Beastcraft - The Infernal Gospels Of Primitive Devil Worship
Chronique
Beastcraft The Infernal Gospels Of Primitive Devil Worship
On ne redira jamais assez l’influence qu’aura eu Trondr Nefas de son vivant au sein du Black-Metal en général et de la scène Norvégienne en particulier notamment via URGEHAL, dont le statut est désormais mythique. Malgré une mort brutale son esprit continue de régner car après un ultime disque de sa formation culte où de nombreux invités étaient venus rendre vie aux compositions inachevées de son auteur, c’est au tour de son camarade de route Sorath d’en faire de même dans BEASTCRAFT, qui faisait office de side-project. Si le chanteur a annoncé que cette sortie serait la dernière de cette entité il voulait lui-aussi mettre en musique ce qu’avait composé son regretté binôme et qui n’avait jamais été enregistré, pour l’occasion il s’est adjoint les services de musiciens prestigieux et respectés pour faire retentir le souffle haineux du cher disparu. Autour de lui le frontman a ramené notamment Nag de TSJUDER, Enzifer d’URGEHAL, Malphas d’ENDEZZMA, Desecrator de KRYPT et son compère LFF à la batterie (déjà là sur les deux démos originelles), bref pas la crème de la crème mais on n’en est pas loin quand même.
Bien que ce projet annexe n’ait jamais atteint la qualité et la notoriété de son groupe phare celui-ci tenait néanmoins la route en offrant un Metal noir simple, direct et rentre-dedans, du coup il ne faut pas s’attendre à de la nouveauté sur cet ultime hommage qui reprend les choses où elles en étaient restées auparavant. Après une courte intro où l’on entend les flammes de l’enfer et une voix diabolique nous invitant à rejoindre les lieux, l’ensemble démarre pied au plancher avec le court et efficace « Demonic Perversion » où ça tabasse fort et rapidement sans discontinuer, avec une guitare acérée et un chant criard de facture classique. C’est ce mot qui convient le mieux à cette entrée en matière agréable à défaut d’être vraiment marquante, et ce sont ces impressions qui vont rester par la suite, avec tout d’abord « Deathcraft And Necromancy » qui contrairement à son prédécesseur va privilégier la lourdeur et la lenteur au détriment de la vitesse Ici l’ambiance y est presque glaciale et l’heure est au recueillement, et on se laisse happer facilement par l’ensemble d’une grande noirceur, qui souffre cependant de longueurs et d’un côté répétitif, notamment à cause d’un tempo général et d’une série de riffs qui ne varient pratiquement pas du tout durant six minutes. On retrouve ces mêmes défauts sur « Reborn Beyond The Grave » qui malgré un petit solo joué à l’arrache tombe dans le même piège que précédemment, en plus de rester quasiment en permanence sur du mid-tempo redondant, malgré une exécution impeccable.
Heureusement quand les mecs décident de varier leur musique l’ensemble devient tout de suite plus intéressant, avec d’abord le sympathique « The Fall Of The Impotent God » qui alterne entre passages remuants et d’autres plus expéditifs pour offrir un résultat bien foutu et qui tient la route, tout comme avec le réussi « Her Highness Of Hell » qui se compose en deux parties différentes, la première tout en blast et l’autre plus écrasante, pour un rendu direct et sans répétitions. Avec « Waging War On The Heavens » on monte d’un cran dans la hiérarchie tant cette compo se montre d’une grande variété et l’intérêt supérieur au reste, puisqu’ici tout le talent des invités y est mis en avant tout en se montrant plus inspiré et en gardant ce côté typiquement Norvégien, tout comme sur « The Devil’s Triumph » qui clôt les débats de la meilleure des manières (avant « The Beast Descends qui fait office d’Outro). Ici place à la brutalité dans toute sa splendeur car ça ne débande pas un instant, les blasts et hammerblast y sont en effet majoritaires et permettent d’en finir avec brio et efficacité avec une compo qui sent bon les années 90.
On peut cependant regretter que ce dernier tiers particulièrement incisif ne soit pas à l’image du reste de l’album, qui se révèle assez banal, prévisible et passe-partout. Avec sa production crue et qui crachote, et sa batterie loin derrière (et à peine audible à certains moments) on est totalement plongé dans le son si typique de l’âge d’or du pays de son regretté géniteur. Cependant bien qu’il ne signe pas sa meilleure œuvre il arrivera quand même à faire passer un moment agréable à l’auditeur pas trop tatillon, bien qu’elle ne marquera pas les esprits sur la durée et que l’on reviendra vite à ce qu’il avait sorti de son vivant, qui lui reste totalement intouchable et dont on ne se lasse pas encore aujourd’hui malgré les écoutes nombreuses et les années qui passent.
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