chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Anorak - My Own Haze

Chronique

Anorak My Own Haze
En général, les envois de promo émanant de groupes de modern hardcore tourmenté provoquent un silence assourdissant à leur arrivée sur le bureau de la rédac' de Thrasho, le nombre de poilus se disputant l'honneur d'en faire la chronique égalant le nombre de membres dressés sous les couvertures au passage de Mme de Fontenay dans les couloirs de l'hospice de Bailleau le Pin. Néanmoins, de temps en temps, certains groupes réussissent à court-circuiter la procédure standard et faire atterrir leur galette directement dans nos boites aux lettres. En général, dans ce cas de figure, au bout de la piste d'atterrissage, le CD trouve une grande corbeille poussiéreuse remplie de rondelles de gothic rock, de heavy prog et de screamo-neo-core. Mais en bourreaux humanistes que nous sommes, on propose à ces futurs condamnés une dernière cigarette en forme de passage ultime sur la platine avoisinante. Et parfois, tel le téléphone rouge sonnant au bout du couloir de la mort, un deux ex-machina musical, une lueur d'espoir, un putain de bon plan de derrière les fagots surgit, sauvant in extremis l'album d'une fin affreuse (vous verriez les promos moisis avec lesquels il aurait fini …).

Pas besoin d'être prix Nobel de sudoku pour deviner que « My Own Haze », premier album des mieux vêtus que bien nommés Anorak, en est passé par toutes les péripéties contées ci-dessus. Et bien que je sois de moins en moins alléché par les tournicotons du metal moderne torturé et que je n'ai jamais été un gros client de la scène hardcore, mon oreille a été agréablement titillée par cet album. Pas ze gros panard extatique non plus hein, Anorak est assez loin de détrôner Gorod, Whourkr ou les Stolen Babies dans mon petit cœur de rocker (… j'ai jamais su, te dire je t'aiiiiiiime), mais je n'en attendais pas tant d'un album évoluant dans ce genre.

Evacuons tout de suite les points qui pêchent et qui m'empêcheront à tout jamais de devenir un die hard fan du style. Les vocaux tout d'abord, fidèles au registre hardcore introspectif from the XXIth century, sont écorchés au possible: le gars se fait retourner les ongles à longueur de titre, et il en crache ses molaires de rage et de douleur. Ensuite l'atmosphère – majoritairement tendue, sombre et dérangeante – est du genre à te faire retenir ta respiration sans que tu t'en rendes compte, ce qui finit par mettre mal à l'aise, vous en conviendrez. C'est d'ailleurs un peu pénible cet aspect « je vais te le faire partager mon malaise coco » qui fait que ce genre de groupe se laisse rarement aller à des plans francs du collier, directs et sans détours pour lâcher les chiens à l'ancienne. M'enfin la complainte s'arrête là.

Parce que – quand on prend en compte le contexte, autrement dit le style pratiqué et les « inconvénients » corollaires précédemment listés –, la galette est quand même impressionnante. Côté fiche technique, les guitaristes assurent vraiment, variant assez souvent le propos entre sludge, hardcore, rock 70s et mathcore, et la batterie fait preuve d'une hyperactivité fine et pleine d'à propos. Côté influences, si j'en crois mes confrères plus versés dans la partie, il faut chercher du côté de Coalesce, Converge (en un seul mot) ou encore Botch. Et tout cela est mis au service d'un sens impressionnant de la composition. En effet les 10 morceaux de « My Haze » sont une véritable succession effrénée de plans empruntant à tous les râteliers, y compris au grind. Malgré cela ils réussissent à ménager on ne sait comment suffisamment d'espace à l'auditeur pour que celui-ci puisse comprendre les structures, saisir les mélodies, s'en imprégner et ainsi en profiter à plein. Ce n'est que par instant que le groupe se drape du manteau chaotique dans lequel nombre de ses collègues se vautrent. Anorak réussit donc à éviter l'écueil du chaotico-intello-mal dans sa peau qui personnellement me fait de plus en plus ch… suer! Quel bonheur que ces interruptions oxygénantes, limite hors sujet, telle cette parenthèse à 0:40 sur « A Kind of Oversized Empathy », ou ces mélodies entêtantes, telle celle de « Last Breeze », qui apportent une fraîcheur inhabituelle et bienvenue au genre.

Personnellement, je prends du plaisir à écouter un « Leg Feel Heavy », morceau énergique, mélodique et aéré. De même avec un « Human Sponge Story » (Bob?) mouvant, fin, varié et juste. Evidemment, pas de quoi faire rugir le moteur de la Mustang les cheveux au vent sur la route de la plage, et pas de quoi non plus peser sur le tranchant de l'épée au moment d'attaquer les troupes ennemies (quoique les décharges saccadées à 1:02 sur « On a Plate » …). Pas de trip « ascenseur pour les étoiles » townsendien, ni d'ambiance « Apocalypse et déchainement des forces démoniaques ». Mais de l'intelligence, de la finesse et de la rage. Cet album saura trouver son public, j'ai confiance.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Anorak
Modern hardcore
2009 - Manitou Music
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (1)  8/10
Webzines : (8)  7.3/10

plus d'infos sur
Anorak
Anorak
Modern hardcore - 2006 - France
  

tracklist
01.   Lift Up
02.   Some Skirts
03.   Legs Feel Heavy
04.   On a Plate
05.   My Own Haze
06.   Human Sponge Story
07.   Kids of God
08.   A Kind of Oversized Empathy
09.   Last Breeze
10.   Little Sweep

Durée : 41:26

line up
parution
15 Mai 2009

Essayez aussi
Donkey Punch
Donkey Punch
Middle Class (EP)

2011 - Swarm Of Nails
  
Code Orange
Code Orange
Forever

2017 - Roadrunner Records
  
Cubensis
Cubensis
CD Promo 2007 (Promo)

2007 - 666 Production
  
Ibogaïne
Ibogaïne
React

2008 - 666 Production
  
Scarlet
Scarlet
This Was Always Meant To Fall Apart

2006 - Ferret Music
  

Leeway
Desperate Measures
Lire la chronique
Terminal Violence
Moshocalypse
Lire la chronique
Mass Disorder
Hupokrisis (EP)
Lire la chronique
Oozing Wound
We Cater To Cowards
Lire la chronique
Lifeless Dark
Forces Of Nature's Transfor...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Refore
Illusion of Existence
Lire la chronique
Dunkell Reiter
Thrash Never Dies
Lire la chronique
Agressor
Towards Beyond
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
The Black Dahlia Murder
Servitude
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique