Netherbird - The Grander Voyage
Chronique
Netherbird The Grander Voyage
Plus les années passent et plus le combo Suédois reste une énigme, car bien qu’ayant vu des noms prestigieux s’y succéder (notamment derrière les fûts) on ne peut pas dire que la notoriété, ainsi que qualité de ces trois albums et innombrables EP aient été au rendez-vous. Après avoir vu passer Adrian Erlandsson (AT THE GATES, THE HAUNTED, CRADLE OF FILTH, PARADISE LOST etc…) et Nils Fjellström (DARK FUNERAL) c’est désormais l’ancien AMON AMARTH Fredrik Andersson qui occupe le poste de batteur à plein temps, devancé par l’actuel matraqueur de MARDUK Fredrik Widigs (qui a officié sur ce quatrième opus en tant que membre de session). Autant dire qu’on finit par s’y perdre, mais s’il y’a bien des choses à reprocher au groupe ça n’est pas à cause de ses frappeurs (qui font le job correctement mais sans folie) mais plutôt au duo fondateur Johan Fridell et Pontus Andersson qui n’ont jamais réussi à exploiter totalement leur potentiel et celui de leurs acolytes. Car si
« Monument Black Colossal » contenait de très bons moments, on avait l’impression que la bande se retenait et avait peur de se lâcher complètement, ce qui du coup donnait un résultat décevant où l’on sentait qu’elle ne se donnait pas totalement les moyens de ses ambitions (qui alors paraissaient grandes). Mais voilà qu’ensuite arrivait
« The Ferocious Tides Of Fate » qui allait être un vrai ratage à cause de morceaux peu inspirés et surtout étirés jusqu’à plus soif, tout en ayant également un vrai manque de cohésion et de construction globale. Aujourd’hui « The Grander Voyage » semble être véritablement leur dernière chance de percer et de grimper enfin d’un étage dans la hiérarchie, mais s’il y’a du mieux et que l’ensemble est bien plus agréable que son prédécesseur il reste encore trop balisé et manque toujours d’une accroche de la première à la dernière seconde (dû notamment à des titres qui oscillent tous aux alentours des sept minutes). Ce qui ne change pas également chez les Scandinaves (mais qui est un bon point en revanche) c’est la qualité des pochettes, après les tons bleus de Necrolord et leur compatriote Marcus Larson, c’est encore un peintre célèbre qui est mis en avant puisqu’ici ça n’est ni plus ni moins que le Britannique William Turner qui est à l’honneur, dont le style brumeux sied à merveille leur musique.
D’ailleurs dès l’introduction on se retrouve plongé dans les conditions météo favorites du « Maître de la lumière » (comme on le surnommait à l’époque) avec cet orage qui retentit et le son des cloches qui semble nous dire que la mort rôde dans les environs et qui est parfait pour débuter, avant que ça n’enchaîne sur « Hinterlands » pêchu et assez épique où les mecs lâchent un peu les chevaux pour donner un résultat ultra-classique mais qui pense t’on à ce moment-là met les gars sur orbite. Après un petit interlude acoustique « Windwards » continue de nous faire sourire en allant à l’essentiel et joignant intelligemment un début furieux et en blast avec une suite plus lente et technique, qui sait rester calme tout en offrant de la mélancolie et de la mélodie typique du genre, et agréable à l’oreille. Cependant ces bonnes dispositions vont s’estomper par la suite, d’abord avec « Pillars Of The Sky » plus ambitieux mais aussi plus ennuyeux, notamment à cause d’un début très calme et qui met trop de temps à démarrer, tout en laisse une part trop importante aux claviers. On retrouve ici toute la palette de son compositeur de guitariste qui a hélas tendance à vouloir en faire un peu trop et en privilégiant trop souvent un tempo assez lent et lourd, à l’instar de « Silvan Shrine ». Celui-ci partait pourtant sur de bonnes bases avec ses parties de double et ses riffs entraînants, mais là-encore l’abus de piano et de guitare plaintive peut être assez agaçant, malgré les tentatives et passages plus rentre-dedans pour tenter de sortir l’auditeur de sa torpeur. Très bien en place et exécuté avec brio, on peut regretter la place trop importante laissée aux instants calmes au détriment du reste trop peu représenté. Mais heureusement « Emerald Crossroads » permet d’en terminer en retrouvant de l’intérêt grâce à deux parties distinctes, la première étant posée et douce (avec une voix susurrée) avant que l’électricité ne fasse son retour et nous entraîne sur du mid-tempo excellent et simple où l’ensemble des instruments se montre à l’unisson sans en faire trop et nous emmenant vers un grand voyage à travers l’infini et plus loin encore, notamment avec cette fin où l’on entend le bruit des vagues.
Une fois l’écoute terminée on se retrouve avec un ressenti mitigé où le moyen côtoie le très bon, car si ça débute et finit fort l’ensemble est légèrement plombé par un second tiers de disque moins réussi mais qui évite quand même en partie les erreurs entendue sur le précédent album. Du coup même si techniquement il n’y a rien à dire et si la production n’est pas trop pompeuse il y’a quand même peu de chances que la formation gagne en visibilité dans le futur car bien que redressant la barre et signant une de ses œuvres les plus abouties, il n’est pas certain que l’on revienne régulièrement l’écouter même si on appréciera de le mettre dans la platine de temps en temps.
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