Hån - Facilis Descensus Averni
Chronique
Hån Facilis Descensus Averni
Et voici un groupe que je n’ai pas vu venir. « Normal quand on s’appelle HÅN » me diront les amateurs de Barbe Bleue. Et je suis bien content de ne pas être passé à côté. Merci le hasard. Ou alors plutôt merci Nothern Silence Productions, chez qui je tentais de remplir mon panier pour une commande. Je n’ai pas fait l’effort d’écouter la moindre note, ayant tendance à faire confiance à l’écurie de BELENOS, WOODS OF DESOLATION, ANGANTYR et CALADAN BROOD. Je ne pensais pas être déçu, mais je ne pensais pas non plus être aussi emballé que je l’ai été.
HÅN est pourtant encore jeune. Il avait sorti une demo en 2012, dans l’indifférence presque totale, et c’est 4 ans après qu’il présente sa pépite de trve black mélodique. Et en un seul essai il se place directement en tête des groupes suisses à connaître. Peut-être que moins seront touchés ou concernés qu’avec PAYSAGE D’HIVER ou DARKSPACE, mais c’est à ranger, musicalement et qualitativement aussi, aux côtés de PURE, CENDRES DE HAINE ou HELSLAKT, ces groupes qui ont beaucoup écouté de black norvégien, qui en font ressortir toute la haine, tout en y ajoutant des doses plus ou moins fortes de nostalgie. Le nom de la formation est d’ailleurs emprunté au pays de DARKTHRONE : « Hån » pouvant se traduire par « sarcasmes ».
Le titre de l’album quant à lui vient d’une locution latine : « Facilis Descensus Averni », qui signifie « qu’il est plus facile de tomber en Enfer ». L’Enfer, HÅN ne nous y emmène pas véritablement, il nous conduit vers ses portes mais ne les franchit pas. Il constate l’horreur mais ne s’en délecte pas. Les 7 titres interprétés en anglais (nom de groupe en norvégien, nom d’album en latin, pistes en anglais...) se classent aisément dans le trve black - d’autant qu’aucun instrument étranger n’apparaît, ni traditionnel, ni clavier, ni machines et que les vocaux ne sortent jamais des sentiers battus du black torturé – mais le rythme passe souvent au mid tempo et, surtout, les riffs apportent des envolées contemplatives. Quelques légers passages acoustiques viennent aussi donner des nuances.
Bien que nous soyons devant les portes de l’Enfer, il y fait très froid. Parce que les compositions sont froides. Parce que la Mort se dresse aussi là, devant nos yeux. Elle nous fixe de son regard triste. Car la Mort n’aime pas son rôle. Même notre sang se glace. La Mort s’approche, prend notre joue dans sa main et laisse glisser une larme sur sa joue squelettique. Tout s’arrête. On comprend tellement de choses durant ces 42 minutes. Dès le premier morceau, « Black Banners », on ressent le pathétique de son existence, l’inutilité de tout ce qui nous entoure. Sans devenir dépressif, les morceaux arrivent à transmettre une forte mélancolie. Il y a peut-être même quelque chose de JUDAS ISCARIOT dans ces atmosphères amères, dans le sens où les titres savent passer d'un rythme à l'autre, d'une émotion à l'autre, d'un plaisir à un autre. Une fausse vitalité au service de la négativité... Même un titre à l'apparence plus dynamique comme « Caressed by Flames » laisse une impression torturée...
La pochette prend ensuite tout son sens. Ces crânes n’étaient pas là pour angoisser l’amateur de frissons. Ils étaient là pour nous rappeler que c’est bien ce que nous sommes destinés à devenir. Du vide. Et la futilité de notre existence est inévitable.
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