Hideous Divinity - Adveniens
Chronique
Hideous Divinity Adveniens
Après les bons retours reçus pour « Cobra Verde » le quintet Italien n’a pas chômé en enchaînant les dates de concerts et les festivals, le tout en gagnant à chaque fois en notoriété et légitimité pour faire désormais partie des valeurs sûres du Death brutal venues de l’autre côté des Alpes. Avec les sorties attendues cette année des nouveaux albums de BLOODTRUTH et d’ANTROPOFAGUS nul doute que ce troisième opus du combo mené par les deux Enrico (Di Lorenzo et Schettino) trouvera très facilement sa place vu que le quintet n’a pas foncièrement évolué musicalement, même s’il a acquis plus d’expérience. Si le line-up avait été profondément chamboulé pour son prédécesseur, ce « Adveniens » voit uniquement le remplacement du guitariste Antonio Poletti par Giovanni Tomassucci (intégré dans le combo depuis 2015), autant dire que c’est solide même si le résultat bien qu’à hauteur des attentes (désormais fortes) laisse un sentiment mitigé.
Car curieusement bien que reprenant avec fidélité les éléments qui font sa marque de fabrique, le combo semble avoir voulu imposer plus de variété de rythme tout en étirant plus en longueur certains passages, et c’est là que ça faiblit. On s’en aperçoit avec « Ages Die » qui ouvre les hostilités pourtant de la meilleure des manières, car après une petite voix féminine place à la brutalité et la vitesse surhumaine de Giulio Galati (qui n’a plus rien à envier dans ce domaine à George Kollias de NILE) et de la paire de guitaristes qui enchaînent sans sourciller les riffs les plus techniques et du solo de haute volée. Pourtant après ce départ prometteur l’ensemble va se calmer avec un long break où seules des guitares douces sont présentes, et cela va incontestablement casser la bonne dynamique, car malgré une fin lourde et puissante ce premier morceau se termine plus difficilement qu’il n’a commencé, et la suite va être du même tonneau. En effet « Sub Specie Aeternitatis » montre une facette plus massive et écrasante des transalpins, tout en y ajoutant des rythmiques légèrement saccadées, mais l’ensemble se montre vite assez faiblard et redondant, à l’instar de « Passages » qui lui aussi est victime d’un break inutile et surtout d’une longueur excessive qui révèle assez rapidement le côté répétitif de celui-ci.
Pourtant après ce départ manqué la suite va être bien supérieure car les gars ont décidé de revenir à leurs fondamentaux, en premier via « Angel Of Revolution » où l’on retrouve à la fois la technique, les fulgurances et la spontanéité qui servaient grandement le prédécesseur de ce nouveau bébé. Le constat est le même avec « Feeding Off The Blind » plus direct et rentre-dedans mais qui n’oublie pas de varier les rythmes vu que les murs de double et les passages plus écrasants y ont plus droit de cité qu’auparavant, avant les radicaux et brutaux « When Flesh Unfolds » et « Messianica » qui vont à l’essentiel et ne font pas dans la dentelle. Puisque ici tout est basé principalement sur les blasts et un rythme surhumain pratiquement sans discontinuer tout du long de ces deux morceaux qui ne dépassent pas les quatre minutes, et dont la durée s’avère parfaite tant le mur sonore pratiqué peut vite être difficile à suivre. Après ces instants héroïques place à « Future In Red » qui se révèle être différent du reste, et surtout la compo la plus « lente » et écrasante de toute cette galette, car après un démarrage en trombe le reste sera basé sur un rythme volontairement bridé et massif, où ici les rares accélérations servent surtout à relancer la machine et éviter une linéarité malvenue. Et même si elle s’étire un peu trop par moment elle reste intéressante, et permet de montrer que le quintet sait garder la maîtrise et sa qualité de composition en toutes circonstances, et quel que soit le tempo général. Enfin pour terminer dignement rien de mieux qu’une reprise, et si sur le précédent opus c’était RIPPING CORPSE qui avait eu cet honneur, ici ça n’est autre les Néerlandais de SINISTER avec « Embodiment Of Chaos » (tiré de l’album « Hate » de 1995), dont le résultat est assez fidèle à l’original même s’il a été un peu boosté aux amphétamines.
Du coup malgré un premier tiers un peu poussif il n’en reste pas moins qu’on est en présence d’un très bon album, même s’il n’atteint pas l’épaisseur du précédent et qu’il aura plus de mal sur la durée. En outre il est difficile de prime abord de trouver un ou des titres qui se démarquent, à cause notamment de certains plans qui se répètent et reviennent un peu trop souvent, contrairement aux deux anciennes sorties de ses géniteurs. Ce début raté (qui aurait gagné en spontanéité en étant plus direct et court) ne doit pas faire oublier la qualité générale du reste de celui-ci, même s’il est plus faible que ce que les gars ont fait par le passé, et de ce fait un léger sentiment de déception prédomine à cause des petits points précisés auparavant, et de la longue attente auquel ont eu droit les fans.
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