Aborted - Vault Of Horrors
Chronique
Aborted Vault Of Horrors
Ayant retrouvé des couleurs depuis l’excellent
« Maniacult » le combo métronomique de l’infatigable Sven de Caluwé revient aujourd’hui aux affaires avec un nouveau chapitre dans sa besace... toujours sans surprises mais totalement réussi, et qui ne va pas dépareiller au sein d’une très dense discographie qui se maintient à un certain niveau depuis un peu plus d’une décennie. Ayant vu l’intégration du guitariste islandais Daníel Máni Konráðsson (OPHIDIAN I) puis le départ dans la foulée du passage en studio du bassiste Stefano Franceschini, l’entité n’a de ce point de vue-là rien changé à ses habitudes sans que cela ne nuise à la qualité de ce nouvel opus, riche une fois encore en invités divers (un sur chacun des morceaux ici présents). Il ne sera donc pas surprenant de retrouver exactement les mêmes éléments que d’habitude sans pour autant qu’on lui en tienne rigueur, tant elle fait exactement ce qu’on attend d’elle (et cela est amplement suffisant à notre bonheur auditif) en oscillant toujours avec sa facette moderne actuelle et un passé de plus en plus lointain mais qui transparaît néanmoins toujours par bribes.
Si ce douzième album va démarrer tranquillement avec « Dreadbringer » classique et varié... à défaut d’être transcendant, l’impact va gagner rapidement en puissance avec le court « Condemned To Rot » qui arrive juste après et offre un vrai panel rythmique où les choses vont à l’essentiel, et où la puissance ne faiblit jamais... tout comme le groove. D’ailleurs celui-ci va s’intensifier plus fortement dans la foulée via la redoutable doublette « Brotherhood Of Sleep » / « Death Cult » où le tempo va clairement ralentir, pour rester calé à cheval entre une lourdeur intense et du mid-tempo écrasant, le tout avec quelques plans syncopés et une envie de secouer la tête contagieuse et qui ne lâche pas l’auditeur sur toute la durée de ces deux titres. Mettant la vitesse un peu de côté la formation montre une fois encore qu’elle a le sens de l’efficacité quand elle lève le pied, et qu’elle n’est pas juste une machine à blaster en permanence. Car ici le rendu est imparable et jouissif avant que le matraquage en règle ne revienne immédiatement avec « Hellbound » au grand-écart massif (et légèrement futuriste dans son style), et surtout via le déchaîné « Insect Politics » qui en moins en deux minutes nous renvoie vers les grandes heures de « Goremageddon : The Saw And The Carnage Done » et
« The Archaic Abattoir » (avec des faux-airs à « Hecatomb »), tout en ne laissant que désolation et cadavres après son passage express et explosif.
Du coup après cette déferlante de brutalité intensive « The Golgothan » tout en classicisme et alternance va presque décevoir malgré d’évidentes qualités, mais reste néanmoins d’un très bon niveau... constat partagé sur l’excellentissime « The Shape Of Hate » pêchu comme il faut et où toute la palette de passages débridés est ici dévoilée. Bénéficiant d’une grosse densité et de variations régulières cette composition signe le dernier moment fort de ce long-format, vu que le froid et futuriste « Naturom Demonto » va se contenter de réciter ses gammes avec brio mais sans pour autant se démarquer par rapport au reste. Un sentiment qui se retrouve sur la conclusion intitulée « Malevolent Haze » aux accents plus aériens et éthérés, mais qui n’amène rien de plus au final à un enregistrement réussi qui se place dans le haut du panier des pléthoriques réalisations du groupe, vu que quelques plages vont franchement cartonner en live.
Du coup les raisons de s’enthousiasmer sont nombreuses vu qu’on est en présence d’un très bon cru 2024 malgré sa fin un peu plus laborieuse, et où l’apport de tous les chanteurs se révèle être une bonne idée tant ils passent en total raccord avec la voix du frontman belge comme sur l’intégralité des compositions ici présentes, qui sont un vibrant hommage aux films d’horreur de notre jeunesse. En effet en jetant un œil sur la pochette on pourra apercevoir en bas à gauche une ancienne télévision et un magnétoscope vhs, avec entre autres en cassettes vidéo « Evil Dead », « Halloween » ou encore « Hellraiser ». Tout ça sent donc à mort la nostalgie des années 80... époque bénie aussi bien pour le Metal que le cinéma horrifique de série Z, et rien que pour ça on peut remercier ABORTED de perpétuer une certaine vision du gore depuis quasiment trois décennies, et d’avoir toujours su rebondir malgré les galères de personnel et la critique pas toujours (logiquement) tendre envers ce nom. Mais cela est derrière lui désormais vu qu’aujourd’hui il est plus fort que jamais, et semble également toujours aussi déterminé à répandre le chaos et le sang sur les scènes du monde entier, comme dans les cerveaux des auditeurs... sous le feu d’applaudissements nourris et mérités, et le pire dans tout ça c’est qu’on en redemande et pas qu’un peu !
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