Gorezone - Brutalities Of Modern Domination
Chronique
Gorezone Brutalities Of Modern Domination
Gorezone est ma dernière découverte d'une année 2009 décidément très riche en surprises. Et quelle putain de bonne découverte, sans doute la meilleure! Formés en 1999 et même en 1995 sous le nom de Wolfshade, les Allemands de Gorezone m'étaient pourtant totalement inconnus. Mais avec une signature sur le label espagnol Xtreem Music, voilà nos Teutons mieux exposés et c'est en profitant des promos de Noël chez l'ami Rotten que je me suis chopé le troisième full-length du combo, Brutalities Of Modern Domination, et sa belle pochette dessinée par Marco Hasmann (Blasphemer), l'artiste qui monte. Amis bourrins, suivez bien car cette petite pétite vous fera jouir bien plus vite qu'une vulgaire branlette!
Vous voyez en haut à droite la description du style? Non à droite, ça c'est la gauche crétins! C'est marqué Chaotic Brutal Death/Grind. Le mot à retenir et qui décrit parfaitement la musique de Gorezone, c'est le premier, "chaotic" (chaotique en Français pour ceux qui sont vraiment, mais alors vraiment, mauvais en Anglais). Chaotique et intense. C'est la tête lessivée et le corps couverts de bleus qu'on ressort de l'écoute de ce Brutalities Of Modern Domination ahurissant de brutalité. Mais comme le Synthol, ça fait du bien là où ça fait mal! Première chose qui saute aux oreilles, le son démentiel. Voilà la preuve qu'une production peut être puissante et moderne tout en sonnant (à peu près) naturel. Le must du must, c'est la batterie qui ne semble pas triggée outre-mesure ni retouchée. Le batteur Ole Fink est un monstre et nous livre une performance exceptionnelle. Ca blaste dans tous les coins, parfois par salves (et ça c'est jouissif à mort!) et ça nous sort même souvent des gravity-blasts du feu de Satan. On trouvera aussi des semi-blasts à l'américaine. Bref, un véritable festival des pratiques les plus brutales du concassage de bûches!
Changement de rythme à gogo et vitesse moyenne éclatant le mur du son, voilà le tarif de Gorezone la plupart du temps. En gros, ça joue vite et ça ne reste jamais en place. A côté du batteur épileptique, les guitaristes Markus Cabrera-Krugel et Jochen Harzmann (de la team Infested, autre groupe allemand prometteur et avec lequel Gorezone partage pas mal de points communs) s'en donnent également à coeur joie. Riffs ultra véloces jubilatoires, motifs tarabiscotés, harmoniques sifflées, maîtrise et contrôle impressionnants, le niveau technique laisse bouche bée. Tout comme la sauvagerie, à tel point que les passages blastés les plus furieux se rapprochent du grind pur et dur. Et putain que c'est bon! Si la brutalité est omniprésente toutefois, Gorezone a eu la bonne idée de ne pas zapper une composante musicale importante: le groove. Et heureusement j'ai envie de dire parce que l'opus dure quand même trois quarts d'heure. On a donc le droit à quelques riffs mid-tempi parfois assez gras pour flirter avec le slam death. Et les slams parts quand c'est bien négocié et pas tout le temps comme ici, c'est terrible! Gorezone nous offre également un instrumental plus "ambiancé" disons, "42,7", avec un solo mélodique pas mal du tout. On retrouvera aussi sur le dernier morceau "Period Of Consequences" une autre trace de mélodie sur une lead sympathique. Gorezone sait décidément tout faire!
On a passé en revue le batteur et les guitaristes, sachez que le chanteur, enfin les chanteurs, s'éclatent tout autant à éructer leurs paroles anti-mondialisation/capitalisme (et oui pas de gore malgré le nom!). Gorezone ayant eu des problèmes de line-up, la plupart des musiciens qui ont enregistré Brutalities Of Modern Domination sont des musiciens de session, notamment les deux chanteurs Christoph Madaräsz et Karsten Schöning (ce dernier semble faire partie intégrante du groupe désormais). Le chant est l'élément le plus diversifié du gang d'outre-Rhin et l'un des plus jouissifs. Du growl classique, du gros guttural, du gruik, du criard et même des beuglements typés deathcore, presque tous les styles sont revisités. Le duo est superbement maîtrisé, c'est parfois superposé et ça ajoute encore plus de folie et d'intensité à un album déjà des plus brutal et chaotique. Et tout comme le rythme global, le flow des gaillards se fait souvent très rapide, écoutez donc le début de "Control Us" et dîtes-moi qu'il ne vous laisse pas pantois! Finalement il n'y a que le bassiste qui se fait discret parce que pour tous les autres, c'est l'orgie totale!
D'une efficacité exemplaire et d'une brutalité incroyable, Brutalities Of Modern Domination est à écouter absolument pour tous les fans de brutal death épileptique, intense, chaotique, technique, groovy, moderne, inventif et si furieux qu'il marche parfois sur les plates-bandes du grind. Une putain de tuerie à la puissance de feu phénoménale pour laquelle il m'est difficile de trouver les mots tellement elle m'a troué le cul et laissé sur le carreau. Et vous, êtes vous prêts à pénéter dans la zone?
| Keyser 9 Janvier 2010 - 3215 lectures |
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