[ A propos de cette chronique ] S’il y a bien un groupe français que je ne m’attendais pas à voir resurgir, c’était bien
GESTAPO 666 ! 12 ans d’inactivité tout de même pour cette formation qui avait bien surpris son monde en 2007 avec son deuxième opus,
Nostalgiah. C’est avec celui-ci que moi-même l’avait découvert, surpris par le décalage entre ce qu’inspire le nom de la formation et la musique jouée. Tout de même, tout de même. On ne peut pas dire qu’on s’attend à trouver des mélodies claires et des touches de synthé chez un groupe qui a choisi un nom mêlant et le satanisme et les Nazis. Il cumule « Gestapo » et « 666 ». On s’attend à du vilain, très très vilain. Et pourtant il utilisait ces éléments envolés, presque enjoués. Pas tout le temps, mais à des moments bien pensés, qui restaient en tête.
Cela n’avait pas été le cas sur le premier album, et je n’avais jamais eu l’occasion de le vérifier, jusqu’à la réédition il y a quelques semaines de
Black Gestapo Metal. Il est bien plus direct, bien cru, poisseux. Pas nécessairement dans le bon sens des termes, car il lui manque une aura. Nostalgiah avait effectivement fanchi une étape, principalement grâce au travail de Noktu (
CELESTIA,
MORTIFERA). On reconnaît bien sa patte sur celui-ci, son talent pour les mélodies qui font mouche dans les Ténèbres. Et même si l’album a un peu vieilli, il fait toujours plaisir aux esgourdes.
C’était en 2007, il y a donc 12 ans. C’était dans l’astrologie chinois l’année du cochon. 2019 aussi, bien entendu. Tout un tour de cadran a dû être attendu pour écouter une suite. Pourquoi autant de temps ? Est-ce la décision d’arrêter
CELESTIA qui a poussé Noktu a remettre en route
GESTAPO 666 ? Possible, et dans ce cas-là tant mieux, cela nous permet enfin de trouver du positif dans cette grande perte du paysage black français. Ils sont donc là, nos trois compères, Noktu aux vocaux, Diktator à la guitare et à la basse, Panzer à la batterie. Et ils sont colère. Ils sont haine. Et ils déchirent tout ce qui passe à coup de black metal agressif et sans concession. On est emporté dans un déluge de baffes, et on ne peut rien retenir. C’est une coulée de boue inarrêtable qui dégueulasse tout. Sauf que bien entendu, les compositions sont portées par des riffs bien clairs qui viennent faire tourner la tête. Ces mélodies ne sont jamais bien compliquées, mais elles sont crachées par des guitares aux cris perçants et elles s’inscrivent directement dans l’esprit.
Pour expliquer le résultat, je dirais qu’on a la folie d’un
THE ARRIVAL OF SATAN couplée aux éclaircies de guitares de
CELESTIA. Et ça fait du bien de se mettre dans les oreilles quelque chose de simple et direct comme ça. Les titres s’écoutent en boucle sans problème, surtout qu’ils ne sont pas bien longs à chaque fois, avec une moyenne autours des 4.30mn. Deux pistes frolent les 6 minutes, mais il faudrait être bien blasé pour trouver le temps long. Sauf si l’on attendait plus de variations d’une piste à l’autre, mais voilà, moi j’aime l’unité que constituent ces 9 morceaux, avec un premier titre qui met très bien dans l’ambiance, commençant avec les bruits de bottes et un clavier gentil, continuant avec un riff qui tourne encore et encore, et enfin une petite explosion de sons et des paroles répétées à l’envi : « Legion... GESTAPO ! ». C’est bonnard.
Cet album vient rappeler que la France a toujours été très bonne pour le black cru mais mélodique, comme les Finlandais l’ont plus ou moins adopté, et adapté. D’ailleurs
GESTAPO 666 a des liens avec cette scène et un grand nom participe à certains vocaux sur
Satanic Shariah : Werwolf ! Oui oui, celui-là même de
SATANIC WARMASTER,
WHITE DEATH,
ORLOK ! Bien sûr !
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