Netherbird - The Ferocious Tides Of Fate
Chronique
Netherbird The Ferocious Tides Of Fate
Véritable « no man’s land » depuis le milieu des années 2000, la scène black/death suédoise agonise encore et toujours. Alors lorsqu’un groupe se présente et que l’on adule ce style, impossible de ne pas se jeter dessus. Netherbird fait malheureusement partie de la seconde zone, il n’est pas le messie tant attendu malgré trois albums et six (!!!) EP’s à son actif ainsi qu’un line-up reconnu. Jugez plutôt. Les Suédois se séparent du bassiste Tobias Gustafsson (ex-Eucharist) et après le grand Adrian Erlandsson (The Haunted, At The Gates, Paradise Lost, ex-Cradle Of Filth), Netherbird ira recruter le prodige Nils « Dominator » Fjellström (Dark Funeral, In Battle, ex-Aeon) pour pulvériser les fûts. Trois ans et demi après
Monument Black Colossal (Necrolord aux crayons), une autre magnifique pochette (tirée d’une peinture de Marcus Larson, peintre suédois du XIXème) aguichera la curiosité de bon nombre.
Mettez de côté le titre d’ouverture et single (au clip très vilain malgré de jeunes filles peu vêtues) « Elegance And Sin » si vous le voulez bien. Efficace au demeurant mais plutôt formaté, il reste assez éloigné du reste nettement plus ambiancé et alambiqué. Les émotions masquées de
Monument Black Colossal se dévoilent enfin timidement, on retrouve en partie une atmosphère glaciale et mélancolique rappelant les glorieuses années 90 (larme à l’œil) introduit par l’instrumental occulte « Så Talte Ygg ». Le très osé « Along the Colonnades » reste le parfait exemple. Une introduction à la limite du « post », alternant tremoli et passages acoustiques délectables pendant près de 12 minutes. Il en ira de même pour le mid-tempo aux effluves doom « Shadow Walkers ». Etonnant pour le style ! La base reste cela dit une musique plutôt directe, « Elegance And Sin » lançant les présentations. Encore une fois
Abyssos reviendra en tête (et un croisement entre Necrophobic, Naglfar et Mörk Gryning), outre son imagerie gothique kitsch, des tremoli similaires à foison (« Ashen Roots » et « Of The Setting Sun » (1:17) sont assez flagrants). On ne crachera pas sur le travail fait sur les mélodies qui demeure assez impressionnant (l’épique « Of The Setting Sun » en tête) et les soli éparpillés (le break de « Elegance And Sin »).
Malheureusement les défauts de ses prédécesseurs reviennent de nouveau. Les émotions ressortent mais paraissent trop inégales, la faute à des titres encore bien trop confus (juxtapositions de parties sans réel fil conducteur). Il sera ainsi difficile de tenir l’écoute malgré les accélérations « décoiffe permanente » de Fjellström. Un jeu « mécanique » (binaire et sans accent) qui ne colle d’ailleurs pas vraiment avec certains passages plus « subtils ». Le coffre du frontman demeure conséquent, ses virées dans les graves (presque « possédées ») effrayeront sûrement les voisins et donnent un certain cachet par rapport aux hurlements asmathiques.
The Ferocious Tides Of Fate semble au final assez plat et ce ne sont pas ses 37 minutes terminées abruptement sur « Of The Setting Sun » qui permettront de conclure positivement.
Un mois après un
Necrophobic en demi-teinte, Netherbird n’ira pas tellement relever le niveau… Une large quantité de mélodies titilleuses mais aussi des compositions quelque peu frissonnantes qui donneront un brin de nostalgie aux disciples du genre. Reste que les titres inégaux et une durée d’album trop avare rangeront ce
The Ferocious Tides Of Fate au fond du tiroir. Le black/death suédois attend toujours le retour de son (ses) leader(s).
| Mitch 13 Novembre 2013 - 1637 lectures |
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