Sworn - Bastards And Conquerors
Chronique
Sworn Bastards And Conquerors
A peine le sublime Attende de Mistur sorti et encore ému par les leads de Stian Bakketeig (Strom pour les intimes), qu'un autre rejeton de Windir fait déjà surface. Les jeunes Norvégiens de Sworn reviennent ainsi avec un deuxième album Bastards And Conquerors, deux ans après un The Alleviation en demi-teinte pourtant bien accueilli par certaines critiques (des éloges étonnants d'ailleurs). « Exit » cette fois l'hurleur Lars Jensen qui laissera sa place à l'imposant Max Wilson (au timbre identique), de même que le bassiste Leif Herland remplacé par un dénommé Dag Anderson. Toujours sous la bannière allemande Twilight-Vertrieb, Sworn retourne au Conclave Media Studio (Taake) pour enregistrer son brûlot.
Sworn a désormais compris qu'il ne suffisait pas de balancer une pléthore de leads mélodiques décousus pour gagner la saveur et l'émotion d'un Windir. Les Norvégiens vont d'ailleurs s'éloigner de leur hommage à Valfar peu personnel lancé sur The Alleviation et oser les « expérimentations ». Hommage ressenti uniquement dans certains riffs, le reste n'ayant rien de l'esprit viking de ses groupes de chevet. Artwork façon « 300 », paroles uniquement en anglais sur une thématique généraliste guerrière (sans mythologie nordique ou références historiques) et aucune virée folklorique limite dansante. Les influences piocheront cette fois aussi bien dans black norvégien que chez leurs voisins suédois pour gagner l'étiquette « black metal mélodique ». Tout ceci introduit dans une musique nettement plus fouillée et travaillée : breaks en tout genre, riffs par poignées, passages acoustiques, recherche de mélodies… Les 8 minutes 30 bluffantes de « The Bastard, The Conqueror » étant le meilleur exemple. Le fossé entre The Alleviation et Bastards And Conquerors est plutôt surprenant. L'effort fourni par le groupe ne peut qu'en être félicité.
Les musiciens n'en oublient pas pour autant leur force mélodique passé mais ils la doseront à bon escient. Certes nous sommes très loin du génie et du niveau d'exécution d'un Stian (Windir, Cor Scorpii, Mistur), mais les riffs teintés de la vieille école suédoise black et death (« Carnal Monuments » aurait pu figurer sur un album d'Unanimated) sauront faire leur petit effet. Parsemés sur toute la galette, impossible de ne pas esquisser un sourire de plaisir devant l'imparable « The Bastard, The Conqueror », l'enivrant « Summoning The Sinister » ou encore le « Windiresque » « Damnation Spawned ». La musique reste globalement assez directe, le batteur ne lésinant pas sur un jeu très soutenu (mais peu varié il faut avouer). Néanmoins la fin d'album se digérera difficilement, Sworn semblant en panne d'inspiration sur les derniers titres et sur certains passages plus « rallonges » qu'autre chose. On sent que Sworn se cherche encore et que sa voie est proche.
Très loin de la claque d'un récent Monument (Cor Scorpii) ou Attende (Mistur), Bastards And Conquerors n'en demeure pas mauvais pour autant. Le black mélodique de Sworn est carré, efficace et saura toucher l'auditeur sur certains passages. Tout cela laisse présager d'un prochain album digne de ce nom si les Norvégiens continuent en ce sens et affûtent leur style légèrement bancal. Parmi les bonnes surprises de cette année 2009 pour ma part.
| Mitch 8 Décembre 2009 - 2085 lectures |
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