Netherbird - Arete
Chronique
Netherbird Arete
Malgré les années qui passent et les albums qui défilent NETHERBIRD reste encore et toujours un mystère pour nombre d’observateurs et d’amoureux de la scène mélodique autant que symphonique, tant il lui a toujours manqué le petit quelque chose qui fait la différence malgré le statut de chacun de ses membres. On a dit en effet à maintes reprises que l’accumulation de grands noms n’est pas forcément signe de réussite… et de ce point de vue-là le combo en est un des exemples les plus parfaits, enchaînant les sorties de façon assez régulière mais qui se fourvoient trop souvent dans une musique pompeuse, mollassonne et ennuyeuse. Si l’on a pu reprocher à l’entité de vouloir toujours trop en faire en collant plein d’éléments différents de façon excessive ce souci semblait être en partie résolu sur le sympathique
« Into The Vast Uncharted », qui sans faire sauter au plafond montrait un retour à une musique plus directe et un peu plus dépouillée. Ayant conservé pour une fois un line-up stable (seul le guitariste Johan Nord s’en est allé – et n’a pas été remplacé) le désormais quintet signe pratiquement un copier-coller de son précédent long-format, à la sobriété plus marquante sur certains titres et à la mélodie toujours aussi présente et mise en avant (les leads y sont comme d’habitude nombreux et fluides), mais où aussi à contrario des coups de mou récurrents se font sentir.
Néanmoins cet opus démarre sous les meilleurs auspices via le très bon (mais un peu trop long) « Towers Of The Night » aux accents épiques affirmés et à la vitesse marquée de façon presque continue, et où un break acoustique du plus bel effet permet à l’ensemble de gagner en densité et de s’aérer, notamment grâce à une certaine simplicité musicale. Ponctué d’un solo mélodieux et de courts passages plus lents (parfaits avant de relancer la machine) cette plage d’ouverture va donner le ton général de par son mélange d’influences et son côté sobre, un constat qui va se confirmer dans la foulée via le tout aussi réussi « Void Dancer ». Cependant ici point de rapidité exacerbée mais au contraire c’est plutôt l’éloge de la lenteur qui se fait entendre tant la rythmique s’est ici abaissée afin de montrer quelque chose de plus froid, planant et presque triste… du fait de l’apport de notes acoustiques régulières et remplies de mélancolie. Mettant ici la tristesse au premier plan les suédois ont cependant la bonne idée de ne pas trop en faire, histoire là-encore de rester cohérent et ne pas tomber dans le trop-plein bourratif et dégoulinant (même si hélas cela va arriver plus tard dans l’écoute), tout en voyant les accélérations faire leur retour par la suite. En effet que ce soit avec le guerrier et combattant « Infernal Vistas » (où explosivité et blasts sont présents en nombre) ou le varié et remuant « Carnal Pentiment », qui montre une facette rampante et oppressante (où violence et éclairs lumineux alternent l’un après l’autre sans coup férir et avec qualité) – ces bons points vont marquer ces deux titres de leur empreinte et de leur attractivité.
Cependant tout ceci termine la bonne période de ce disque qui va à partir de « Mystes » retomber dans les travers propres à la bande, où des longueurs évitables vont faire leur apparition ainsi que différents excès sonores trop pompeux et vite fatiguant. Car sur cette plage c’est un mélange de tout cela qui est à l’œuvre et va rapidement gonfler l’auditeur le plus indulgent, à l’instar de l’inégal et ennuyeux « The Silence Of Provenance » où l’agréable côtoie le quelconque dès que les nordiques veulent rajouter de la technique et de la branlette de manche inutile. D’ailleurs même si les mecs ont allégé leur écriture globale de toute démonstration stérile cette dernière reste quand même présente de façon plus ou moins récurrente, et la conclusion intitulée « Atrium Of The Storm » ne va pas échapper à cette règle tacite, et ce malgré un mélange guitare sèche/électrique bien foutu et des passages posés et apaisants forts agréables. Malheureusement la durée à rallonge et les claviers proéminents cassent l’accroche et font plus décrocher en route qu’autre chose, ce qui est regrettable tant tout cela partait pourtant très bien.
Alors certes même si ça n’est pas parfait et inégal ce nouveau chapitre (finalement juste un de plus) contient quand même suffisamment de bons passages pour qu’il figure en haut du panier d’une discographie assez neutre, mais toujours produite de façon moderne et relativement naturelle. Prouvant une fois encore que c’est quand l’entité va à l’essentiel et qu’elle lâche les chevaux qu’elle est la meilleure, on ne peut que regretter que malgré le temps qui passe elle ne privilégie cette option que de façon trop succincte et brève, préférant hélas s’empêtrer dans des durées fleuves aux accents Progressif. Suite logique de son prédécesseur ce cru 2021 ne changera pas la donne ni ne donnera plus d’intérêt à ses créateurs toujours condamnés à errer dans la deuxième division du genre d’où ils ne sortiront plus malgré toute leur meilleure volonté, ce qui après une si longue période d’existence et un pedigree musical si imposant de chacun de ses musiciens relève presque de la faute professionnelle.
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