ça va démarrer assez sobrement et sur des bases classiques via la doublette « The Numinous One » / « Against The Sovereignty Of Mankind », où toute la panoplie furieuses et lourdes des mecs vont se côtoyer mutuellement tout en se densifiant via de nombreux breaks et cassures qui brisent un peu la dynamique générale, mais ajoutent à l’ambiance solaire et futuriste présente ici de façon relativement discrète. Cependant cela colle à la thématique de cette galette qui est une exploration en profondeur des paradoxes de l’existence humaine et des peurs cosmiques engendrées par cela, et s’il faudra du temps et de la patience pour en saisir toute la subtilité psychanalytique on est néanmoins immédiatement emporté par la puissance de certains titres. Cela se fait en premier lieu via le furieux et débridé « Atto Quarto, The Horror Paradox » et surtout ensuite avec « Quasi-Sentient » frontal et explosif, où l’on se rend compte une fois encore que c’est en faisant dans la sobriété et l’alternance que le combo reste le plus intéressant. Si l’on passera outre les interludes éthérés qui n’amènent pas grand-chose, en revanche on s’attardera volontiers sur le suffocant « More Than Many, Never One » qui écrase tout sur son passage que ce soit via ces accents rampants comme dans les explosions débridées, en proposant un équilibre impeccable à la noirceur absolue et où une certaine mélodie apparaît lors du solo.
D’ailleurs cette ambiance triste et propice au recueillement sera plus marquée sur la conclusion intitulée « Leben Ohne Feuer » qui va jouer sur tous les tableaux en faisant apparaître une certaine dose d’espoir et de paix pour le défunt, comme pour le voyageur qui aura pris la peine d’arriver au bout de ces cinquante-et-une minutes réussies et digestes (mention spéciale au court et très bon « Mysterium Tremendum » qui nous renvoie à l’époque de
« Obeisance Rising » et « Cobra Verde »), et qui se placent parmi ce que le combo a produit de mieux depuis un moment. Si l’ensemble est moins brutal que dans un passé proche et se montre étonnamment presque "accessible" - même s’il va encore falloir beaucoup de persévérance et de patience pour tout appréhender correctement - en revanche ça n’a en rien perdu du côté de la technique qui est toujours aussi monstrueuse. Alors oui on n’évitera pas l’écueil de longueurs inutiles et de compositions un peu passe-partout mais ça se montre moins en pilotage automatique que pour les derniers enregistrements publiés, avec en prime plus de travail du côté des leads ce qui est appréciable. Copieux sans être balourd ce nouveau volet montre un certain retour en forme du quatuor qui devra néanmoins faire attention à ne pas retomber dans ses travers, d’où il a failli d’ailleurs ne jamais revenir. En attendant on appréciera progressivement l’ensemble du résultat obtenu par petits bouts, vu que comme à chaque fois avec les transalpins il sera difficile de s’enquiller tout ça d’un seul bloc.
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