Synodontis »
Hideous Divinity - LV-426
Chronique
Hideous Divinity LV-426 (EP)
Si la carrière de la formation romaine avait démarré sur les chapeaux de roue celle-ci est depuis quelques années sur la pente descendante, tant
« Adveniens » et
« Simulacrum » se sont fourvoyés dans une musique synthétique et stérile, jouée sans âme ni passion. Du coup à peine un an et demi après sa dernière livraison en date le quintet (pour une fois inchangé) a décidé de ne pas trop se précipiter, ayant visiblement compris que ces deux derniers opus auraient sans doute eu besoin d’être mieux finalisés. Alors plutôt que de bâcler plus ou moins le travail il revient aujourd’hui avec un court Ep d’à peine plus d’un quart-d’heure comprenant deux nouvelles compos et (comme d’habitude) une reprise à la fois fidèle et étonnante (lorgnant cette fois-ci vers COHEED AND CAMBRIA), où l’on se surprend presque de retrouver un certain intérêt et plaisir à réécouter les italiens. En effet même s’il parait loin le temps de
« Obeisance Rising » et « Cobra Verde » il faut bien reconnaître que les inédits proposés ici sont probablement parmi ce que le quintet a produit de mieux depuis cette période, et il ne faut pas longtemps pour s’en apercevoir.
Car dès que commence l’introduction tribale de « Acheron, Stream Of Woe » on se rend compte que bien qu’étant sans surprises et très classique ce morceau fait parfaitement le boulot entre tabassage intensif et parties lourdes et techniques écrasantes. Mais là où il y’a encore peu ses créateurs donnaient la désagréable sensation de ne pas se fouler et de tourner à vide, ici au contraire l’accroche y est plus forte et surtout immédiate. On retrouve effectivement un vrai dynamisme dans la manière de composer tant les riffs y sont très efficaces et où le long solo légèrement mélodique amène un vrai supplément de densité et d’homogénéité fort bienvenu. Si on a pu reprocher aux gars de vouloir caser le maximum de choses dans un minimum d’espace ici on n’en est pas là vu qu’ils n’en ont pas fait trop, offrant du coup un résultat équilibré et digeste, même si ça pourra donner la légitime sensation d’avoir déjà été entendu chez eux par le passé. Après ce départ très réussi et diversifié ceux-ci vont ensuite montrer leur facette la plus débridée et radicale sur le tout aussi bon « Chestburst » où le grand-écart rythmique est ici de rigueur, porté par une brutalité insolente mais où là-encore la sobriété est de mise, loin des excès en tous genres entendus sur leurs deux précédentes réalisations. Oscillant ici entre blasts ravageurs et passages lents et suffocants au tapis de double prédominant (porté par le jeu toujours aussi rapide et précis de Giulio Galati derrière les fûts) cette plage à l’instar de celle d’avant - bien qu’étant relativement hermétique et froide, retrouve néanmoins de l’intérêt de par ce petit retour aux sources agréable et surtout nécessaire.
Il était en effet indispensable à ses géniteurs de mettre fin à leurs errements plastiques, et même si ceux-ci n’ont pas encore totalement disparus ils se font heureusement plus rares et permettent à l’auditeur de reprendre plaisir à écouter les Italiens… comme sur « Delirium Trigger » qui clôt les hostilités de façon surprenante. Car rejouer du son provenant de l’entité de Claudio Sanchez n’est jamais une mince affaire et ici les transalpins y parviennent relativement bien (osant même sur un des plans ajouter du piano et une ambiance quasiment jazzy), tout en prônant plus de violence et de vitesse la plupart du temps. Sans être totalement parfaite (une constante) cette version a néanmoins plus d’atouts que les pathétiques de MAYHEM et MACHINE HEAD récemment proposées, et quasiment méconnaissables tant il n’y avait rien à sauver. A voir désormais si ce léger renouveau sera poursuivi dans les faits sur le prochain long-format ou s’il s’agit juste d’un feu de pailles, avant une nouvelle et inexorable chute dans les bas-fonds du Death de l’autre côté des Alpes. Plaisante et s’écoutant facilement sans être également balourde cette livraison montre en tout cas de bien belles choses à défaut d’être incontournable, mais vu ce que ses auteurs ont pu pondre dans un passé proche on ne peut qu’applaudir ce regain d’intérêt et souhaiter que cela perdure dans le futur.
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