Putain cette pochette… Ok, nous ne sommes qu’en 1988 mais même pour l’époque elle est franchement horrible. Elle l’était, elle l’est encore davantage aujourd’hui, c’est difficilement pardonnable de la part d’
ARAGON d’autant qu’il s’agit de son unique album, le groupe n’ayant depuis pas eu l’occasion de se racheter en proposant quelque chose de vraiment bandant, à la hauteur de son
thrash metal délicieusement suranné. Car oui du
thrash un peu
speed, le seul, le vrai, l’unique, celui de la fin des années 80 avec les cheveux permanentés, la coupe mulet, le perfecto noir et les jeans trop serrés à l’entre-jambe. Mais l’on aura beau se gausser, constater que les membres n’ont pas vraiment eu l’occasion de percer par ailleurs, il reste que vu ce que je faisais de ma vie en 1988, il serait mal venu que j’exprime de quelconques moqueries à l’égard des New-Yorkais.
Si la mode du
thrash rétro a encore plus contribué à donner un coup de vieux à ces formations authentiques et méritantes, il reste qu’une écoute actuelle de ce disque éponyme se fait tout du long le sourire aux lèvres, le point gaillardement levé, une choppe au bout de la main. Certes, le chant est encore trop marqué par le
heavy, ses tendances à monter dans les aigus n’étant pas la grande réussite de ces six compositions (oui, à peine vingt minutes, c’est court quelle que soit la décennie) mais, pour les aspects purement musicaux, voilà des titres qui tiennent solidement la route. Protos blasts grossiers, outrances guitaristiques aujourd’hui désuètes, soliste en mal d’effets et techniquement limité, chanteur qui en fait trop parce qu’il ne dispose pas de refrains suffisamment imparables pour briller, c’est vrai que le tableau que je brosse s’avère peu flatteur, voire médiocre.
Pourtant, en dépit de ces errances à remettre dans le contexte de leur temporalité, il y a plein de choses foncièrement
cool dans ce disque : l’introduction acoustique de « Simply Deranged » enchaînée sur une sérieuse branlée électrique, une atmosphère, jamais rien de mémorable mais à chaque fois que tu lances le LP tu te retrouves avec la même banane sur le visage tant ce
metal dans son jus se montre toujours aussi jouissif à écouter. Pourtant, j’insiste bien sur le fait qu’il n’y a absolument rien ici qui viendra détrôner vos groupes favoris, le plaisir est avant tout archéologique et, à ce petit jeu de la fouille,
Divebomb Records se montre très fort.
Après, en tant qu’auditeur, des morceaux tels que « (I’m not Your) Stepping Stone » ou « Killing the Innocent » me gonflent rapidement car trop estampillés
hard rock, même boosté aux hormones, desservant à mon sens le propos global qui voudrait s’inscrire aux côtés du voisin de palier qu’était
NUCLEAR ASSAULT mais nous sommes cependant très loin d’un
« Game Over », sorti deux ans plus tôt. Par conséquent, même signé sur un label, je sens chez
ARAGON une immaturité que la carrière éphémère n’a pas permis de dépasser et ce en dépit du fait que la formation se soit reformée en 2017 (aucune nouvelle sortie ne confirme cela) après sa séparation de 1989. Il demeure des velléités techniques séduisantes (« Fallout ») avec une basse utilisée à bon escient, aux ambitions autres que simplement suivre le rythme, ainsi qu’un
riffing revigorant qui ne surmonte finalement pas si mal l’épreuve du temps. Une curiosité en quelque sorte…
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